Chapitre 3:

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«Quand je serai grand, je sauverai le monde. » C'est une phrase que je disais fréquemment étant petit. J'ignorais pourquoi le faire et comment agir. Aujourd'hui, tout est très clair dans ma tête. Je sais que mon projet est peu réalisable, mais je dois tenter. Je dois essayer de mettre fin à cette différence entre les riches et les pauvres. Tout d'abord, je ne vais pas m'engager politiquement, non. De toute façon c'est impossible pour moi puisque je ne suis qu'un adolescent. Alors, je commencerai par trouver des personnes comme moi: riches et qui n'acceptent pas cette société. Ensuite, je convaincrai ces personnes d'ouvrir une école gratuite et laïque pour permettre aux pauvres de se cultiver. Ainsi, ils pourront eux aussi faire part de leur opinion au peuple français. J'espère que tout cela mènera les citoyens à se révolter face au gouvernement.Bien sûr, il y aura toujours des riches contre cette idée. Il y aura toujours des riches qui se mettront au travers de notre chemin,mais mes futurs alliés et moi résisterons, j'en suis persuadé

Je me rends à la boutique de M. Malioc, un libraire de mon quartier.C'est un vieil ami de mes parents que je connais également depuis mon enfance. En lui rendant visite, j'ose croire qu'il sera d'accord pour mettre mon plan à exécution. Si mes souvenirs sont exacts, il débattait souvent sur la société avec ma mère et mon père, et que je sache, il défendait mon point de vue. J'espère que le temps n'aura pas eu raison de façon de penser.

J'entre dans la librairie. C'est de loin la plus grande que je n'ai jamais vue. Le plafond qui est haut laisse apercevoir l'étage de la boutique. Les murs en bois donnent une impression chaleureuse du lieu. De plus, la décoration verdâtre est très élégante, ce qui reflète la personnalité de M. Malioc. En effet, il est un homme d'une soixantaine d'année, ayant une allure classe, un langage agréable à écouter et étant d'une générosité infaillible. Je me lance à sa recherche en parcourant les rayons remplis d'œuvres littéraires.

«Mon jeune Elliott, m'interpelle le libraire, cela fait plaisir de te voir !

- Comment allez-vous Richard ? Vous semblez de bonne humeur aujourd'hui, lui dis-je.

- Et bien cela fait plaisir de voir un adolescent dans ma boutique, surtout lorsqu'il s'agit d'un garçon que j'apprécie. Que puis-je faire pour toi ?

- Je venais pour discuter avec vous d'un sujet pour lequel, autrefois, vous aviez les mêmes pensées que j'ai aujourd'hui.

- Dis m'en plus.

- Peut-on parler en sécurité ici ?

- Sois en sûr, affirme M. Malioc.

- Je suis contre la société. Elle divise le peuple en deux : les riches et les pauvres. Je voudrais pouvoir faire quelque chose pour remédier à cette situation.

- Voilà une surprise. Il y a bien longtemps que j'ai vu un adolescent penser de la sorte.

- Qu'en pensez-vous ?

- Je partage ta position. Hélas, il y a également bien longtemps que l'espoir s'est évanouit.

- Si je vous disais que j'ai peut-être une solution ?

- Je te répondrais que tu n'as qu'une quinzaine d'années et que tu ne peux rien faire.

- Moi non, mais vous, vous le pouvez. »

Il soupire, peu convaincu de ce que lui dis.

«Je t'écoute », finit-il par dire.

J'explique mon projet à Richard. Je lui dis ce que je compte faire et quel rôle il pourrait jouer dans mon action. Bien évidemment, il me rappelle mon âge en me disant que je suis trop jeune, que je ne pense peut-être pas vraiment cela de la société, que ce n'est qu'un coup de tête et que de toute façon, personne ne me prendra au sérieux.Cela fait beaucoup de problèmes à gérer pour pouvoir mettre mon plan à exécution mais je le dois. Je suis conscient d'être sûrement trop jeune pour que quelqu'un accepte de m'écouter sérieusement, c'est justement pour cela que j'ai besoin de l'aide d'adultes. J'ai besoin qu'ils me soutiennent, qu'ils soient là pour m'aider à m'imposer car si personne n'agit maintenant, il sera trop tard, j'en suis certain.

«Bon et bien j'accepte, me dit M. Malioc contre toute attente.

- Vous acceptez réellement d'ouvrir une école ?

- Oui. Mais je ne pourrais pas m'en occuper seul Elliott. Tu devras trouver des enseignants qui pensent comme nous et qui veulent arrêter le gouvernement. Evidemment, il faudra qu'ils travaillent gratuitement. Tu sais bien qu'aucun organisme ne nous aidera puisque cette école va être illégale.

- Je le sais. Mais je les convaincrai. Soyez-en sûr.

- Alors dans ce cas, va. Trouve des personnes et ramène-les moi pour discuter avec eux. »



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