Chapitre 8:

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Ce mardi est une journée plutôt banale, un après-midi de Novembre. Le vent souffle agréablement sur mon visage qui contemple la belle ville dans laquelle je vis. Le soleil est encore à son point le plus haut et pourtant, j'ai la drôle impression qu'il est sur le point de se coucher. La lettre que j'ai reçu hier me tracasse sûrement. En effet, le juge d'instruction de Paris a tenu à me convoquer pour le motif suivant: « infraction à la loi ». Rien d'autre n'est précisé, exceptés le lieu, l'heure et la date du rendez-vous. Je sais pertinemment ce que cela signifie. Lorsqu'une personne reçoit une convocation, tous les détails sont stipulés sur papier, sauf pour les convocations qui concernent les riches et les pauvres; comme la mienne, je suppose. Je me doute que l'objet du rendez-vous porte sur le fait que je suis à l'origine de l'ouverture de l'Ecole Pour Tous. Mais quelque chose m'intrigue, comment ont-ils fait pour savoir que je suis le cerveau de l'opération? Quelqu'un m'aurait-il dénoncé? Je ne dois pas tirer de conclusion hâtive, les forces de l'ordre sont plus malignes que nous pouvons le penser.

C'est stressé que je me rends dans le salon de ma maison. Hier, j'étais chanceux d'être tombé sur la lettre en premier, mais aujourd'hui,il faut que j'informe mes parents de la convocation car même si je ne veux pas le leur dire, le tribunal n'est pas la porte d'à côté et il va bien falloir que je demande de l'argent à mes parents pour m'y rendre. Ils vont être furieux d'apprendre que je vais sûrement avoir des problèmes avec la justice. Par ailleurs, il est hors de question que je leur avoue la vérité maintenant à propos de l'école. Ils devront patienter.

« Bonjour mon chéri, me salue ma mère.

- Bonjour maman.

- Ta journée s'est bien passée?

- Bien, je te remercie.

- Tant mieux », sourit-elle toute joyeuse.

Souris maman, le temps que tu en as encore envie, car la nouvelle que je m'apprête à t'annoncer risque de te faire changer radicalement d'humeur.

«J'ai reçu une lettre.

- Ah oui?

- Oui. Du juge d'instruction. »

Son visage pâlit immédiatement et elle manque d'étouffer.

«Pardon?

- Il me convoque. Demain.

- Dis-moi que je rêve, Elliott.

- Je ne sais pas ce qu'ils me veulent.

- Serais-tu entrain de te moquer de moi? Qu'as-tu fais?

- Rien d'alarmant pour recevoir une convocation. »

Ma mère ferme les yeux comme pour empêcher sa colère de sortir puis prend une grande inspiration à la suite de laquelle, elle expire.Elle semble folle de rage, mais d'inquiétude également. Il y a de quoi s'inquiéter.

«Tu sais ce que cela signifie quand tu reçois une convocation sans motif détaillé d'inscrit dessus, Elliott. Qu'as-tu fait pour les pauvres que je ne sache point?

- Rien, je t'assure.

- C'est ce Quentin, encore?

- Non! Bien sûr que non, m'exclamé-je. Pourquoi prends-tu un ton méprisant en disant son prénom?

- Parce qu'il est pauvre.

- Mon Dieu. Alors nous y sommes. Tu as changé de camp? Tu défends ces imbéciles?

- Il n'est pas question de camp. Il est question de rang. Crois-moi à ton âge je pensais de la même façon que toi mais je me suis vite rendue compte que rien ne pouvait changer et donc que cela ne servait à rien. Les pauvres resteront toujours les pauvres. Tu les défends, tu causes ta propre perte. Alors c'est pour cette raison que j'ai accepté mon rôle de riche dans la société.

- Je t'assure que tu as de la chance d'être toi, maman. Parce que ces propos commencent à me répugner venant de ta part. Je respecte ton choix, mais laisse moi vivre comme bon me semble dans ce cas là. Je m'y rendrai seul, à ce rendez-vous. »

Sans laisser le temps de répondre à ma mère, je retourne dans ma chambre. La façon dont a évoluée la conversation que je viens de tenir avec ma mère ne me plaît pas. Je n'aime pas me fâcher avec elle. Pourtant, j'ai horreur de savoir qu'elle pense de cette façon,maintenant. Pour ma convocation, je demanderai de l'argent à mon père afin de m'y rendre en métro. Je déjeunerai sur place, il me faudra donc de quoi payer le repas. Mais avant de lui faire ma demande, il faut que j'ai une conversation avec M. Malioc. Il faut qu'il sache. Je prends donc un veste, et me dirige à la librairie.

«Bonjour Elliott. Que me vaut l'honneur de ta visite? »

Je lui explique rapidement les faits. Je lui raconte le contenu de la lettre, ce que j'en pense, et la conversation de ma mère et moi. Il semble étonné à l'idée que ma mère puisse penser d'une telle manière.

«Isabelle pense de la sorte?

- Oui, c'est dommage.

- Elle qui défendait les pauvres à l'époque... Je ne comprends pas.

- Moi non plus, Richard. Quoi qu'il en soit, je suis venu pour vous dire de continuer. »

Son regard est confus; il ne comprend pas. Je m'empresse d'ajouter:

«Si je me fais condamner, n'arrêtez sous aucun prétexte l'école. Ce ne sera pas leurs menaces qui me feront peur.

- Entendu, Elliott.

- Merci. »

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