Chapitre 14:

8 2 0
                                    


       « Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? Elliott, je te pensais plus intelligent et je croyais que tu savais réfléchir, hurle ma mère.

- Et bien que tu sois d'accord ou non, c'est mon choix maman. Il n'est pas idiot, loin de là. Pour l'instant tu trouves cela stupide, mais je t'assure que dans quelque temps, tu seras bien fière d'être ma mère.

- Non. J'ai honte de toi. Tu déshonores notre famille ! »


       Les mots de ma mère me vont droit au cœur. Ils me touchent, me blessent, me déstabilisent. Ils sont atroces à entendre. Pourquoi s'est-elle rangée du côté du gouvernement, au point d'en devenir odieuse avec moi ? Est-ce que je déshonore réellement la famille en essayant de faire le bien pour les pauvres ? Pourquoi n'accepte-t-elle pas ma façon de penser ? Tellement de questions tournent dans ma tête.


       « Que se passe-t-il ici ? »


       Je tourne la tête et vois mon père apparaître dans le salon. Il semble troublé,sûrement a-t-il du entendre les cris de maman. J'essaie de lui répondre mais aucun son ne sort de ma bouche. Le sentiment de tristesse à l'entente des paroles de ma mère prend le contrôle de tout mon corps.


       « Ton fils va se faire arrêter !

- Pourquoi ?

- Le juge l'avait prévenu de ne pas continuer à défendre les pauvres, mais il l'a fait ! Ton fils a désobéi à la justice pour des pauvres ! »


       Le regard de mon père se pose sur moi. Il paraît inquiet, pas en colère contrairement à maman. Il a toujours été ouvert d'esprit lorsque je pensais pas moi-même. Le fait que je ne supporte pas les conditions de vie des pauvres ne l'a jamais dérangé. Il m'a même confié qu'il fallait que je fasse ce qui me semblait juste de faire,même si cela rendait ma mère folle de rage. Je sais qu'il ne va pas me défendre devant ma mère et il a raison. Ce serait comme parler à un mur. Mais il ne va pas me disputer. Il va prendre les choses au sérieux, je le connais. Mais pour le moment, il paraît seulement très inquiet.


       « Es-tu sûre qu'il va se faire arrêter ?

- Oui.

- Elliott, pourquoi t'es-tu mis dans un pétrin pareil?

- Je le devais, papa, dis-je en retrouvant ma voix comme par miracle.

- Tu ne le devais pas !

- Ne crie pas, Isabelle. Cela ne mènera nul part. Ne t'acharne pas sur lui, il a fait ce qu'il pensait juste être de faire.

- Dans ce cas il est idiot ! Je lui avais dit d'arrêter, le juge aussi lui a demandé mais non, il faut qu'il fasse ce qui est interdit.

- Et il va en payer les conséquences, il le sait. Monte dans ta chambre, Elliott. »


       Merci papa. Je n'aurais pas supporté une minute de plus les cris et les reproches de ma mère. Soudain je me demande, ne devrais-je pas me remettre en question ? Je sais que ce que je veux faire est bien pour les pauvres alors pourquoi maman est-elle en colère ? Peut-être que j'ai dépassé les limites à ne pas franchir. Mais dans ce cas, mon père n'aurait pas pris ma défense et m'aurait fait la morale. Je suis complètement perdu.



L'École pour tousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant