T'as tout fucké

192 17 2
                                    

Idée et collaboration: moi-même (Jazzydou)


On est assis de le bus de ville. On retourne à la maison. Elle est assis plus en avant. La journée était longue. Mais je crois que pour elle, la semaine complète était un enfer. Elle n'a pas souris une seule fois cette semaine, elle évitait ses amies, elle ne parlait pas en classe. Je m'inquiète vraiment pour elle. Je sais qu'on ne s'est jamais parlé, ça fait cinq mois que j'en meurt d'envie mais je n'ai jamais le courage. Tantôt, je l'ai vue pleurer en silence à l'arrêt d'autobus. Encore maintenant, je la vois essuyer ses joues.

- Maman nous attends pour manger, me dit mon frère en regardant son téléphone.

- Ok.

Je suis assis à côté de mon frère et de son ami. Ils avaient une pratique de basketball et mon frère voulait que le les attendent pour retourner à la maison. Justine, elle avait une pratique de danse. Je suis aller la voir danser en attendant mon frère. Elle danse magnifiquement bien. Elle et moi on habite dans le même secteur, ce qui fait qu'on doit prendre le même autobus. Je ne vais pas me plaindre.

Mais l'avoir vu dans cet état toute la semaine me tue. Ça me tue de ne pas savoir ce qui la mets dans cet état, de la voir triste comme ça. Je veux aller la prendre dans mes bras, lui demander ce qu'elle a et la réconforter du mieux que je peux, mais j'ai pas de couilles, j'ai pas assez de courage pour ça. Là, en ce moment, j'ai envie d'aller m'assoir à côté d'elle et lui parler de ce qu'elle ressens. Je ne fait que la regarder.

Quelques minutes plus tard, elle se lève et appui sur le bouton d'arrêt demandé. Non, je veux encore la regarder. Je la vois encore essuyer ses larmes discrètement avant de sortir de l'autobus une fois qu'il est arrêté à son arrêt. Oh, et puis merde. J'ai besoin de savoir ce qu'elle a. Sans avertir mon frère et son ami, j'empoigne mon sac et sors du bus juste avant que les portes ne se ferment derrière moi.

- Justine!

Elle ne m'a pas entendu.

- Justine!

Ah, c'est vrai, elle a ses écouteurs. Je me dépêches de la rattraper et lui attrape le poignet. Elle se retourne doucement vers moi et mon cœur se serre. Elle a les yeux rouges et plusieurs larmes sur les joues. J'ai mal pour elle.

- Hey, dis-je doucement avec un petit sourire.

Elle ne me réponds pas et se retourne pour continuer sa route, mais je la retiens.

- Est-ce que ça va, demandais-je?

- Marc, lâches moi, dit-elle faiblement.

- Justine, dis-je en la forçant à me regarder. Tu ne vas pas bien. Qu'est-ce qu'il y a?

- Ce n'est pas de tes affaires.

- Justine, attends, dis-je en me mettant devant pour l'empêcher d'avancer. Depuis le début de la semaine tu es triste et déprimée. Depuis ta pratique de danse que je te vois pleurer. Qu'est-ce qu'il y a?

- En quoi ça te concerne?

Je soupire face à son entêtement.

- Écoutes Justine. Je sais qu'on ne s'est jamais parlé, mais on est dans la même classe, on se voit tous les jours. Je veux savoir pourquoi tu es triste. Vraiment.

Je vois qu'elle hésite beaucoup à cracher le morceau. Elle regarde alentour de nous en bougeant nerveusement sur place avant de plonger ses beaux yeux dans les miens.

- Honnêtement, elle demande en laissant couler d'autre larmes?

- Oui, dis-je. Honnêtement

- C'est à cause de toi. En grande partie à cause de moi que je suis dans cet état là, mais toi tu es la petite partie.

Merde, qu'est-ce que j'ai fait?

- Je suis désolé Justine, dis-je incertain. Je voulais pas te faire sentir aussi mal...

- C'est ça le problème Marc! Je ressens rien! Ça fait trois an que je ressens rien, que j'ai un blocage émotionnel, mais toi t'arrive et tu fuck tout.

Quoi? Je comprends pas.

- On était obligé de se retrouver dans la même classe et que je te vois tous les jours pour commencer à ressentir plein de truc quand je te voyais et à cause de ça, tous les autres sentiments que je n'ai pas ressenti durant les trois dernières années ont remonté à la surface.

Elle me dévisage avec un visage neutre, mais baigné de larme.

- T'a tout fucké Marc. J'étais bien à ne rien ressentir. Et savoir que ça ne mène à rien de ressentir ses trucs là me fait mal.

On se regarde longuement dans les yeux pendant que j'essai d'assimiler ce qu'elle vient de me dire. Alors que j'allais lui dire quelque chose, elle parle avant moi.

- Ton téléphone vibre.

Et elle part sans que je puisse la retenir. Non, attends! Je ne t'ai pas dit je t'aime....



One-Shots - Love storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant