"Écoute"

128 14 0
                                    

- Hé, me dit Quentin en me donnant un coup de coude. Écoute.

Il me point ma belle Charline debout devant nous, devant son casier, qui parle avec ses deux anciennes amies, Adélaïde et Mylène.

- Pourquoi tu ne reviens pas avec nous, demande Mylène?

- Je crois pas que c'est le bon moment de parler de ça, dit Charline en fermant son casier.

- Non, on veut savoir, la bloque Adélaïde. Pourquoi tu es juste partie du groupe et que tu nous ignore depuis?

- Je ne vous ignore pas, dit Charline.

- Alors qu'est-ce qu'on a fait pour que tu parte, s'exclame Mylène?

Je vois Charline respirer un bon coup avant de croiser ses bras sur sa poitrine, son livre dans sa main droite.

- Vous voulez vraiment savoir, demande-t-elle?

- Ouais, disent ses deux anciennes amies en même temps.

Charline soupire de nouveau.

- Vous voulez savoir ce que vous avez faite, hein?

- Ouais, redisent-elles en même temps.

- Eh bien, vous avez justement rien fait.

- Quoi, demandent Mylène et Adélaïde, confuses et perdues?

- Je vais faire ça simple. Ça fait quoi, un mois que je traine plus avec vous? Eh bien avant ça, durant les quatre derniers mois, vous n'avez pas vu à quel point j'allais mal et vous n'avez rien fait.

- Mal comment, demande Mylène?

- Que j'avais des envies et des pensées suicidaires, que j'avais envie de tirer une balle dans la tête! Vous n'avez rien vue, parce que vous étiez trop concentrer sur vous même, dit Charline presque indifférente. Toute les fausses blessures que je me faisais et me fait toujours sur les poignets et les bras avec mes stylos et mes surligneurs, c'est pour me rappeler que ce n'est pas le bon choix, que ce n'est pas la bonne chose à faire. Je n'allais pas bien mentalement, et vous, vous avez changé, ne m'aidant en aucun cas.

- Mais tu aurais du nous le dire, dit Adélaïde.

- Tu crois que c'est aussi simple pour une personne qui à envie de se tuer de le dire à voix haute comme je le fais en se moment? Tu crois vraiment que lorsque j'étais au fond du baril, je serais venue vous voir pour vous dire "j'ai envie de me pendre, vous pouvez m'aider à ne pas le faire?". Ça ne marche pas comme ça.

- Mais à quoi ça a servi que tu nous ignore, demande Mylène?

Je vois dans le visage des deux amies qu'elles sont choqué par les propos de Charline. Pas par ce qu'elle avoue sur elle, mais plutôt par ce qu'elle dit sur elles, qu'elles ont changé.

- Ça à servi à ma santé mentale de se sauver elle-même. Vous avez changé et votre comportement n'adhérais plus du tout au mien. Pour être honnête, si je n'aurai pas arrêter de vous côtoyez, on ne serais probablement pas en train d'avoir cette conversation en se moment.

Mon cœur en prends un coup. Elle était si mal que ça? Et je ne l'ai pas vue? Je ne m'aurait jamais pardonné son suicide si ça aurait arriver...

- Es-tu en train de dire qu'on est des mauvaises amies, demande Mylène avec un air choqué sur le visage?

- Je n'ai pas dit ça mot pour mot, mais je l'ai peut-être insinuer. Vous avez changé.

- Alors puisque qu'on est plus amie, commence méchamment Adélaïde après m'avoir jeté un coup d'œil, ça ne dérange pas personne si je dit que tu es folle amoureuse de Jules depuis le début de l'année.

Je sens Quentin se retourner vers moi et mon cœur fondre dans ma poitrine. Elle m'aime? Comme moi je l'aime? Je lance un coup d'œil à Quentin qui me regarde avec un immense sourire, connaissant mes sentiments envers Charline, avant de me retourner vers les filles devant nous et croiser le regard de ma belle Charline. Plein de papillons s'envolent dans mon ventre, mais j'ai l'impression qu'ils se font tous tuer lorsque je vois l'expression totalement indifférente de Charline.

- Non ça ne me dérange pas, avoue-t-elle. De toute manière, je pourrais me tuer se soir et tout serais fini.

Sans rajouter un mot, elle tourne les talons et se diriges vers la bibliothèque de l'école avec son livre. Mylène et Adélaïde se regarde quelques instants, avant d'hausser les épaules et partir comme si rien n'était arriver. Oh, je vous jure je vais vous étripez vous.

- Qu'est-ce que t'attends Jules, s'exclame Quentin en me poussant?! Va la voir putain! T'es con ou quoi?

Me voyant sans réaction, il rajoute:

- Tu l'aimes aussi, va l'a voir, ça fait quatre mois que t'a pas les couilles pour aller lui parler! Vas-y maintenant que tu sais qu'elle t'aime en retour!

Il me pousse encore une fois et c'est comme si c'était le signal pour mon cerveau de débloquer et réaliser ce qui se passe. Sans dire un mot à Quentin, je me mets à courir à la bibliothèque, là où Charline se trouve et rentre sans trop faire de bruit. Je la chercher du regard et la fond complètement au fond, assisse à une table, seule, en train de lire son livre, ses écouteurs vissés dans ses oreilles. Je m'avance vers sa table et m'assois devant elle. Mais elle ne me voit pas, trop concentrer sur sa lecture.

- Charline, chuchotais-je.

Elle ne m'entends pas. Je décide de me pencher pour lui enlever un de ses écouteurs pour qu'elle puisse m'entendre. Elle lève ses yeux vers moi, réalise qui je suis, baisse la tête et remets son écouteur.

- Charline, grognais-je en lui enlevant ses deux écouteurs.

- Quoi, demande-t-elle sans me regarder?

- On doit parler, dis-je.

- De quoi, demande-t-elle?

- Tu sais très bien de quoi, dis-je en lui prenant son livre pour qu'elle me regarde. Regarde moi.

Elle soupire en levant ses yeux pour les plonger dans les miens.

- Tu m'aimes, demandais-je?

Elle baisse à nouveau la tête avant de dire:

- On contrôle pas nos sentiments.

- Je sais très bien qu'on contrôle pas nos sentiments, dis-je.

- Bon, eh bien, me juge, dit-elle en me prenant son livre des mains.

- Attends, on a pas fini, dis-je en reprenant son livre.

Je la vois rouler ses yeux avant de baisser la tête pour éviter mon regard.

- Écoute, dis-je en prenant une grande respiration. J'ai entendu ta conversation avec Adélaïde et Mylène, et savoir que tu ne va pas bien...

- N'ai pas pitié de moi, s'il te plaît, dit-elle.

- Je n'ai pas pitié de toi, m'exclamais-je! Ce que j'allais dire, c'est que si tu t'aurais enlever la vie, je ne me l'aurai pardonné...

Elle lèves doucement son visage pour me lancer un regard légèrement confus.

- Moi aussi j'ai des sentiments pour toi Charline. Et, et je comprends ce que tu dis en disant qu'on ne peut pas contrôler ses sentiments, au début, je ne voulais pas t'aimer parce que je pensais que ce n'était pas réciproque, mais en se moment tu peux pas savoir à quel point je suis content de savoir que tu m'aime en retour. Et, et maintenant je me sens mal de savoir que j'aurai du le dire plus tôt, comme ça t'aurais pu éviter de vouloir te... te "tirer une balle dans la tête"...

Un petit sourire apparaît sur ses lèvres. Elle se lève de sa chaise et me tends sa main que je prends rapidement. Elle me tire à l'extérieur de la bibliothèque et une fois dans le couloir, elle entoure ses bras autour de mon torse et me serre très fort contre elle. Je réponds à son geste, content qu'elle est maintenant quelqu'un à qui s'accrocher...

One-Shots - Love storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant