Chapitre 13

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"Il faut que vous m'expliquiez la situation. À quoi rimait cette attaque?
- C'est très simple, c'était pour diviser vos forces. Si vos bateaux étaient concentrés aux portes, ils ne pouvaient pas être à la prison de Netingiard. Et si vos hommes étaient à l'extérieur sur leurs navires, ils ne pouvaient pas être aux arbres.
- Mais pourquoi ont ils attaqué des enfants.
- J'avoue que je n'ai pas d'explications. Lui répondit Dellah. C'est vrai, à quoi cela leur servait il de s'en prendre à deux enfants.
- C'est absurde. En effet.
- Non, je pense que ce n'était pas des enfants que venaient chercher ces hommes, c'était Mereïn et Merenïs, et leur valeur est bien plus précieuse que n'importe quel autre homme.
- Mais bien sûr ! S'exclama Merenïs. À un moment, un des deux hommes a parlé d'un enfant. Ils parlaient sûrement de nous !"
Tous se regardèrent avec un air sombre.
"Pourquoi Mereïn et Merenïs intéresseraient des inconnus, sans vouloir vous offenser... Dit il en souriant.
- Peut être que les vananguites ne veulent pas de danger pouvant écarter Anteh du trône, maintenant que nous savons qu'il est corrompu.
- Et si nous faisions fausse route et que cet homme n'était pas vananguite. Questionna Soïko.
- Oh non ! Très cher Soïko, vous n'allez pas recommencer avec vos histoires à dormir debout !
- Mais vous savez aussi bien que moi que ce que j'affirme est vrai !
- Expliquez nous votre pensée, très cher.
- Et bien voilà, tout à l'heure, notre ami Uliva, qui se trouve être un Varkens est blessé par un poison que nous ne pouvons guérir, nos connaissance étant trop vague sur son espèce. Seul un objet de sa région peut le guérir. Hors, tout à l'heure, quand nous avons bander notre ami avec la cape d'un des inconnus, il s'est tout de suite sentir mieux au contact du vêtement. J'en déduis donc que cette cape a été faite dans sa forêt avec des tissus locaux, et ce n'est pas dans l'habitude des Varkens, de vendre des produits aux vananguites. Peut être que cet homme était un Varkens, ou bien une autre espèce proche...
- Vous pensez que l'agresseur aurait put être un Dizurt ? Demanda Maifis.
- Oui, lorsque j'ai essayé de lui jeter un sort, il l'a esquivé avec tant d'agilité que cela ne pouvait pas être un humain.
- Il faut demander à votre ami ce au il sait sur les différents types de Dizurt. Les Varkens sont très au courant de tout cela. Qu'en pensez vous de tout cela Sermante ?
- Je suis plutôt de l'avis de Dellah, une race de Dizurt qui apparaîtrait subitement, cela me semble impossible... Et même si c'était le cas, je pense que leur nombre ne dépasserait cinq ou six. Soïko parut vexé. En tout cas, nous savons que ces hommes viennent de la forêt, je n'en doute pas, il n'y a pas d'autres explications.
- Il nous faut prendre des mesures et avertir les autres seigneurs de cette attaque. Nos pertes sont minimes, mais il nous faut toute fois nous protéger et améliorer nos défenses.
- Sans vouloir vous offenser, vous nous avez prouvé que votre système de défense est parfaitement opérationnel.
- Je crois que vous n'avez pas compris l'ampleur du problème. Si Vanangaï attaque Vivequo, c'est qu'il y a une bonne raison.
- Oui, certes, Vivequo est une place stratégique et possède de nombreuses richesses mais d'autres cités risquent d'être plus visées.
- Non, cela va bien au delà de ça. Quand je vous l'ai expliqué, vous avez dû croire cette histoire de racine connectées entre les différentes sources d'énergies du pays. Mais nous pensons qu'il faut un... Enfin une "clé" pour pouvoir accéder au système. Chaque point différent des connexions en possède une, et il nous semble que Vivequo est la seule à être encore opérationnelle. Si l'ennemi pouvait contrôler ce réseau, cela serait diabolique...
- Mais pourquoi les vananguites s'intéresseraient ils à cela?
- C'est ce que j'allais vous expliquer. Un de nos chercheurs s'est récemment penché sur cette question. Il pense qu'il est possible d'obtenir d'autre chose que l'échange de données par ce réseau. Mais ses recherches n'aboutissent malheureusement pas.
- Ainsi, vanangai pourrait aussi bien tout bonnement détruire une ville en envoyant son énergie à un autre endroit.
- Alors la guerre serait remportée sans problèmes..."

Le départ fut annoncé, on retournait sur la terre ferme dans deux jours. Ce voyage avait marqué Mereïn et Merenïs qui se voyaient devoir quitter Vivequo avec regret. Il avait été convenu avec Deniss et son père, que leur ami pourrait se rendre à la capitale dès qu'il le pourrait pour leur rendre visite. Ils consacrèrent leur dernier jour à se baigner et à discuter avec tous les gens qu'ils avaient rencontré et avec lesquels ils n'avaient pas eu le temps de parler. Le jour passa vite, trop vite et l'on dut dire au revoir pour de bon. Tous les vivesaiques s'étaient réunis aux hangars à bateaux pour dire adieu aux voyageurs. Au moment d'embarquer, Maifis attrapa Mereïn par l'épaule.
" Petit, j'ai confiance en toi. Tu feras un bon roi." Il se contenta de répondre en souriant maladroitement. Tous embarquèrent en secouant les mains pour dire au revoir, et le voilier s'ébranla. Il passa sous l'arche que formait deux racines, puis quelques minutes plus tard, franchissait l'enceinte de la cité. Ils arrachèrent un dernier regard à Vivequo, le château du roi des océans. Un sentiment d'amertume pesait sur eux. Personne ne détacha son regard de l'imposante masse de l'arbre qui se découpait dans le ciel. Bientôt, le bleu de l'océan engloutit leur rêve et les ramena à leur triste rancoeur.

Les roses noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant