Chapitre 7

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On s'approcha au plus près des remparts, mais les portes ne s'ouvrirent pas. Sermante s'avança alors sur le pont, et appela les gardes. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, il réussit à les convaincre que à bord du bateau ne se trouvaient pas des marchands ou marins valinguites, les portes s'ouvrirent enfin. Le capitaine dur faire une manœuvre des plus difficiles pour rentrer dans l'étroit tunnel qui s'ouvraient derrière les portes dans les remparts. Aussitôt étions nous rentrés, que l'enceinte était fermement close. Nous navigables rapidement jusqu'aux imposantes racines de l'arbre. Entre celles ci se trouvaient de nombreux hangars et pontons à bateaux. On fit signe qu'une place était disponible entre deux navires de guerre de Vivequo. Les amarrages terminés, on put débarquer. Un petit comité attendait sur la passerelle. Un homme s'avança vers eux, Mereïn devina qu'il devait s'agir de Setsko Maifis. Grand, mince, cheveux courts, barbe rasée de près, il paraissait très jeune pour son âge (Sermante disait qu'il approchait les 400 ans). Il était vêtu d'une grande veste fleurie en soie, avec en dessous un kimono du même tissu.

« Sermante ! Très cher ami ! Je vous guettais avec impatience, j'ai eu peur que vous ne vous vous soyez perdus. Cela fait si longtemps ! Je crois que la dernière fois était pour le conseil de la table qui ... Enfin, nous ne nous égarons pas, vous devez être affamés. Je vous ai fait préparer de quoi vous restaurer. Nous parlerons affaires plus tard, nous en auront tout le temps. Si vous voulez bien me suivre. Il nous montra de la main une cavité d'un des immenses troncs. À l'intérieur se dessinaient de nombreuses marches qui menaient aux étages habités.

« Nous habitons dans la partie la plus haute de l'arbre. Aux premiers étages se trouvent l'armement ainsi qu'au rez-de-chaussée notre chantier naval. Notre flotte n'a jamais connue pareille apogée. Nous dénombrons à ce jour 100 navires de guerres et 200 marchands. Nos ingénieurs ont récemment réussi à exploiter les richesses laissés par nos ancêtres en navigation et en défense. Leur découverte la plus importante est que, tout autour de nos trois arbres formant la cité de Vivequo se trouve un réseau de galerie relié à trois extrémités à des étages similaires. Nous nous trouvons actuellement juste en dessous de cette salle. Dans chacun des arbres voisins se trouvent la même salle, reproduite au moindre détail. Je disais donc que nos ingénieurs ont récemment compris leur fonctionnement. Ces galeries ont bien des fonctions. Une de ses principales permet de pouvoir modifié à notre guise les courants marins sur un rayon de trois cent kilomètres. Autant vous dire que la navigation et le repérage ne sont plus un problème. Nous pourrions également mener toute une flotte à la dérive si nous le voulions. Nous n'avons pas réussi à explorer toutes ces galeries sous marines, car à certains endroits, l'eau s'est infiltrée et à provoquée de nombreux dégâts. Mais nous avons pu constaté que des racines se reliaient entre chaque intersection et formait en quelque sorte un réseau de données. Ces racines sont reliées à chaque nocturne de chaque cité maritime alentours, et pourrait même aller plus loin. Ce qui fait que chaque moindre information concernant les nocturnes, en passant par la plus infime consommation d'énergie, à la petite turbulence dans un bouclier, aurait une répercussion sur tout le réseau, si petite soit elle. Imaginez qu'en cas d'urgence, Vivejöt, notre nocturne aie besoins d'énergie, alors, la nocturne de Hëleit Döm, qui est d'une puissance incroyable, pourrait apporter l'énergie nécessaire à Vivejöt. N'est ce pas incroyable. Mais nous ne connaissons pas encore toute les capacités de ces racines, aussi ces recherches resteront jusqu'à nouvel ordre celées et bien gardées, ici même à Vivequo. Et, je ne devrai pas vous en parler, mais il se trouve que ces galeries auraient servi à quelque chose, il y a très longtemps. Nous pensons avoir trouvé la route qu'emprunter la prison mémoriel. »

Sa remarque eut un effet soudain sur tout le groupe. Ce que l'on appelait la prison mémoriel, était en fait un moyen de déplacement à haute vitesse, qui vous permettait de sillonner le continent en seulement quelques heures. On l'appelait ainsi, car aussi étonnant que cela puisse paraître, pour pouvoir voyager, il fallait payer, et le prix était cher. Cela commençait à voler votre mémoire, puis à vous faire faire des hallucinations, pour enfin vous rendre fou.

« Nous arrivons justement à ce fameux étage. Reprit Setsko Maifis ». La salle était immense. Elle était entièrement dans le cœur de l'arbre et nos possédé d'air aucune ouverture sur l'extérieur. Au centre de cette pièce gigantesque qui s'avérait en fait plus être un hangar, un énorme mécanisme de rouages et d'engrenages était finement assemblés autour d'une barre de métal. De nombreuses tables étaient disposées un peu partout, et présentait toutes diverses plans et croquis, schéma matérialisés par des nocturnes posées sur des socles.

« C'est ici que nous gérons toutes les activités de la cité. Nous nous servons des nocturnes pour pouvoir conceptualiser des plans précis. (Les nocturnes étaient en fait des sphères de divers matériaux, chaque composite donnant une importance plus ou moins grand à celle-ci, qui pouvaient renfermer pleins de choses. Cela pouvait être une énergie nécessaire pour produire un bouclier de protection, ou bien un souvenir, ou des plans, ou bien pouvait tout simplement servir de décoration... Certains magiciens se servaient de l'énergie d'une nocturne pour améliorer leurs pouvoirs, mais hélas, cette science ne pouvait pas être étudiée, car le fonctionnement de ces objets était trop complexe pour l'homme.) Nous pouvons ainsi suivre à tout moment le battement d'aile d'une mouche dans notre cité. Ces mécanisme que vous voyez nous servent au système d'auto-défense. Mais si je me lançais à tout vous expliquer, nous serions encore là dans des heures... Suivez moi je vous prie. Une nouvelle volée de marches s'ouvrir à eux, mais contrairement à celles du palais, celles là ne lassait point Mereïn, qui était comme envoûté par le charme des lieux. Même le bois lui semblait de toute beauté... Ils arrivèrent enfin au troisième niveau de la cité. Devant eux s'offrait la beauté de l'océan, et la magnificence du soleil. Ils étaient à présent sur une plateforme qui entourait la totalité de l'arbre, elle était reliée à une autre semblable au niveau d'au dessus par des colonnes de bois et de marbre. Une balustrade vous coupait directement du vide, cent mètres plus bas, où des esquifs rocheux se dressaient dangereusement. La vue était à couper le souffle, le soleil couchant envoyait de pales rayons sur les feuilles des arbres et les rendaient d'une belle couleur dorée. Setsko commença à parler de la structure de l'arbre, mais personne ne l'écoutait, tout le monde rêvait. La raison retrouva Mereïn lorsqu'il vit les innombrables mets disposés sur une table en bois recouverte de feuilles fraîches. La question qui vint à l'esprit de l'assemblée était, comment une cité à une centaine de kilomètres de la côte pouvait se procurer du fromage frais, des figues, du raisin, du jus d'arbouse, du pain d'orge et des olives du Sud ? Setsko nous expliqua que tout était produit à Vivequo. En effet, la cité avait été conçue pour suffire à elle même. Aussi, aux pieds des arbres, on avait fait pousser un pré salé, dans lequel on avait installé des chèvres produisant du lait et en hauteur, entre les branches, on avait installé de véritables jardins, où l'on faisait pousser toutes sortes de fruits, de céréales et d'arbres. C'était un climat propice, car en hiver, les branches permettent de garder la chaleur et de faire passer le soleil. La pluie est diffusée en petite gouttelettes sur tous les jardinets. L'hiver, les feuilles permettent ombre et fraîcheur. Tout le monde avait un peu de mal à croire à ses histoires, mais les produits étaient tellement frais, qu'ils ne pouvaient avoir voyager... On finit le repas en discutant navigation, et les vivesaiques semblaient être passionnés.

Les roses noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant