Human - Klaus.

Chapitre 1

- Arrête de faire la tête Peyton, on arrive au lycée.

- Je déteste être nouvelle, encore plus ici.

- Fait un effort. Après tout c'est toi qui a décidé de venir vivre ici, et je t'assure que ce n'est pas si mal !

Ma mère a beau essayer de me rassurer comme elle le peut, ça ne fonctionne pas du tout. Être nouvelle dans un lycée est une épreuve à passer, une étape à grimper pour évoluer dans ce bas monde. Je m'en serai bien passée. Mais elle a raison, c'est moi qui ai décidé de venir vivre ici suite à une forte engueulade avec mon père sur sa nouvelle femme. Les tensions entre elle et moi se sont aggravées depuis peu, pour notre bien à tous c'est moi qui suis partie et non elle. Je trouve ça tout aussi injuste que mes anciens amis, quand je leur ai annoncé cette histoire il n'en revenait pas ! A ce stade ce n'est plus une belle mère mais une marâtre, une sacré idiote. Mon père l'est tout autant.

Nous nous garons sur le parking du lycée, à côté d'une voiture rouge décapotable. Dis donc, ça en jette pas mal, mais pas assez pour me faire succomber. Je vois déjà les élèves de ce lycée tous remplis d'argents à débourser dans n'importe quoi, ainsi que les clichés hollywoodiens qui doivent cohabiter ensemble durant une journée. À côté, la voiture de ma mère passe inaperçue, une vieille Jeep à la peinture usée depuis déjà pas mal de temps. Mais bon, c'est notre voiture et elle fonctionne, alors à quoi bon en acheter une neuve qui claquera plus vite ? A rien, exactement.

- Bonne journée chérie, a ce soir.

Je claque un bisou rapide sur la joue de ma mère puis descends furtivement de la voiture. Je déteste quand elle me surnomme ainsi, ça parait enfantin et je ne suis plus une enfant. Je n'aime pas les surnoms niais. Je passe les portes lourdes du lycée en serrant mon sac à dos nerveusement, les élèves se précipitent pour éviter d'être en retard pour leur premier jour tandis que d'autre restent dans les corridors pour profiter encore un peu de leurs amis. Les filles à ma droite sont habillées d'une jupe assez courte, ainsi qu'un débardeur fin et d'un gilet épais. Dans le petit village chez mon père cette tenue aurait été vraiment vulgaire, mais dans cette ville, j'imagine que c'est normal et ça me plais. Elles sont très belles, qu'elles ne changent jamais ça. Je me sens tout de même bien ridicule vêtue d'un simple jean, un pull trop large pour mon buste et d'une paire de baskets aussi usées que la carrosserie de la voiture pourrie de ma mère. Je ferai mieux la prochaine fois.

Je baisse la tête pour ne pas me faire remarquer, sûrement plus par timidité que par intimidation. En continuant mon chemin, je repère au loin les casiers dont le mien. Le malaise cependant, c'est qu'un couple est en train de discuter de façon... virulente ? Je n'aime pas me mêler des histoires des autres, ça ne me regarde en rien, mais ils sont devant mon casier et je dois y déposer mes livres. Hors de question de me taper une autre séance de kiné parce qu'ils n'ont pas su se décoller l'un de l'autre. Mon dos souffre ! En arrivant devant eux je me racle la gorge bruyamment, ainsi j'attire leur attention. Le jeune homme est châtain, avec un regard profond qui vous donne l'impression de transpercer votre âme. À son inverse la jeune femme semble plus douce, elle est brune avec des cheveux lisses.

- Désolée de vous dérangez, mais vous êtes devant mon casier et hum- je dois y accéder pour hum- déposer mes livres?

Ma réplique semble plus comme une question qu'une affirmation, je dois vraiment travailler mon assurance ! Pourquoi suis-je aussi stressée devant eux ? C'est vrai que le garçon est très intimidant, mais quand même..

La jeune femme me souris et se décale légèrement pour me laisser accéder à mon cadenas. Ce que je fais instantanément en murmurant un léger merci. Malgré le fait que j'ai accès à mon casier, les deux adolescents ne partent pas et restent à mes côtés, ce qui me surprends pour tout dire. Ça me gêne plus qu'autre chose ! Je ne suis pas très fan des interactions sociales, donc s'ils pouvaient simplement.. s'en aller.