Chapitre 17

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Bien des chemins mènent à la redemption, mais ils ne sont malheureusement tous pas paisibles. Notamment lorsque nous héritons d'une âme maudite, ainsi que d'une arme. J'ai renoncé à une vie de débauche pour m'envoler vers la liberté, celle que je mérite depuis le début. Je n'ai jamais choisi d'être ainsi, d'être une héritière d'un trône qui ne m'appartient que par dépit. Je le refuse, je m'y refuse.

Je rentre dans la grande pharmacie, le petit bruit habituel sonne pour indiquer qu'un nouveau client arrive. Je m'apprête à saluer le pharmacien, mais personne ne se tient à la caisse. C'est étrange, le magasin est désert ce qui n'arrive jamais. C'est toujours bondé de monde. Peu m'importe, je vais simplement prendre ce dont j'ai besoin. Je slalome les allées à la recherche d'un anti-douleur. Les morsures de loup-garou, ça fait quand même mal. Je devais vivre une vie paisible, j'ai caché la lance, mais malheureusement je me fais encore traquer. J'ai beau leur dire que je ne l'ai plus, ça ne les empêchent pas de me chercher jours et nuits. Qu'on me laisse en paix à la fin ! Je m'en fiche de tout ça, d'être une chaman, d'avoir une arme super cool qui inspire la peur autour de moi et qui me rends quasiment immortelle. Je veux juste avoir une vie rêvée, loin du surnaturel. Je pensais qu'en partant ça allait rendrez vie plus facile, j'ai en tort. Être en fuite n'a rien de marrant ! Ça fait des mois que je me fais poursuivre, ça suffit j'en ai ma claque. Quand ce n'est pas pour la lance, ce sont des « amis » des originels qui sont à la recherche. Aucun répit.

Je prends au hasard une boite d'anti-douleur, j'ai pas le temps de m'attarder plus longtemps. Il ne faut jamais que je reste au même endroit plus de dix minutes. Ça pourrait être dangereux. Un son parvient jusqu'à mon oreille droite, j'alerte tous mes sens, on ne sait pas qui est prêt à nous attaquer. Des pas avancent jusque dans mon allée. Mes mains farfouillent dans les médicaments pour faire semblant de chercher une boite. Ma tête est bien baissée et ma casquette est tirée sur mon front pour qu'on ne me reconnaisse pas.

Je sens un bras se rapprocher de mon visage à une vitesse hallucinant, bien trop rapide pour que ça soit un humain. Dans un réflexe, je m'accroupis et en profite de la surprise de mon adversaire pour donner un coup de pied sans son tibia. Mes coups sont plus forts depuis que j'ai signé le contrat et acceptée mon rôle de chaman, ils sont néanmoins pas aussi forts quand je n'ai pas la lance sur moi. Mon adversaire perd son équilibre et tombe au sol. Je me relève en une seconde, marchant rapidement pour sortir de la pharmacie. Ma main se pose sur la poignée, déjà prête à sortir d'ici et à courir dans ma caisse. La voix de l'homme que je viens de mettre à terre me paralyse sur place. Damon ?

Je me retourne en fronçant les sourcils, qu'est-ce qu'il fait ici et comment m'a t-il retrouvé ? Il se relève en grimaçant et s'étirant.

D : - T'accueilles comme ça tous tes vieux amis ou ce petit numéro de Kill Bill m'a spécialement été destiné ?

Je ne sais pas s'il faut que je souffle de soulagement de revoir un visage connu, ou d'inquiétude de savoir qu'il m'a recherché. Cette rencontre ne peut pas être un hasard. Je m'approche un peu de lui mais reste à distance, on ne sait jamais.

- Le corbeau ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Il n'a vraiment pas changé, toujours la même dégaine. Je ne peux pas en dire autant. Je suis devenue brune, mes cheveux auparavant étaient bien plus clairs avec un léger reflet roux. Il fallait que je sois méconnaissable. Mon style aussi a changé, il y a encore de cela trois mois mes habits étaient de couleur, reflétant ma gaité, ma simplicité de vivre. Maintenant, tout est terne. Sombre. Mes traits du visage sont devenus plus durs et des cernes se sont dessinées en dessous de mes yeux. Je ne dors plus beaucoup.

D : - Un mal de tête promenant, tu me conseilles quoi ?

- Arrête le bourbon et tu n'auras pas la gueule de bois le lendemain, simple.

Je me doute que les vampires n'ont pas besoin de médicament pour soigner une gueule de bois ! Il se joue ma tête ? Sa venue n'est pas normale. Nous ne sommes pas amis, impossible qu'il soit là pour me ramener ni même m'aider.

D : - J'ai même pas le droit à un petit câlin ?

- Ferme la. Petit conseil puisque tu es venue en cherchant un, pense à retravailler ta technique de défense parce qu'elle est très mauvaise.

Je suis loin d'être la meilleure en bagarre. Je me suis certes, beaucoup améliorée n'ayant pas le choix pour survivre, mais quand même ! Tout ça me fait penser à un coup monté, encore.

Il me sourit en levant un sourcil. Le regard empli de malice qu'il m'envoie donne raison à mes doutes. Je le sens pas, ce regard m'a valu plus qu'un problème auparavant. Ça sent mauvais, très mauvais. Je ferai mieux de partir.

D : - Et toi joli cœur pense à travailler tes neurones de chaman en carton parce que je ne faisais que de te distraire !

Évidemment, une distraction. C'était trop beau pour être vrai. Je recule de quelques pas déjà prête à m'enfuir, mais mon dos touche le torse de quelqu'un derrière moi. J'avale difficilement ma salive, m'imaginant des tas de scénarios dans ma tête. Cette personne doit être Stefan, espérons que ça soit le cas.. Lui au moins ne souhaite pas ma mort !

Je me retourne lentement, sentant la peur qui monte. Je lève mes yeux et peu à peu mes doutes se confirme, en face de moi se trouve un Klaus satisfait de pouvoir assouvir sa vengeance. Et merde... Putain ! Comment ont-ils fait pour le retrouver !? Il va me tuer, ici même dans cette pharmacie minable et j'aurai même pas le droit à des funérailles. Est-ce qu'on retrouvera mon cadavre ? Il va sûrement le brûler. Personne ne saura ma mort.

Je me recule de lui, voulant mettre le plus de distance entre nous. Il s'avance quant à lui les mains derrière le dos.

- Je peux savoir ce que vous me voulez ?

Je tente le tout pour le tout en priant qu'ils soient tous les deux devenus amnésiques.. Je tape dans le torse de Damon, ce qui me fait fermer les yeux. C'est mon jugement, on dirait. Klaus se remet devant moi.

K : - Nous venons t'enlever très chère.

Je déglutis péniblement. Rien que ça.. Au moins ce n'est pas pour m'assassiner, ce qui me rassure légèrement. Damon saisit mes épaules pour m'immobiliser. Klaus sort de sa poche un objet tranchant, me faisant froncer les sourcils. Pourquoi un pieux, il compte tuer Damon? J'aurai cependant bien aimé qu'il s'en sert pour ça, mais il préféra le planter dans mon cœur à moi. C'est pas vraiment ce que j'appelle un kidnapping.. Mes paupières s'alourdissent et mes muscles se relâchent, suis-je morte ?

Human - Klaus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant