Le Clan Blackstone [Tome 2] Secrets dans la lumière.

CHAPITRE PREMIER ♦ PREMIÈRE PARTIE

— 5 août 2015 —

      Assise au bar du carré V.I.P., je savoure un délicieux cupcake à la vanille, tout en observant les derniers fêtards quitter le Brasier, le club que possède Christophe à Edinburgh. Certains des clients, qui pour la plupart sont de riches et réputés hommes d'affaires, sont tellement ivres qu'ils ne tiennent même plus debout, et sont obligés de s'accrocher à l'épaule de leurs amis, afin de ne pas finir au sol. Je ne les juge pas, pas plus tard qu'hier, j'étais dans le même état d'ivresse. 

      Je suis en train de lécher le glaçage sur mon index, quand un homme d'une trentaine d'années, vêtu d'un costume qui vaut certainement plus que mon salaire de barmaid, vient m'aborder avec un sourire enjôleur :

     — Ça a l'air délicieux, commente-t-il, avant de jeter un regard gourmand à ma bouche.

      Je décide de ne pas passer par quatre chemins. Je sais ce qu'il veut, je connais les mecs de son genre, et ce n'est pas la première fois que je le vois, il vient très souvent au club, et repart à chaque fois avec une fille différente.

      — Le glaçage de mon cupcake, ou bien ce que je fais avec ma langue ?

      Face à mes mots, il arbore d'abord une mine surprise, puis reprend rapidement son expression de séducteur sûr de lui.

      — Les deux, annonce-t-il en se rapprochant un peu plus de moi.

      — Gourmand ?

      — Très, répond-t-il d'un ton cajoleur. Et vous ?

      Si je n'avais pas bâillonné mon ange, avant de l'emprisonner dans un des coffres imaginaires de mon esprit, juste à côté de celui où j'ai enfermer mes souvenirs de l'écossais, elle serait là à me sommer d'arrêter de jouer les allumeuses.

      — Je suis très gourmande, oui.

      Le séduisant coureur pose une main sur mon genou, puis, voyant qu'au contraire de lui émettre une objection, je me mords la lèvre du bas de manière suggestive, il remonte sa paume sous le tissu de ma petite robe noire. Son pouce caresse la peau de l'intérieur de mes cuisses, à quelques centimètres de ma petite culotte. Je ne ressens rien, pas la moindre envie, pas le moindre frisson, ni même de l'aversion ou du dégoût. Lorsque ma bête a disparu, elle a emporté avec elle une partie de mes émotions, renforçant encore plus la sensation de vide glacial à l'intérieur de moi.

      L'homme rapproche sa bouche de la mienne, s'arrêtant à un souffle de mes lèvres. Son haleine sent la vodka, une odeur qui me révulse depuis mes seize ans, quand Luke et moi avions vomis nos tripes, après avoir ingurgité plusieurs shots d'Absolut*, mais cela ne m'empêche pas de franchir la distance entre nos lèvres, et de l'embrasser en feignant mon désir pour lui. Sa langue caresse mes lèvres, demandant accès à la mienne, et lorsque je m'apprête à le lui donner, la voix de Christophe tonne dans mon dos.