Chapitre 22 :

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"Je suis là..."


Il doit être un peu plus de midi lorsque nous décidons de passer à la cantine avec Dom et Marine. Je ne parle pas beaucoup depuis hier. Je me sens complètement inutile et j'ai l'impression que tout s'est arrêter de tourner autour de moi. En fait, c'est terrible de paraître impuissante face à la personne qu'on voudrais aider. Nous avançons dans la petite passerelle qui mène à la cantine et Marine demande :

- Pourquoi tu ne l'appel pas ?

- Parce qu'il ne me répondra pas. Dis-je.

- Tu sais, souvent, on fais croire qu'on ne veux être entouré de personne et au fond on attend qu'une chose, qu'on nous aide. Je sais ce que je dis. Dit-elle.

- Je sais Marine, je sais. Mais je ne peux pas lui imposer mon aide si il ne l'accepte pas.

- Si. Interviens Dom.

- Non Dom. Avec lui, ça ne marche pas comme ça.

Je sais que peut-être au fond, ils ont raison. Je devrais l'appeler et lui imposer mon aide mais finalement, notre "histoire" ne dure que depuis deux semaines et en deux semaines, j'en ai pas tellement appris sur lui. Je ne le connais encore pas assez pour savoir exactement ce qu'il pense. De plus, je ne veux pas qu'il se lasse de moi. Je veux respecter ses choix même si cela me met en colère au plus profond de moi. Il veut être seul, alors je vais le laisser seul.

Nous arrivons à une table et nous nous mettons assis. Je regarde rapidement autour de moi comme à mon habitude pour voir qui est là et je croise son regard. Son regard vide. Je m'arrête sur lui et je reste là, debout, un bon moment, à l'observer. Il souffre. Je souffre. Pourquoi nous sommes si loin ?

- Salomé!

Je reviens à la réalité en voyant Sylvia et Gladys arriver à ma droite.

- Salut. Dis-je.

- On peux se poser avec vous ?

Marine et Dom hochent la tête positivement et je fuis son regard en me mettant assise. Marine a compris. Les filles se mettent assissent et je regarde mon plateau. Je n'ai pas faim et en plus, c'est pas très bon. Je crève d'envie de relever le regard mais je n'ose pas, j'ai l'impression que mon cœur va se déchirer encore une fois si je le regarde.

- On raconte que c'est finis entre toi et Skender... Lâche Gladys.

Je la regarde et en baissant la tête je dis :

- C'est compliqué.

- Mon frère m'a dis qu'il était grave mal hier. Dit-elle.

- Je sais.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demande Sylvia.

Je relève la tête et l'observe encore une fois. Il mange mais je remarque que ces amis me regarde moi. Mais je ne détourne pas le regard et garde les yeux rivées sur lui. Il a l'air d'être dans un autre monde, comme si il n'écoutais même pas ces amis. Comme si il était perdu. Oui, perdu. Moi aussi je suis perdue. Puis je répond enfin :

- Il ne veux pas me faire souffrir...

- Comment ça ? Demande Sylvia.

- Il ne va pas bien, il m'a dis qu'il avait peur que j'en souffre. Alors il veut que je m'éloigne de lui, quelques temps...

J'ai mal en prononçant ses paroles. Je le regarde encore et j'ai l'impression que toute la cantine a compris que je regarde que lui. Du moins Marine, Dom, Gladys et Sylvia l'ont compris ainsi que ses amis à lui qui me fixe.

- Mais qu'est-ce qu'il a ?

Il relève la tête et son regard s'arrête sur moi, enfin. Je ne peux pas exprimer les sensations que je ressens à ce moment-là. Je souffre mais avoir l'emprise de son regard me donne un sentiment d'apaisement en même temps. Parce que son regard m'appartiens encore.

- Je ne sais pas.


***

Les cours me paraissent long mais je me rappel de l'objectif que je me suis fixé et en aucun cas je dois dériver. Il faut que je reste concentrée malgré tout.

- Tu comprends ? Me demande Marine.

- Oui. Répondis-je.

- Il va revenir Salomé.

- Je me sens nul.

- Mais pourquoi ?

- Parce que je ne peux pas l'aider.

- Alors fais ce que Dom a dis. Impose-lui ton aide.


***

Je prend une grande inspiration avant de frapper. Puis après trois secondes de reprise d'esprits, je frappe à sa porte. Le temps ma paraît long mais lorsque je sens la porte s'ouvrir, c'est mon cœur qui semble long à battre.

- Salomé...

- Je suis là. Je vais t'aider que tu le veuilles ou pas. Je suis là, je suis là...

Attirance fatale. Saison 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant