Chapitre 38 :

108 15 0
                                    

"Les opposés s'attirent..."


J'admire. Cette vue étendue sur le lac du haut de cet observatoire. C'est tout simplement magnifique. Je n'aurais jamais pensé que Skender puisse connaître un endroit aussi calme et paisible. Cela ne lui ressemble tellement pas. Malgré le froid qui me glace les mains, la présence de Skender à coté de moi me réchauffe. 

- C'est magnifique. Dis-je.  

- Oui. 

- Skender ? 

- Hum ? 

- Tu connais cet endroit d'où ? 

Il garde son regard fixé sur l'eau et en soufflant il me répond : 

- Quand j'étais petit, je venais assez souvent ici avec ma mère. Chaque fois qu'elle m'emmenais ici, on discutait pendant un long moment de tout et de rien. 

- Et maintenant ? Demandais-je. 

- Maintenant, je ne suis plus digne de venir ici avec elle. 

- Comment ça ? 

- Je ne suis plus ce petit garçon sage et respectueux. Tu sais Salomé, je ne suis pas comme toi. Moi j'insulte les gens ouvertement, souvent je parle dans un langage de racaille et je fume. De plus, je sèche les cours souvent et puis, je ne suis pas quelqu'un de bien. Je ne le suis plus. 

J'absorbe chacune de ces paroles. J'ai l'impression de connaître deux facettes de lui. Une première qui me rappelle son comportement de mauvais garçon au début de notre histoire et la deuxième qui me fais chaud au cœur quand il partage ce regard triste et sincère au sujet de son frère. J'ai tellement de mal encore à déterminé la réelle personnalité de Skender. Il peut être si imprévisible. 

- Pourquoi, tu ne l'es plus ? Demandais-je en le regardant. 

- Il y a certaines choses qui ont fait que c'est comme ça, Salomé. Mais je ne suis pas venue pour te parler de ça. Je dois t'expliquer le réel problème avec William. 

J'hoche la tête et toujours le regard fixé au loin il débute : 

- Mes parents ont toujours voulu un deuxième enfants. Mais pas biologiquement. Ils ont décidés d'adopter. Il y a six ans maintenant, ils ont adoptés William. A cette époque-là, je n'avais que onze ans. J'étais petit et je n'avais pas le même comportement que maintenant. Au début j'étais si heureux d'avoir un petit frère! Puis le temps est passé et mes parents n'accordais d'importance qu'a lui. Juste lui. Moi je n'étais qu'une option. Il n'y avait que William. Je te jure que c'est vrai. Depuis ce jour où William est arrivée à la maison, je n'ai plus jamais remis les pieds ici avec ma mère. Je venais seul. Alors je me suis renfermé. Et tu connais la suite. Dit-il. 

La seule chose que je peux voir, c'est la colère mélangé à la souffrance dans sa voix. C'est un petit garçon brisé qui aujourd'hui est un adolescent mauvais garçon. Il me faut un certain temps avant de répondre. Mais il ne me laisse pas le temps de répliquer et me dis : 

- Salomé, je ne suis pas quelqu'un de bien. Au contraire de toi, les gens autour de moi, j'en ai rien à faire. Et en ce qui concerne William, je suis tellement haineux envers lui. Avant lui, tout allait très bien. 

- Skender... Je ne sais pas quoi te dire. Mais tu es quelqu'un de bien. Tu es juste en colère. 

Il rigole légèrement et répond : 

- C'est fou quand même. Tu continues de croire que je suis quelqu'un de bien. 

- Parce que tu l'es. 

- Je suis haineux envers un petit de huit ans Salomé! 

- Les vrais fautifs sont tes parents. Dis-je. 

- Je sais. Et depuis que les parents biologiques se sont repointés, c'est la merde à la maison. Tout dépend que de ça et moi, je ne sais plus quoi penser. 

- Pourquoi tu était si triste du fait qu'ils veulent reprendre William ? 

Il soupire et dit : 

- Parce que si William pars définitivement de la maison, mes parents ne s'en remettrons pas. 

- Donc tu as peur qu'ils t'oublient encore plus à cause de leurs douleur ? 

- Oui. 

Je m'approche de lui et pose ma main sur son épaule. 

- Je n'ai jamais raconté ça Salomé, à personne. Tu es la première. 

Je lui offre mon sourire le plus chaleureux possible et lui dit : 

- Je suis là, maintenant. 

- Je sais. 

Il se met face à moi et me fixe. 

- Tu sais, c'est déjà énorme pour moi de te raconter tout ça. Dit-il. 

- Je le sais et ça me touche vraiment. 

Il m'embrasse le front et me serre contre lui. J'aimerais que ces moments-là dure une éternité.

Attirance fatale. Saison 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant