5 Septembre. je regarde mon radio-réveil, Il est 6 heures 45. J'ai passé un été sans intérêt, la famille, la campagne, le soleil, les barbecues, la lecture, et des parents pas souvent présents. J'ai hâte que les cours reprennent, J'ai besoin de voir du monde, de me faire de nouveaux amis, rire, et surtout sortir de chez moi.
Je décide de me lever. La fenêtre de ma chambre donne sur un square, la semaine dernière quand nous avons aménagé, j'ai vue des jeunes jouer au ballon, et des mères attentives sur les bancs. A 7 heure du matin le terrain de jeux est dans l'ombre, tout est calme. Je me gratte la tête et décide d'aller faire mes besoins. Élise hante encore mes matins. J'ai toujours l'impression que c'est à cause de moi qu'elle s'est suicidée, pourtant c'est elle qui a voulu notre rupture. Si j'avais été là, ce jour maudit, elle serait encore en vie.
J'essaie de dompter un peu ma tignasse devant le miroir. Papa m'a affirmé qu'Elise était suivie d'un psychiatre depuis la mort de ses parents, cela ne m'a pas surprise. Je sais qu'elle en souffrait, elle était si tendre, si douce, toujours à chercher ce contact avec moi qui la rassurait. Penser à Élise me serre l'estomac, sur ma coiffeuse une photographie nous représente souriantes dans un photomaton le jour de ses 17 ans. Je passe le doigt sur son visage. "Tu me manques Élise " dis-je dans un murmure.
Élise a été ma première aventure, depuis nos 15 ans, nous étions inséparables, j'ai longtemps hésité à lui dire les sentiments que j'éprouvais pour elle. L'occasion de tout lui dire est arrivée un soir. Je m'en souviendrais toujours. Ses parents, l'on confié aux miens, en tant que voisin ce sont des choses qui se font. Il ne pouvaient pas lui permettre de louper les cours, alors qu'ils assistaient en province à l'enterrement d'un collègue et ne devaient pas revenir avant 2 jours.
Le mercredi après-midi juste après leurs départ, nous sommes montés dans ma chambre pour grignoter des montagnes de cochonneries. bien entendu, nous avons sauté le repas pour passer la soirée à faire des jeux nullissimes. Quand ce fut l'heure de nous coucher, elle est venue dans mon lit pour se blottir contre moi. Mes parents avaient affirmé aux siens, que j'avais un grand lit deux places, que cela ne posait pas problème pour le couchage. Installée et prête pour une bonne nuit de repos, elle a glissé ses mains pour les joindre aux miennes, c'est à ce moment là que je me suis décidée. Après quelques contorsions, je me suis retrouvée face à elle, j'ai posé mes doigts sur ses lèvres pour en dessiner le contour, puis je me suis approchée. Elise a tourné la tête en souriant. Je me suis sentie honteuse et vexée en me reculant.
-Tu n'aurais pas envie de me rouler une pelle par hasard ? M'a-t-elle demandé le plus sérieusement du monde.
Je l'ai fixé comme jamais je n'avais osé le faire auparavant, j'ai murmure un "si" et sans crier gare, elle s'est carrément jetée sur moi pour me dévorer les lèvres en me plaquant la tête contre l'oreiller. Mon premier vrai baiser! J'ai sortie ma langue pour trouver la sienne qui explorait mes dents, c'était tellement bon, que nous avons passé plusieurs minutes à explorer la bouche de l'autre. Je crois que ce baiser est maintenant, pour moi une référence, d'autres ont bien sûr suivi, avec la même intensité, la même voracité.
La glace brisée, nos corps emmêlés, il nous restait à les explorer, ce que nous avons fait en massant les points les plus sensibles, les frissons de plaisir que procurait tel ou tel endroit nous enchantait. Nous nous sommes découverts et aimés avec cette intensité qui vous prend les tripes la première fois. J'ai eu cette nuit-là mon premier orgasme, dévastateur, épuisant. Elle est aussi partie en vrille. En partie, par ce que je la savourais avec ma langue comme elle me l'avait fait, mais aussi avec mes mains qui ne cessaient de la caresser.
Au petit matin, j'ai osé lui parler de ce que je ressentais pour elle. Élise s'en doutait depuis pas mal de temps, elle voulait juste être sûre que ce ne serait pas une passade, un jeu ou une attirance très amicale. Après ce que nous avons vécu cette nuit-là, nous étions toutes les deux rassurées sur notre amour naissant. Nous avons ri de notre bêtise, en nous promettant de ne plus rien nous cacher en se disant tout ce qui nous passait par la tête. Nous avons eu beaucoup d'appréhension en descendant pour prendre le déjeuner, nous pensions que ce qui s'était passé cette nuit-là se voyait sur nos visages, mais non ou alors maman joue très bien la comédie. Pendant l'année qui c'est écoulée, Élise et moi avons flirté partout où cela était possible. En classe en se tenant la main, dans les toilettes des filles pour s'embrasser. Nous étions inséparables. J'adorais aller à la piscine avec elle, la savoir presque nue collée à moi à battre des pieds en riant. Doucement nous avons augmenté nos relations sexuelles, à 16 ans, elle a réussi à me rendre dingue d'envie en se masturbant dans une salle de cinéma. Je n'arrêtais pas de lui dire d'arrêter, malgré le besoin de la voir continuer. Ce soir-la, pour la première fois, elle s'est servi du manche de la brosse à cheveux pour se pénétrer. j'en étais horrifié, les souvenirs des punitions que m'infligeait Olivier me sont revenues.
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Comme un navire qui s'échoue
Short StorySophie, étudiante en art, à un passé douloureux qu'elle essaie d'oublier. La promotion de son père est une opportunité pour recommencer une vie.