Le plus terrible quand une sonnerie vous réveille, ce n'est pas le son strident qu'elle produit mais la panique qu'elle engendre dans le troupeau de bisons qui cherche une sortie dans ma boite crânienne. Je tâtonne pour trouver mon portable sous mon oreiller, et après avoir appuyé sur le bon bouton pour arrêter le vacarme, le troupeau fait une pose. J'ouvre une paupière (je ne sais pas laquelle) pour, avec de la chance apercevoir l'heure. Bon c'est pas le bon, celui ci est dans le noir, en réfléchissant l'autre ne doit pas être plongé dans ce tendre coussin. J'ai l'impression de faire ma gym du matin. Allez Sophie. je m'encourage sans la réussite escomptée. Un bip énorme fait meugler le troupeau de bison. Foutu répondeur.
J'ai réussi l'incroyable : M'asseoir sur le rebord du lit. Je manipule mon engin de torture pour ouvrir la boite vocale.
"Coucou ma belle ! Il est 11 h du mat, la livraison est prévue pour 11 h 30. A ce soir ma belle, je t'embrasse."
J'adore Judith, son message était murmuré. Elle a le don de me rendre heureuse à peine réveillé. Quoi !!!! Merde 11 heure !!! Je me redresse rapidement et la, mauvaise idée. Bisons en approchent. Je me tiens la tête et je me rend dans la salle de bain. Doliprane, ou aspirine n'importe quoi fera l'affaire.
Je ne veux pas me voir, le miroir est forcement contre moi. Je baisse la tête pour éviter mon image et aussi pour ne pas faire de cauchemar la nuit prochaine. Au sol mes habits de la veille sont en tas à coté du sac à linge. Bon, c'était pas mal visé. Heu ! Je ne me souviens pas m'être déshabillée, n'y de m'être couchée d'ailleurs. La, j'ai faim et envie de faire pipi. Je pense que le troupeau a trouvé un autre pâturage car mes souvenirs me reviennent.
J'observe la peinture que j'ai accroché sur la porte des toilettes. Une imitation du tableau célèbre de Léonard de Vinci "la Joconde". Son sourire narquois a l'air de me dire " Tu en tenais une bonne hier soir!" Je m'essuie et je lui tire la langue.
Je porte un de mes tee-shirts qui me descend à mi-cuisse ce qui est étrange, par ce que d'habitude, je me glisse toujours dans un pyjama pour me coucher. Bon, je ne suis pas nue, enfin si en dessous, mais ça ira pour le moment.
Dans la cuisine, je trouve sur la table un mot de Judith. "Je t'appelle vers 11 h, Alexandra doit dormir dans le canapé, occupes toi d'elle, je pense qu'elle a eu aussi sa dose hier soir. Bisous"
J'ai beau essayé de me souvenirs de la soirée, mais des zones d'ombres embrouillent mes pensées. Je me souviens, que j'ai ouvert le feu en avalant la première rasade de vodka. Alex a suivi. Elle a répondu à ma première question : "Combien de mec tu t'es faite ?" "17 ! je fais le compte dans un calepin avec des annotations." A-t-elle répondu en enlevant sa chemise se retrouvant en tee-shirt et jeans assise sur le tapis de ma chambre. "Quand as-tu compris que tu étais lesbienne?" Question facile, j'ai repris une rasade d'alcool et ouvert une canette de bière. "Quand J'ai su que mon oncle ne reviendrais plus, je me suis intéressée aux filles, j'avais 14 ans. Je ne trouve rien d'attirant chez les hommes, c'est comme ça. Je n'ai même jamais fais semblant. J'aime les filles point barre." Alexandra prend ma bière et s'enfile une gorgée. "La première fois à quel age ?" Je la voie sourire, je suis sur qu'elle était amoureuse, j'essaie de retirer le bouchon de la bouteille de vodka, et je me mets à rire en me rendant compte que celui-ci est à coté de ma canette. "Dans les toilettes du lycée, deux frères en même temps." J'ouvre les yeux en grand en écoutant cette révélation. "Merde, un viol?" Elle s'esclaffe en bougeant la tête pour dire non et enchaîne "Des frères jumeaux au lycée. J'avais décidé de perdre ma virginité avec Paul et quand nous sommes arrivé dans les toilettes, j'ai vue son frère déboulé et dire c'est ma copine! Alors je l'ai entraîné avec nous. Tu veux des détails?" Je glousse en refusant de la main les explications. J'entends la sonnette. "Judith ! attends moi, je vais lui ouvrir."
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Comme un navire qui s'échoue
Short StorySophie, étudiante en art, à un passé douloureux qu'elle essaie d'oublier. La promotion de son père est une opportunité pour recommencer une vie.