Une bouteille à la mer

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Maman a reçu un texto peu de temps après notre conversation qui lui annonçait l'absence de mon père, si j'ai bien compris, il fait la tournée des préfectures de la région sud en vue d'établir un climat de confiance sur sa politique. 

Je vais devoir attendre ses explications ce qui ne m'enchante guère. Je n'ai pas encore réfléchi à ce que sera ma vie si les soupçons d'Armand se confirmaient. Ai-je envie d' engloutir ma familledans un océan nauséabond ? Comment en sortirai-je ? 

Assise dans ce parc, je ne remarque pas les étudiants qui vont et viennent. Plus rien ne me fait envie, j'ai l'impression d'être vide. 

-Salut Sophie ! Alors quoi de neuf ?

Je lève les yeux pour répondre à Alexandra. 

-Salut Alex. 

Mon amie s'assoit prés de moi.

-Çà n'a pas l'air d'aller. Tu t'es embrouillée avec Judith ?

-Non pas vraiment, il faut juste que je m'éloigne d'elle.

-Vraiment ? Vous avez l'air de bien vous entendre pourtant.

-Oui je l'aime bien, mais c'est dangereux d'être mon amie. Armand ne pourra pas la protéger.

-Je comprends rien, que viens faire Armand dans votre histoire ?

Par ce que c'est mon amie et que ma vie part à la dérive, je lui explique tout. Je ne me suis jamais confiée, jamais, je n'ai raconté mon histoire comme je l'ai fait. Alexandra m'a écouté, me serrant les mains de temps en temps pour m'aider à continuer mon récit comme si elle comprenait que j'en avais besoin, qu'il était temps pour moi de faire sortir de ma tête tout les démons qui me rendaient folle.

J'ai pleuré sur son épaule, complètement vider, mais aussi soulagée.

-Je sais de quoi tu as besoin maintenant. 

Je me redresse pour tirer de mon sac un Kleenex. Alexandra me tapote la cuisse alors que je l'interroge du regard.

-Une bonne cuite, rien que nous deux. j'ai chez moi de quoi saouler un régiment russe.

J'arrive à sourire en la suivant chez elle. 

...

Alexandra a amménagé dans un petit deux pièces en plein centre de Paris, son espace est simple, un canapé  qui doit avoir mon age, un meuble bas ou trône une télé et un grand tapis moelleux, sa chambre abrite une grande armoire à 4 portes munies de miroirs, son lit est grand dans un style fer forgé. une collection de nounours en peluche se disputent l'espace. Je me sens tout de suite très à l'aise chez elle. 

-Alors comme ça, tu ne veux plus de Judith ?

J'en suis à mon deuxième verres, mes joues me chauffent un peu.

-Je ne veux pas qu'elle soit tuée à cause de moi. Si ça se trouve, elle est déjà surveillée. Je dois rompre.

-Elle va pas aimer, je la connais bien tu sais.

-Elle comprendra. De toute façon son frère sera plus tranquille.

Alexandra me remplie mon verre qui a du se vider sans que je m'en aperçoive. J'ai glissé du canapé pour m'installer sur ce tapis douillet.

-Armand !  il en pince pour toi, il ne sera surement pas tranquille si tu rentres dans ta coquille comme un escargot.  

-Tu es saoule. dis-je en m'enfilant mon troisième verre que je trouve plus doux. Je ne suis pas un escargot!

Comme un navire qui s'échoueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant