Texte 13

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Aux premiers abords, ce n'était rien de plus qu'une breloque, une vieillerie, le vestige d'un autre temps.

A l'époque actuelle, qui utiliserait une épée pour se défendre, quand les armes à feu ont depuis bien longtemps montré leur supériorité sur toutes les autres armes jamais conçues par l'humanité.

Non, soyons plus précis que ça... Ce démon, cet oiseau de mauvaise augure, faisait uniquement usage du fourreau. L'arme elle-même reposait simplement à l'intérieur, inutile. De multiples chaînes, de toute taille, de toute forme et de toute composition, enveloppait sur plusieurs couches l'arme.

Alors, pourquoi ? Pourquoi avaient-ils tous peur ?

Quelle était donc cette aura qui se dégageait de ce simple morceau de cuir et de métal ? Cette sensation que le monde paraissait presque se d é t é r i o rer autour d'elle.

...

L'oiseau plongea sur sa proie en un instant. Le bras droit levé au-dessus de l'épaule opposée, le manche de l'épée tenu fermement dans sa main.

Le démon frappa à la vitesse de l'éclair sa malheureuse victime. L'épée, toujours dans son fourreau, plongea délicatement dans son épaule.

Pas même une goutte de sang ne jaillit de la plaie.

L'homme ne ressentit même pas de la douleur.

Et pourtant son bras se tenait là, sur le sol, à plusieurs mètres de lui.

Incapable de comprendre toutes les informations qui traversaient son cerveau, l'homme ne put que lâcher un geignement incompréhensible, quelque chose entre le rire sardonique et le cri plaintif. Un son guttural, rauque et dégoutant.

Il ne sentit même pas la balle qui traversa sa tempe.

« Tu devrais vraiment arrêter de jouer ce petit jeu, tu sais.

- Tu sais que je ne joue jamais en mission, Théophraste.

- Ah bon ? Alors pourquoi tu n'as pas visé directement sa gorge.

- Je voulais lui laisser une chance.

- C'est bien ce que je disais, tu t'amuses.

- ... Non

- ...

- J'espère juste qu'un jour, ils comprendront. »

Théophraste voulut rétorquer quelque chose, lui demande ce qu'elle entendait par là... Et même de qui le démon voulait parler par ce « ils ». Mais il se réfréna.

Le démon lui sourit. Et dans un frisson, il lui répondit un sourire en retour.

[Apocryphe] (Improctobre 2016)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant