Quinzième fragment

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Point de vue Nekfeu ;

Je regarde Mr Lambert et son pantalon velours s'éloigner. Je ne sais pas quoi penser. Je me doutais bien qu'ils allaient modifier les termes du concours ; même s'ils sont très doués, des artistes comme Estelle ou Emily, n'auraient aucune chance contre quelqu'un de connu comme moi. J'ai le soutien du public et les jurys m'adorent.

J'ai hâte de savoir le prix du deuxième concours. J'espère que ça va être un voyage en Thaïlande ou à New York ; j'ai désespérément envie de partir loin d'ici quelques temps.

Estelle me broie les genoux. Elle est mince et a un corps svelte mais putain, qu'est-ce qu'elle est lourde. Elle a l'apparence d'une biche mais son poids se rapproche plus de celui d'un hippopotame ou d'un éléphant d'Afrique. Je me retiens cependant de lui faire la remarque ; elle risquerait de mal le prendre et de me coller une droite dans la figure. Déjà que quand elle me tape le bras amicalement je grimace de douleur, je n'ose même pas imaginer ce qu'un vrai coup de poing de sa part pourrait donner.

Estelle est une fille... spéciale. En un petit mois, elle est passée de « godzilla blonde et chiante à éviter impérativement » à une amie. Avec elle la conversation ne s'arrête jamais. Elle sait m'écouter et me faire me sentir compris. Bien sûr, je ressens la même chose en plus fort avec mes gars mais je ne m'étais jamais senti aussi à l'aise rapidement.

Elle n'a pas peur de me reprendre quand j'ai tort ou de me dire de la fermer quand je suis chiant. Elle sait que je suis célèbre mais elle s'en fout ; ça ne l'empêche pas d'être vraie et sincère.

Je ne l'ai jamais présentée aux gars. Je le devrais ; je pense qu'ils vont l'adorer.

J'entends Emily marmonner sur ma droite. Elle est concentrée et griffonne furieusement des notes sur une portée. Ses sourcils bien dessinés se froncent et se rejoignent au rythme effréné des aller-retours que sa main effectue sur la feuille.

J'ai arrêté de la draguer. J'ai renoncé à la mettre dans mon lit ; je la connais trop. Je ne peux plus la considérer comme un potentiel plan cul maintenant que je sais que sa couleur préférée est le violet, qu'elle aime le rugby mais qu'elle le cache parce que ce « n'est pas très féminin », qu'elle a deux sœurs et un poisson rouge qui s'appelle Petit-Nuage et, surtout, qu'elle et Estelle sont meilleures amies depuis 6 ans.

Je ne suis jamais très tendre avec mes plans cul. Je finis toujours par les blesser, d'une manière ou d'un autre. Je sais que si jamais j'osais m'en prendre à Emily, j'aurais affaire à Estelle et j'aurais de gros, très gros, problèmes. J'aurais surement droit à une paire de baffes magistrale ou au fameux coup de pied dans les couilles que les filles maitrisent si bien. Cela signifierait la fin de la lignée des Samaras. Alors mieux vaut ne pas tenter le diable.

- Estelle, tu fais quoi ce soir ? je lui demande.

Elle tourne sa tête vers moi. Ses yeux bleus me fixent avec intelligence.

- Rien de bien excitant. Pourquoi ?

- J'ai une soirée chez un pote. J'aimerais que tu viennes pour te présenter à mes reufs. Tu peux venir aussi Emily.

Emily hoche distraitement la tête et se replonge dans son travail. Elle n'a pas l'air emballée.

Estelle lève les yeux au ciel et se réinstalle plus confortablement sur mes cuisses. Je grimace de douleur mais ne dis mot. Elle a les os pointus en plus, putain.

- Il était temps ! elle s'écrit.

Je fronce les sourcils et lui demande ce qu'elle veut dire par là.

- Ça fait un mois que tu me bassines avec tes potes ! Framal ceci, Alpha cela... j'ai l'impression de déjà les connaître tellement tu m'en parles. Je commençais à désespérer que tu me les présentes un jour.

L'amour des étoiles filantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant