Chapitre 6 : Réminiscence.

67 6 6
                                    

Sonia.

Samuel s'écria en montant sur un des canapés :

— THIS IS JHON SONIA !!

Plusieurs rires éclatèrent, à par celui d'une personne bien énervée : Rebecca. Elle se releva et me rendit mon coup.

— J'espère que ce court moment de gloire a pimenté ta vie bien fade. J'espère aussi pour toi qu'un malheur arrivera à ta personne ou à tes proches. Pour jouir d'une gifle il faut vraiment rien avoir dans la vie. Je souhaite que toi et ta mère disparaissent pour ce que tu viens de faire et que ton père reste bien seul. Telle une famille de chiens comme la tienne, vous ne méritez pas mieux ni descendance et tes parents ne devraient pas être fière d'avoir une fille comme toi. Nan mais je rêve, et puis une comparaison à John Cina ? Haha j'suis morte de rire, ta gifle c'était une pichenette.

Elle venait d'aller trop loin. Comment pouvait-elle souhaiter d'aussi mauvaises choses avec un sourire aussi fier sur les lèvres. Elle parlait de jouir d'une gifle alors qu'elle jouissait du malheur d'autrui et en vivait. Cela se voyait qu'elle ne subissait pas ce genre de situation.

Papa, où est maman ?

Dans les cieux. C'est un ange veillant sur les autres personnes composant le monde, je te l'ai déjà dit. C'est pourquoi elle ne peut pas être présente, c'est un travail très prenant, menti le père désespéré.

Pourquoi je n'ai pas de maman ?

Parce que, je viens de te le dire... C'est trop de travail pour une seule personne de gérer une aussi grande population, ainsi qu'une vie de famille et...

Ce n'est pas vrai ! Arrête de me mentir ! C'est simplement qu'elle ne m'aime pas toi et moi réunis, alors elle nous a abandonnés ! fit la petite fille effrontée, bien trop mâture du haut de ses quatre ans.

Elle avait atteint l'âge où l'on perçoit enfin ce qui nous entoure, notamment une mère inexistante ... Une absence qui ne pouvait plus se combler derrière des excuses, des contes et des légendes. L'enfant ne parvenait plus à en inventer pour comprendre sa mère, elle se cognait à la réalité. En effet, ce grand homme d'affaires connu de tous les horizons qui composaient le monde et lui servant de père, était seul...

Sa petite amie l'avait quitté quatre années auparavant dès la naissance de leur fille pour partir vivre au Mexique. Lorsqu'elle découvrit qu'elle attendait un enfant, ce qu'elle désirait le moins et ce qu'elle détestait le plus, il était trop tard pour avorter et elle dût le garder à son plus grand regret. Cela faisait seulement quelques mois que leur relation perdurait, malheureusement, le jeune homme à l'époque n'avait pas eu le temps de retenir diverses informations à son sujet tel que son nom. Juste Mary, 24 ans aimant les choses plutôt superficielles et luxueuses.

Ne dis pas des choses pareilles. Ta maman t'aime, ce qui compte c'est que tu le saches au plus profond de toi Sonia... répondit un père ne souhaitant pas blesser sa petite fille qu'il chérissait tant.

Tu mens. C'est la fête des Mères aujourd'hui, je suis la seule élève à l'école qui a fait un projet pour une inconnue. Elle ne m'aime pas...

Onze ans plus tard :

Quand est-ce que tu me diras où elle est cette pétasse ?

Sonia ne parle pas comme ça d'elle, je te l'ai déjà répété plusieurs...

Arrête ! Tu vas encore me dire que c'est un ange ? J'ai quinze ans maintenant. Si c'est un ange, ses ailes ont brulé pour qu'elle se transforme en diable. Elle t'a laissé seul sans nouvelles depuis toutes ces années ! Elle ne voulait pas de gosse c'est tout, je devais être son pire cauchemar à cette nunuche.

La jeune fille rebelle descendit le reste des escaliers dans lesquels elle se trouvait, puis elle partit en claquant la porte, encore une fois.

Je ne sais pour quelles raisons, mais ces mots me mirent hors de moi. Pourtant, on pouvait m'infliger quoi que ce soit au quotidien cela ne m'importait pas. C'est peut-être simplement la goutte d'eau ne faisant plus déborder le vase, mais un godet déjà bien plein. Ça déborde plus vite... Des flammes de rage semblaient se dessiner dans mes yeux, une force et une énergie soudaine grimpèrent en moi malgré mon piteux état. La fureur semblait m'avoir anesthésié, je ne ressentais plus aucune douleur dans les membres ni de fatigue. Parfois dans ces situations, j'ai l'étrange sensation de perdre connaissance et de m'éteindre, comme si une force supérieure prenait ma place pour me contrôler.

Sans rien rajouter, je lui sautais dessus tels une sauvage ou un grand prédateur. Elle bascula à nouveau contre le sol mais cette fois je ne la lâchais pas, je n'y parvenais pas. Mes poings cognaient sa tête sans relâche ou lui tiraient les cheveux pour la maintenir.

Au début, de jeunes gens insensés se mirent debout sur les canapés pour nous encourager au lieu de nous séparer... La fête prit fin lorsque la tête ensanglantée de Rebecca se dévoila peu à peu sous leurs yeux, et que mes mains se teintèrent de son sang. Elle prit aussi fin lorsque mon expression fit peur à voir, je prenais inconsciemment un malin plaisir à la voir souffrir. Un sourire en coin plaqué sur les lèvres, malgré ses suppliques qui commençaient à se faire entendre je ne parvenais pas à m'arrêter. Comment avait-elle osé ?

Soudainement je sentis mon corps se décoller du sien. Quelqu'un se mit à me soulever violemment et fermement, quelqu'un me retenait. Je criais et je tapais partout afin de continuer à lui faire subir ma colère en vain. Je donnais d'énormes coups, je me débattais pour me dégager de cette personne, mais rien n'y faisait, elle ne me lâchait pas.

— Arrête ! Arrête Sonia, ça suffit !

C'était Ayden.

— Lâche-moi, que je puisse la terminer cette garce !

— Non ça suffit calme toi ! Tu vas la tuer si tu continues.

Il me tenait fort et m'emmena hors de la pièce pour aller jusqu'à sa chambre. Il me lâcha enfin et ferma la porte à clef.

— Mais t'es complètement folle ou quoi ?!

Je ne disais rien, toujours l'air sombre et hautain. La haine ou plutôt la rage, la détermination de vouloir en découdre, elles ne faisaient encore qu'une avec moi. Cette force me contrôlait encore.

Il soupira en faisant un pas vers moi, puis il me prit doucement dans ses bras. J'étais prête à refuser, mais il ne me laissa pas le choix, il me maintenait.

— Arrête-toi Tu devrais te reposer maintenant, ça t'apaisera un peu...

Il m'embrassa sur le front puis il ferma les stores. Il m'observa de haut en bas en fronçant ses sourcils, il eut une expression indescriptible avant d'appuyer légèrement sur mes côtes, je sursautais.

— Je m'en doutais, dit-il. Avec tes bêtises tu as dû te les fêler ou même les briser maintenant ... Je ne sais même pas comment tu arrives à tenir encore debout.

Il me prit contre lui et m'emporta avec lui dans le lit. J'étais toujours au contact de son corps étonnement si chaud et agréable à sentir près de soi. Il caressa mes cheveux, puis mon dos, mes bras... D'étranges frissons me parcouraient le corps. Je finis par m'endormir fatiguée de tout ça.

Une histoire d'apparences.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant