Sonia.
La main devant la bouche en tournant la tête pour ne pas me regarder en face avec un regard expressif d'une gêne certaine et d'une envie de vomir, il marmonna plein de dégout en y resongeant :
— Quand tu m'as forcé à embrasser Alex avec la langue...
Je ne pus m'empêcher d'exploser de rire.
— Tu rigoles ?
— Ne ris pas. Ça n'a rien de drôle, je te hais.
— Pourtant tu es venu me « sauver ».
— Je me demande encore pourquoi je l'ai fait t'en fais pas.
Il semblait encore torturé par cette image d'Alex la bouche en cœur, qui tenter d'insérer sa langue dans ses cavités buccales à deux millimètres à peine de son visage. J'avais vraiment du mal à m'empêcher de rire malgré la tournure assez dramatique de la situation.
— Parce que depuis qu'on est petits tu as toujours eu d'yeux que pour moi.
— Ne prends pas tes rêves pour la réalité. lança-t-il d'une voix si froide et si sèche que je ne parvenais pas à savoir s'il riait ou s'il était sérieux.
Je pense qu'il souhaitait en rire, mais qu'il tentait de faire passer son humour pour des paroles sincères. Il était très remonté contre moi.
— Très bien, si tu décides de jouer à ça ce n'est pas moi qui vais finir par me plaindre.
Je croisais les bras et marchais loin devant lui. La sortie de la chambre jusqu'à celle de l'hôtel se fit dans un silence mortuaire. En sortant, un soleil de plomb frappait nos visages et ses rayons brûlaient la peau, il faisait chaud. Cela pouvait paraître étonnant pour une mi-novembre, mais à la vue des nombreux palmiers, un élément très kitch des endroits de luxe vendant le rêve « à la caribéenne », je compris que durant cette escapade de nuit nous étions redescendus dans le Sud-Ouest des États Unis. Nous avions troqué notre charmant petit Seattle pour aller vers les températures les plus chaudes à cette période de l'année avec la Californie. Il faut compter environ deux heures de vol entre ces deux états, si jamais on avait réussi à récupérer un jet privé ce qui ne m'étonnerait pas au vu de l'ampleur de cette situation abracadabrante que l'on vit actuellement, nous avions sûrement pu arriver ici en un peu moins de deux heures cette nuit. Cependant malgré ces déductions, ça n'avançait rien sur le pourquoi du comment de toute cette affaire.
J'allais retirer ma chemise, estimant qu'entre toutes ces personnes en maillot de bain on ne verrait pas la différence entre des sous-vêtements et un deux pièces, mais le corps d'un grand dadais vint se coller au mien en abaissant mes bras qui commençaient à relever mon débardeur. Je levais la tête vers lui.
— Il va falloir que tu te décides un jour.
— Je ne vois pas où tu veux en venir. Ce n'est pas parce que l'on se dispute que je ne dois pas prendre soin de ma femme et encore moins la quitter.
— « Femme » ?
Il se gratta nerveusement l'arrière de la tête en réalisant l'erreur qu'il venait de commettre. Il dit alors sur un ton ferme et sérieux, comme s'il tenter de conserver sa virilité stupide et de faire disparaître toutes traces d'émotions susceptibles de le trahir davantage où de le faire se dévoiler un peu plus encore une fois :
— Il faudra bien que tu le deviennes un jour.
J'émis un léger rire en ajoutant un petit : « On verra bien si d'ici là tu ne m'as toujours pas tapé sur les nerfs, abrutis ! »
Je le vis esquisser un petit sourire. Je repris les devants en m'apprêtant à marcher un peu plus loin devant, mais il m'intercepta par le bras et me tira brutalement de façon à ce que je me retrouve face à lui. Sans attendre une seconde de plus, il colla ses lèvres contre les miennes et entreprit un long baiser doux et langoureux. Je le repoussais lentement avec mes mains posées sur son torse.
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Une histoire d'apparences.
Genç KurguDans mon lycée, cohabitent deux espèces animales particulières, ou plutôt deux phénomènes : une intello réservée qui "aime" se faire martyriser, et une insociable qui monte sur ses grands chevaux pour protéger les plus faibles. Tout les oppose, bien...