Chapitre 11 : Tu ne pourras me résister.

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Ayden.

— Mais c'est qu'il est sûr de ses actes le p'tit garçon ! dit-il sans appréhension.

Mince, ce n'est vraiment pas possible, il a toujours autant de trucs à dire comme ça ? Je crains devoir commettre l'irréparable...



Sonia.

Je voyais la violence d'Ayden déferler sous mes yeux. Il n'allait pas sérieusement le tuer, si ?

Richi comme à son habitude restait de marbre. Il n'a jamais apprécié la bagarre, toutes celles qu'il a su éviter c'est grâce aux mots. Il a ce qu'on appelle « une grande gueule » lui aussi, il arrive à clouer le bec de beaucoup de monde.

Comme il dirait en fermant les yeux, une main sur le cœur : « Ma philosophie de vie est que les mots sont plus forts que la force elle-même ! », et il a souvent réussi à le prouver.



Ayden.

Il ne restait plus que quelques centimètres entre lui et le vide. Je ne sais si c'est le stress ou la folie, mais il eut successivement plusieurs expressions avant de sourire puis de rire.

— Qu'est-ce que tu as pour rire comme ça, tu es nerveux ? Ne t'inquiète pas tu ne ressentiras plus rien dans quelques secondes.

— Non au contraire je savoure car je sais que tu vas le faire. Il faut bien mourir un jour mon vieux, alors si telle est ma mort je ne peux que l'accepter. Qui refuserait une mort glorieuse ?

— Ça suffit arrête de raconter des conneries ! Glorieuse ? Tu vas crever en idiot, il n'y a rien de glorieux

Je ne maîtrisais plus mes actes, une rage folle s'était éprise de mon corps. Sans contrôle, sans réflexion, complètement fou, je le poussais dans le vide. Richi ne chercha pas à s'accrocher à moi ni à quoi que ce soit, d'une façon singulière et véritablement surprenante, il croisa nonchalamment ses bras derrière sa tête comme s'il s'apprêtait à faire une courte sieste puis il ajouta :

— Je suis glorieux tu sais pourquoi ? Parce qu'avec ton acte tu prouves que j'ai raison, tu n'es qu'un con qui vient de perdre l'amour de ta vie mec ! Sur ce, salut !

Toute rage s'estompa instantanément à l'entente de ces paroles. La haine, la rage mélangées à la folie m'avaient extrait de la tête une chose plus qu'importante : Sonia. C'était quelqu'un qu'elle connaissait bordel ! Elle avait l'air proche de lui et d'y tenir, et le monstre que je suis venait de le tuer ? Je serais incapable de décrire ce que je ressentais parce qu'en réalité je ne ressentais rien. Je me sentais vide et je ne parvenais plus à bouger sur le coup. Malgré tout, une force à nouveau surhumaine mais nécessaire, se réveilla à temps pour le rattraper à la force de mes bras et le ramener sur le toit. Avant même que Sonia qui venait de crier son nom et courait pour le rattraper, ne puisse le faire.

Je mis ma main devant elle pour l'arrêter dans son élan, si elle ne faisait pas attention, elle tomberait et je ne me le pardonnerai jamais.

Sur ce drame insensé, je partis en ne songeant plus avoir ma place ici. Ils sont bien mieux ensemble et en sécurité sans ma compagnie dorénavant.

— Ayden...

Lily me regardait avec pitié, elle avait compris que j'avais complètement déraillé, que je ne me contrôlais plus. Si Lily pouvait le comprendre, allez l'expliquer à Sonia... Sans m'en rendre compte j'ai failli tuer l'un de ses proches...



Sonia.

J'ai cru le voir mourir, mon cœur s'est arrêté et mon sang s'est glacé. Cela n'a duré que quelques secondes, mais ce fut suffisant pour me faire ressentir un lourd sentiment dévastateur, j'avais l'impression que quelque chose s'était brisé pour immédiatement se recoller, c'était violent. Je vins serrer Richi dans mes bras comme s'il était encore sur le point de disparaître. Ayden partit le regard vide, il faisait presque peur à voir. Le voir pâle et aussi silencieux rendait l'atmosphère pesante. Je sentis quelques caresses dans mon dos.

Une histoire d'apparences.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant