Chapitre 1 : Ce n'est que le commencement.

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Sonia.

La sonnerie retentit. Il est exactement neuf heures et on ne peut déjà plus y échapper, on est le premier septembre, c'est la rentrée. Une première journée de cours qui ne me réjouit pas tellement je suis bonne élève, mais je n'aime pas les gens. Ils sont tous comment dire ? Violents, idiots et ils ne pensent qu'à eux ?

C'est donc un premier jour d'enfer à endurer... Que l'on soit populaire ou fondu dans la masse cela ne change rien, c'est peu exaltant. La seule chose attrayante ici ce sont les deux Sonia qui ne font que faire parler d'elles, deux filles populaires mais de manière différente. Une assoiffée de justice défend les plus faibles en se faisant entièrement respecter, tandis que l'autre se fait constamment tabasser. Une chose étrange à leur sujet, c'est que la Sonia « démoniaque » n'a jamais défendu celle « rejetée » ne serait-ce qu'une seule fois, ou alors personne ne l'a vu le faire à ce jour...

Enfin bref, aujourd'hui est un jour de plus à passer dans le pandémonium qu'est le lycée Lone-Oak. Généralement j'attends le moment où les élèves commencent à rentrer pour me faufiler discrètement dans le rang et atteindre plus facilement ma place favorite. Comme d'habitude : rangée du fond côté fenêtre ! Du moins, dès que j'arrive à l'obtenir... Ma place étant bien plus souvent celle au centre de la classe en tant que cible principale de chaque élève ainsi que leurs projectiles. Effectivement vous l'aurez peut-être compris, la Sonia « rejetée » c'est moi.

Tout le monde est installé, je suis l'une des dernières à rentrer et ma place m'est déjà attribuée...

- Eurk, je crois que je vais vomir, les gars franchement vous n'êtes pas cool sérieux ! dit mon futur voisin d'histoire.

Ses amis rigolèrent en le raillant mais c'était tout bonnement amical. Parce que oui, être assis à mes côtés est passible de farce. Comme toujours personne ne se préoccupe de ce que je pourrai penser ou comment cela pourrait m'affecter, fort heureusement je n'en ai strictement rien à faire. À la place de certains élèves je ne sais pas si j'aurais réussi à endurer une troisième année ici, beaucoup auraient déjà songé au suicide.

Or, je trouve cela tout simplement stupide parce qu'ils se moquent en ne se doutant de rien. En effet, je ne peux songer qu'à l'avenir : ils ne pensent qu'à eux et aux malheurs des autres, mais ils ne travaillent pas beaucoup, plus tard lorsque je ferai partie des « plus grands », ils deviendront sûrement mes lèche bottes sans argent, mes larbins ou mes domestiques. Des gens qui viendront manger directement dans le creux de ma main.

Bon, je reconnais que dit comme ça, ma vengeance semble peu louable et véritable et je n'ai rien contre celles et ceux qui font du ménage un métier, mais en même temps que faire ou que penser de plus ? Fainéants, ils se sacrifient déjà eux-mêmes sans s'en rendre compte ! Je ne laisse que le temps faire les choses à ma place.

Je suis dans mes pensées depuis un bon bout de temps, mais quelque chose m'en sort instantanément : des boules de papiers me frappent la tête, s'accrochent à mes cheveux et je crois qu'il y a pire, je sens une chose visqueuse et collante s'entremêler dans ma chevelure. Non pas un, mais deux puis trois chewing-gums ! Ça me répugne mais je ne dis rien, ils continueront en faisant bien pire autrement.

Un garçon se leva pour venir face à moi.

- Oh tu ne dis rien en plus sale catin ? À non pardon la pucelle, parce qu'avec toi ce n'est pas franchement envisageable. Il me détaillait du regard de haut en bas. Je pensais que tu étais là petite coincée à son papa, mais en réalité tu te tais parce que tu aimes ça. Tu es masochiste n'est-ce pas ? Marrant.

Sa remarque faisait rire toute la classe. C'est vrai qu'il a un de ces humours ! Bien sûr c'est de l'ironie pure.

Je continue de regarder le tableau en l'ignorant tout en sachant que ça l'énerve, mais je sais très bien aussi que même en répliquant je me prendrai indéniablement... une droite. Je tombe de ma chaise tant le coup est violent puis je me relève en faisant comme si de rien n'était.

Une histoire d'apparences.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant