Une histoire d'apparences.

Chapitre 21 : Le temps est compté.

Sonia.

Les jours défilaient à une vitesse folle. L'organisation du plan nous prenait tout notre temps. Il fallait régler correctement chaque détail au plus vite car le temps nous était compté. Chaque heure perdue pouvait être fatale, il était dur de ne pas succomber au craquage de nerfs. L'ambiance devenait de plus en plus tendue, chacun s'affolait au moindre souci ou élément qui semblait ne pas convenir. On revoyait tout le monde en coup de vent, Joshua venait à peine de venir voir Ayden pour régler certains points qu'il repartait déjà. Globalement Ayden, Lily et moi n'avions pas grand-chose à faire. Ayden organisait et vérifiait chaque chose certes et croulait sous la paperasse, mais c'était les hommes de son gang et ceux alliés qui s'occupaient principalement des opérations. Les taches délicates et ingrates appartenaient à leurs hommes. Alex et ses autres collègues mafieux hackers se préoccupaient de l'informatique, c'était un travail long et méticuleux. Ils se chargeraient d'éliminer toute trace du passage clandestin des armes et des munitions ainsi que de la communication sans traçabilité. C'était un truc de dingue, ce que l'on vivait était digne d'un véritable scénario de film ou d'un roman sauf que c'était bel et bien réel.

Malgré toute cette agitation on se mit d'accord sur le fait qu'une pause s'imposait, aujourd'hui ce serait « jour off ». Du moins à peu près....

Assise sur le canapé aux côtés d'Ayden et Lily auprès d'Alex nous jouions à ce bon vieux Uno quand un bruit de vitre brisée retentit. Je me sentis tirer d'un seul coup auprès d'Ayden. Ce n'était pas la première fois qu'il réagissait de cette façon, quinze jours auparavant déjà avec les coups de feu reçus dans la nuit, mais aussi à la moindre petite chose suspecte. Il devenait de plus en plus surprotecteur et l'était encore davantage avec toute cette pression. Je sentais sa mâchoire se crisper au-dessus de ma tête, il était stressé et en colère. Ses bras et ses jambes s'enroulaient fort autour de moi, il ne me lâchait pas. Je désirai jeter un œil vers Lily mais je n'y voyais rien coincer entre ses bras. Je ne pouvais qu'entendre son cœur qui battait violemment sa cage-thoracique.

Cela faisait quelques longues secondes que l'on n'entendait plus rien, j'essayais de me dégager d'Ayden qui me plaqua subitement à nouveau contre lui. Je compris qu'il avait peur pour moi, mais également qu'il cachait depuis tous ces jours une angoisse phénoménale. Il restait humain après tout. Je caressais doucement le long de ses côtes et son torse.

« Ayden, tout va bien tu peux me relâcher... » Lui chuchotais-je. Il relâcha lentement l'emprise qu'il avait sur moi et je me redressais.

Ayden.

« Ayden, tout va bien tu peux me relâcher... »

Je réussis enfin à me ressaisir en l'entendant, le son de sa voix était doux et apaisant. Je plongeais mon regard dans le sien.

— Tu vas bien, tu n'as rien ?

Elle sourit légèrement ce qui me faisait chaud au cœur.

— Oui m'sieur le vigile.

Je l'embrassais sur le front puis je regardais le canapé d'en face. Alex avait eu le même réflexe que moi avec Lily qu'il relâcha gentiment.

— Tout est ok, RAS.

Je soupirai. J'en étais persuadé, il s'agissait encore d'une manigance de Night pour nous menacer. Je jetais un coup d'œil vers la baie vitrée, elle était effectivement fracturée. Quelque chose de lourd l'avait percuté. Or, connaissant Night on pouvait s'attendre à tout et n'importe quoi.

— Il faut absolument retrouver le projectile et vite !

Pas besoin de réfléchir davantage tout le monde avait compris le potentiel danger. Chacun s'attelait pour retourner le salon de fond en comble.