C’était peu de temps après notre arrivée que le drame se passa, en pleine nuit plus précisément. Je vous raconte cela mais pour tout vous dire, je n’étais pas vraiment dans mon état, on m’a conté les faits. Ce serait Leyth qui m’aurait découverte à ce qu’il parait. Pris d’une atroce soif en plein milieu de la nuit, il s’était levé et s’était dirigé vers sa salle de bain pour y remplir un verre d’eau. Il avait alors entendu de faibles gémissements en provenance de ma chambre. Croyant que son imagination lui jouait des tours, il s’était éloigné et était retourné vers sa chambre mais sa conscience n’était pas tranquille. Et à un moment donné, il crut entendre un cri c’est ainsi qu’il se leva d’un bon en faisant sursauter Abbigail qui dormait à ses côtés. Il ne répondit même pas à ses questions la laissant croire qu’il était dément et il se précipita vers la chambre. La chambre était sombre, l’empêchant ainsi de voir le massacre, il s’approcha de moi et me vit me débattre au milieu des draps. Il alluma ma veilleuse et il me vit en sueur, celle-ci perlant sur son front. Je marmonnais des mots incohérents dans mon sommeil, du moins, c’est ce qu’il m’a dit. C’est quand son regard glissa le long de ma silhouette qu’il se figea d’horreur. Du sang, partout, les draps en étaient trempés surtout au niveau de mon bas ventre. Il me savait indisposée depuis la vieille mais jamais des règles n’auraient du provoquer autant de dégâts. Il avait appelé Abbigail à la rescousse dans un cri étouffé. Elle avait réagit au quart de tour, se précipitant dans la salle bain et ramenant un linge mouillé pour m’éponger le visage alors que j’étais dans un état second. Leyth avait appelé une ambulance alors que je continuais de me vider de mon sang et que je blanchissais de plus en plus. Je ne me souvenais de rien, mis à part du fait que j’avais été hantée de nombreux cauchemars et que je m’étais transformée en chiffe-molle. Alors que je sombrais un peu plus à chaque instant qui passait dans l’inconscience la plus totale, ils décidèrent de me traîner vers la salle de bain avant de me plonger dans la baignoire pour tenter de me débarbouiller. Je crois que l’eau eut un effet bienfaisant étant donné que je finis de me débattre et je crois même revoir Abbigail au visage tiraillé par la peur me passant le pommeau dégoulinant d’eau sur le visage. L’eau coulait sur mes vêtements trempés, me créant ainsi une seconde peau, je vis pendant une fraction de seconde rouge avant de définitivement sombrer.
*
L’espace temps n’existe plus ici, j’étais debout, embrassant le néant du regard. Un paysage gris s’étendait autour de moi à l’infini. Je ne ressentais plus ni faim, ni fatigue ou encore froid. Et puis la musique apparue, un fond sonore, une note de piano s’étendant vers l’au-delà. Il n’y avait rien d’effrayant dans ce calme paralysant, on n’y ressentait que paix et tranquillité. Et c’est là, qu’en effectuant un tour sur moi-même, je le vis, me faisant face, beau comme un apollon et m’offrant son plus beau sourire. Sa vue ne me fit pas mal, au contraire, je sus que je me trouvais là où je me devais d’être à ses côtés. Il me fit signe, m’ouvrant grand ses bras alors que je m’élançais vers. Il était réel, je le sentais à travers l’étreinte qu’il me procurait, à travers mes doigts qui empoignaient tous ce que je pouvais de lui, à travers son parfum que je humais avec délice, à travers sa peau que j’effleurais encore et encore. Je relevais les yeux vers lui, il continuait de sourire, ses yeux étincelaient ; il ouvrit la bouche, je vis mon prénom se former sur ses lèvres mais à la place de sa douce voix mélodieuse, un atroce son en sortit et c’est là que le cauchemar recommença. La douleur. Je sentais mon corps convulsait encore et encore tandis que la bile me remontait à travers la gorge et que j’éjectais mon malheur encore et encore.
Je sentais les gens autour de moi s’affoler et courir dans tous les sens, la lumière m’aveuglaient, j’entendais les machines hurler, mon nom se répercuter dans la salle et des ordres se faire aboyer. Je ne sentis pas les seringues qu’on plantait dans mes bras, où les doigts glacés palper ma peau ou encore la lumière que l’on m’injectait à travers les yeux. Tout ce que je sentais, c’était cette étreinte chaude qui reposait sur ma main, presque irréelle et qui refusait de me lâcher. Je n’entendis plus les médecins s’activer, ni les infirmières murmurer en me prodiguant leurs soins, je ne vis plus non plus cette lumière aveuglante. Je ne ressentais que cette main qui me serrait à m’en faire mal et ses mots parvenir à mes oreilles endolories. Sa voix de velour glisser le long de ma peau et s’insérer à travers mes cellules nerveuses pour me procurer le calme dont j’avais besoin. Je ne vis qu’un éclair bleu avant de m’enfoncer dans le sommeil que me procuraient les sédatifs.
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I'll save you.
RomantizmIl lui a réapprit à vivre, elle lui a réapprit à aimer. « Sache que je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur pour te protéger toujours et à jamais, je t’aime Emily. » Les larmes brouillaient ma vue, ma respiration était saccadée. C’était à mo...