Je reprenais mes esprits petit à petit, mon mal de tête persistait plus fort que jamais. En me revoyant dans ce lit, je me dis que j’avais rêvé des évènements de la vieille, le lit était vide, il n’y avait que moi. Je me levais et me dirigeais en titubant vers la salle de bain. Elle était spacieuse, contenait une baignoire, une cabine de douche, un grand lavabo sur lequel reposait une énorme glace. Je refusais de me regardais dans le miroir, je passais de l’eau sur mes bras et mon visage, je finis par fermer le robinet, m’accrocher au lavabo et lancer un regard dans la glace. L’image que me renvoya le miroir me fit peur, on y voyait le visage d’une jeune fille, les yeux creusés par d’énormes cernes noirs et dénués de vie, les cheveux en bataille collés à son visage. J’entrais dans la cabine de douche et laissais l’eau chaude couler le long de mon corps, mes muscles se détendaient, je fermais les yeux et j’eu quelques flashs de la vieille. Ce n’était pas un cauchemar, j’avais bien explosé mon portable après avoir revu cette photo. Je glissais le long de la vitre de la cabine, j’étais recroquevillé en mode « cocon » et les larmes s’étaient remisent à couler. Silencieuse mais plus douloureuse que jamais, je crois être restée comme ça pendant 1 ou 2 heures à peu près, assez longtemps en tout cas pour que le jeune homme vienne voir si j’étais vivante ou morte noyée. Il retint un hoquet de stupeur en me voyant immobile et blanche, les muscles contractés. Il ferma le robinet, m’enveloppa dans une serviette et me porta dans ses bras pour me déposer sur lit. Il me passa une tenue pour me fringuer, un bas de jogging, un de ses pulls et il sortit pour me laisser m’habiller. J’inspirais un grand coup, essuyais mes yeux rougis et me levais. Je devais cesser de pleurer pour un oui ou un non, je suis forte, je suis Emily Benson non de Dieu ! Je suis quelque de fort et de fier ! Je ne peux laisser mes émotions surgir à chaque fois qu’un souvenir me frappe de plein fouet ! Je dois me reprendre et reprendre ma vie en main ! Il ne voudrait surtout pas me voir dépérir pour lui. J’enfilais mes sous-vêtements, le pantalon et le tee-shirt qui était à ma plus grande surprise à l’effigie de Kurt Cobain et je descendis sans oublier de prendre une dernière inspiration pour affronter le nouveau monde qui s’offrait à moi. Je me retrouvais facilement dans la maison et atterrit directement dans la cuisine attirer par la délicieuse odeur de café. Cela faisait une éternité que je n’avais pas mangé ! L’inconnu était derrière le fourneau entrain de préparer une omelette, il dut m’entendre arriver car il se retourna à mon arrivée, me lança un sourire et me fit signe de m’asseoir, ce que je fis.
- Tiens, ça fait deux jours que t’as pas mangé et encore, je ne sais pas si tu as avalé quelque chose avant de venir ici, dit-il en déposant l’omelette et une tasse de café devant moi.
- Comment ça ? Deux jours ? Demandais-je en engouffrant un énorme morceau d’omelette.
- Bah, tu es là depuis deux jours. Tu restais allongée à pleurer, à crier des fois, à gémir mais sans jamais être vraiment consciente de ce que tu faisais, dit-il en me regardant sceptique.
- Quoi ? Je suis restée deux jours dans un état secondaire ? Oh mon Dieu ! Super, je devrais penser à me faire interner !
- Te faire interner ! Soupira-t-il en levant les yeux au ciel.
- Oh mais au fait ! Je me suis montrée grossière la dernière fois et tu m’as tout de même laissé rester ici pendant deux jours ! Je m’excuse sincèrement et je te remercie. Et j’espère pour toi que tu accepteras mes excuses car je les fais rarement et que ce sera peut-être la dernière fois que je les ferais pour toi, ajoutais-je en esquissant un sourire derrière ma tasse de café.
- J’ai une envie irrépressible de les refuser mais comme j’ai peur de toi, je vais dire « excuses acceptées » ! Rit-il.
- Tu as peur de moi ? C’est bon à prendre en compte ! Dis-je sournoisement en me frottant les mains.
- Faut pas trop rêver non plus, grogna-t-il en mettant mon assiette & ma tasse vide dans le lave-vaisselle. En fait, je ne connais même pas ton nom !
- Emily, je m’appelle Emily, dis-je en me levant, et toi ?
- Dieu, mais tu peux m’appeler par mon second prénom aussi qui est Leyth.
- J’opterais pour Leyth, souris-je. Bon, comme je ne dois pas abuser, je vais m’en aller.
- On ne va pas encore se battre comme la dernière fois donc parlons comme toutes personnes civilisées le feraient ! Où vas-tu aller quand tu franchiras ce seuil ?
- En ville ?
- Haha, t’es marrante. Non, sérieusement ! Tu t’installes ici non ? Et tu n’as ni valise, ni rien sur toi. T’étais dans l’hôtel de la ville ?
- Oui, mentis-je. Toutes mes affaires sont là-bas.
- Mauvaise réponse. J’ai vérifié hier, personne ne s’est installé dans l’hôtel récemment mis à part un couple de vieux. Et comme tu n’as ni de cheveux blancs et encore toutes tes dents, tu ne peux être la vieille madame Guilbert.
- Tu as passé une enquête sur moi ?
- Oui. Tu n’as ni boulot et encore moins un logement, personne ne te connais, donc je vais te proposer un marché.
- Je ne vois pas pourquoi je négocierais avec un parfait inconnu, marmonnai-je en essayant de sortir de la cuisine.
- Tu as dis que j’étais parfait, donc je suis sûr que tu as encore toute ta tête, après la crise que tu as faites, se moqua-t-il en attrapant mon bras. Je te propose de cohabiter avec moi, je t’aiderais à chercher un boulot comme ça, tu pourrais me verser un loyer, vu que tu as l’air de quelqu’un qui tient à sa fierté. Je t’aiderais pour les dépenses au début et tu me rembourseras par la suite. Ça te va ? Finit-il en souriant.
- Pourquoi tu cherches tant à m’aider alors que tu ne me connais pas ? Je ne sais pas, je pourrais être une voleuse qui cherche à tout dérober ici où une criminelle qui est sur une affaire et qui cherche à te tuer.
- Si tu étais une criminelle ou une voleuse, de 1, tu ne te dévoilerais pas et de 2, je n’aurais même pas à te demander ça ou à te forcer à rester.
- Oh, les criminels de nos jours sont plus sournois que tu ne le crois.
- Donc tu en es réellement une ?
- Tu n’as pas besoin de le savoir vu que je ne reste pas.
- Oh que si, j’ai besoin de le savoir vu que tu restes.
- Pourquoi t’entêtes-tu ? Criais-je en me dégageant de son étreinte qui avait un peu trop duré à mon goût.
- Parce que j’ai l’impression que dés que tu franchiras le seuil de ma maison, tu vas encore sombrer et personne ne sera là pour t’aider ! Ici les gens ne pensent qu’à eux et ne se gêneront pas à profiter du fait que tu sois faible pour abuser de toi. Et après je m’en voudrais si jamais quelque chose ne t’arrive alors que je pouvais te garder ici, explosa-t-il.
Des larmes commencèrent à me picoter les yeux. Oh non, je n’allais pas recommencer ! Je détournais le regard du sien.
- Bon d’accord, je m’installe où ? Demandais-je en essayant de contrôler les tremblements dans ma voix.
- Ouf ! Enfin un peu de bon sens… Attend tu pleures ? Oh non non non ! Par pitié ! Je ne voulais pas te faire pleurer ! Marmonna-t-il en frappant le front. Regarde moi, Emily, hey, look at me, murmura-t-il en prenant mon visage dans ses mains. Pourquoi pleures-tu ?
- Parce que, que tes intentions soient mauvaises ou bonnes, tu te préoccupes tout de même de ce que je vais devenir et jamais personne ne l’avait fait à mon intention, soufflais-je en me dégageant une fois encore de son étreinte. Mais bon, je ne veux pas en parler, alors je répète, je m’installe où ?
- Je… j’ai une chambre d’amis. Faut juste un peu la ranger mais sinon, elle devrait te convenir, dit-il déstabiliser par mon changement de comportement.
- Super, montre la moi dans ce cas, lui souris-je en l’invitant à quitter cette cuisine.
On finit par survivre, on n'oublie jamais, la douleur est toujours tapie au fond de notre cœur, mais on finit par survivre.

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I'll save you.
RomanceIl lui a réapprit à vivre, elle lui a réapprit à aimer. « Sache que je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur pour te protéger toujours et à jamais, je t’aime Emily. » Les larmes brouillaient ma vue, ma respiration était saccadée. C’était à mo...