« Sache que je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur pour te protéger toujours et à jamais, je t’aime Emily. »
Les larmes brouillaient ma vue, ma respiration était saccadée. C’était à moi de le protéger et non à lui de le faire. Je frappais le volant de ma voiture dans un élan de rage encore et encore, les gens au dehors me regardaient en me prenant pour une folle. Mon cœur était de plus en plus compressé, j’avais du mal à respirer certainement à cause des sanglots qui n’arrivaient même plus à traverses ma gorge, j’étouffais. J’ouvris la portière de ma citadine, pris mes jambes à mon cou et je m’enfuie. Je devais m’en aller, loin d’ici. Loin de cette ville qui ne me rappelait que larmes et malheur. Je courrais sans reprendre ma respiration, je m’en fichais de s’avoir qui je venais de bousculer ou de faire tomber dans ma course colle. Une douleur compressait mon cœur comme jamais. La solitude, le manque, la nostalgie, la peur. Les larmes me rendaient aveugle, je ne voyais même plus où j’allais, où je me dirigeais. Je voulais courir à en perdre haleine, je voulais tout oublier. Courir jusqu’à ce que mon cœur cède, dans une dernière pulsion je rendrais la vie. Une, deux, trois heures que je courrais à présent, comment y étais-je parvenue ? Aucune idée, l’adrénaline certainement. J’avais dépassé ma ville natale, les champs, je voyais au loin des bâtiments s’élevaient. Je courrais toujours, sans relâche, j’avais toujours le minable espoir que mon cœur ne lâche sous le manque de dioxygène ou sous la fatigue mais non rien. J’étais toujours en vie en atteignant la ville, d’ailleurs, je n’avais aucune idée d’où j’avais atterrit. J’avais arrêté de courir, c’était déjà ça direz-vous mais non. C’était juste que j’étais à bout de force, mes muscles me faisaient mal à en crever, j’avais faim et soif, j’étais sale et dans un état pitoyable. Je me dégoûtais tout en continuant mon chemin le long de la grande rue, les mains dans les poches. Les habitants me prenaient certainement pour une mendiante ou une prostituée à tous les coups, super. En passant devant une vitrine je pus déplorer l’état des dégâts. Ma tenue était sale, mon jean et mon tee-shirt était dégueux, mes cheveux explosés au dessus de ma tête et mes yeux enflés lançaient un regard dénudé de vie et vide d’expression. Je me faisais pitié mais au point où j’en étais je m’en foutais, je n’avais plus rien à perdre. Tout en continuant ma marche à travers des rues qui m’étaient inconnues et plus perdues dans mes pensées que jamais, j’atterris sur les rives d’une rivière derrière laquelle se couchait le soleil. Je restais debout quelques instants pour savourer les derniers rayons du soleil couchant caresser ma peau puis de nouvelles larmes de rage se formèrent aux coins de mes yeux et je m’affalais furieusement sur un banc faisant face au cours d’eau calme. Pourquoi la vie me l’avait-elle retiré alors qu’il n’avait encore pratiquement rien connu ? Rien que me dire qu’il ne verrait plus jamais le soleil se coucher ou se lever avec moi, que je ne le serrerais plus jamais dans mes bras, que je ne verrais plus jamais son sourire, que je n’entendrais plus jamais son rire… Mon Dieu que c’était dur ! Que la vie était injuste ! A nous retirer les êtres qui nous sont le plus proches. J’entourais mes jambes de mes bras, déposais mon menton sur mes genoux, regardais une famille de canard traverser la rivière alors que les larmes coulaient à flot sur mon visage. J’étais exténuée, je crevais la dalle et je n’avais nulle part où aller. Alors que mon dos me lançait, je m’allongeais tant bien que mal sur le banc et fermais les yeux. Les larmes me transperçaient toujours les joues et je grelottais de froid. Puis tout d’un coup ce fût le trou noir.
Elle est au bord du gouffre, prisonnière d'une souffrance intolérable qu'elle ne soupçonnait même pas. Tout le monde la croit forte, solide et bien dans sa tête, mais cette image, c'est juste pour donner le change.
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I'll save you.
RomanceIl lui a réapprit à vivre, elle lui a réapprit à aimer. « Sache que je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur pour te protéger toujours et à jamais, je t’aime Emily. » Les larmes brouillaient ma vue, ma respiration était saccadée. C’était à mo...