Bloodshed Tome 2 : Sacrifice

Chapitre 1 : Toujours au même point

   Ma douleur à la tête me fait encore mal malgré les médicaments. Il faut dire que j'ai reçu un bon coup. Jared a de la force.

   Je m'entraîne plutôt souvent, environ sept heures par jour. Le problème, c'est que je ne peux plus le faire avec Thalia... si je lui fais mal avec un coup dans les côtes, je ressens la même douleur. Celle du genou va beaucoup mieux, elle est même presque guérie.

    J'en ai marre de rester dans mon hamac à rien faire, alors je me lève malgré la douleur lancinante et me dirige vers la cabane de Jared.

    Zach est devant la porte en bois et secoue lentement la tête à mon arrivée.

    - Ce n'est pas encore fini ? ai-je demandé.

    - Non, mais ça ne va pas tarder, me répond-t-il en se mordant la lèvre.

    La terrasse de chaque cabane est plus grande que celles que l'on avait au Costa Rica. Mais il y en a d'autres à construire, on est un peu tassés pour le moment.

    - T'inquiète pas, je suis sûr que ça se passe bien, ajoute-t-il en voyant mon expression inquiète.

    - Comment tu peux le savoir ? Je ne comprends toujours pas pourquoi Jared persistait tant à ne pas me faire participer.

    - C'est un rituel ancien qui n'a pas été pratiqué depuis plusieurs siècles. La règle est la suivante : il ne doit y avoir que deux personnes dans la pièce. Celle qui accomplit le rituel et celle qui le subit. Ça ne marcherait pas si tu étais avec eux.

    - J'espère au moins que ça va marcher quand même.

    - Sois patient, tu verras.

    Je m'assieds sur la terrasse à côté de Zach et me perds dans mes pensées.

    Quelque part, je regrette un peu le Costa Rica. Mais d'un autre côté, ça fait du bien de changer d'air, et puis de toute façon il était impossible pour nous de revenir là-bas. Mais le pire dans tout ça... c'est que ma vie d'avant n'existe plus, et ce depuis que je suis parti avec Thalia et Brad pour finir la tête dans le panneau, tout droit dans le piège de Wilkins. Je sais très bien que je ne pourrai jamais retourner en arrière, que je ne pourrai jamais retourner vivre à Arkansas City. Et ça, ça fait mal même si, étant donné les choses qui ont changé je ne me vois pas y retourner.

    Bon, au moins, je ne verrai plus M. Tanner. Il doit déjà être en train de chercher un autre souffre-douleur depuis ma disparition.

    Je me plains, mais on est quand même bien, ici. Jared a choisi le Venezuela. Il y a eu au départ des protestations disant que c'était beaucoup trop prêt du Costa Rica. Mais, comme le Costa Rica, le Venezuela est un pays très boisé, ce qui nous permets de nous montrer très discrets et d'être loin de tout. Nous nous sommes installés en plein milieu d'une épaisse forêt faisant entre vingt cinq et trente kilomètres carrés. C'était d'autant plus pratique pour construire des cabanes étant donné la végétation dense pour le camouflage. Notre campement est assez vaste et longe une petite rivière où bien sûr nous récupérons l'eau tous les jours. Et en tout cas, ce n'est pas le gibier qui manque.

    Quelques fois, bien que très rarement, deux ou trois d'entre nous maximum sortent pour aller en ville afin d'acheter des bonbons, des paquets de chips et autres conneries du genre pour se faire des petits plaisirs. On reste prudents mais ça n'en reste pas moins dangereux, Wilkins est bien capable d'avoir des espions dans toute l'Amérique. Ce n'est qu'une supposition, mais on doit s'attendre à tout. Il faut dire qu'il a gagné une bonne puissance, déjà, avec le nombre de soldats qu'il compte...