— C'est bon ? Tu t'en es remise ? Drama Queen...La voix veloutée et sexy de Deneb provoque chez moi deux envies.
La première : celle de me pâmer.
La seconde : celle de me baffer si fort que j'en perds l'audition.Je lui lance un regard qui pourrait brûler l'herbe sèche autour de nous. J'ai vomi mes tripes pendant une bonne demi-heure devant la maison, pliée en deux. Il se foutait de ma gueule, adossé à un des sapins.
Je m'essuie la bouche du revers de la main.
— T'es vraiment qu'un...
Il claque la langue sur son palais avant que sa main emprisonne ma combi et le voila qui me traîne encore sans la moindre considération à travers le jardin.
À sa ceinture, plusieurs petits couteaux à lames courtes, pas plus de quatre centimètres, finement aiguisés. Si je tends le bras, je pourrais presque en saisir un. Ce serait faisable si Monsieur n'avait pas un bras aussi long que sa langue pendue.
Il pousse la porte fenêtre du pied et nous entrons dans la vaste pièce où une odeur de poulet grillé m'assaille les narines.
Bien qu'encore nauséeuse, cela me rappelle que j'ai faim.
— Tu peux t'installer là, dit-il, en désignant un coin du salon reconverti en dortoir.
Les femmes se trouvent un peu plus loin à l'écart, devant le feu allumé dans la grande cheminée et ça me convient. Je ne comptais pas me fondre au reste du groupe. La plupart des filles ont le visage tourné vers moi. Elles sont neuf au total, dont Emmy. Je les regarde fièrement jusqu'à ce qu'elles détournent leur regard curieux.
Dos contre le mur, je glisse jusqu'à m'asseoir par terre en expirant bruyamment. J'aspirais à la liberté et à la solitude en partie pour cela, pour oublier d'être constamment épiée et considérée comme le vilain petit canard.
Deneb me tend une couverture.
— Je n'ai pas froid, lui assuré-je.
Il me la balance entre les jambes et s'accroupit face à moi.
— Je crois que tu n'as pas compris. Mets-toi à l'aise avec nous, rends-toi utile et tu n'auras pas de problèmes.
— Je n'ai pas l'impression que ces filles-là soient retenues contre leur gré, dis-je en les désignant du menton.
Il tourne la tête vers elles. Il est évident qu'elles n'espéraient que son attention. D'ailleurs, l'une d'entre elles se lève et semble l'attendre.
— Toi, ce n'est pas pareil, dit-il en revenant à moi.
— Pourquoi ?
— Aden t'a capturée en premier. Il a le droit de vie ou de mort sur toi. Ce sont les lois de la nature. Si tu désires recouvrir ta liberté, il faudra qu'il te la donne. Si quelqu'un te réclame, il faudra qu'il se batte contre lui.
J'ai envie de lui rire au nez. Quel principe on ne peut plus primitif. Toutefois, son explication me laisse perplexe, car si Aden se fout de moi, pour quelle raison me retient-il captive ?
— Tu peux oublier les lois qu'a définies ton père. Ici, tout est hors de contrôle, ajoute le Sentynel un rictus vissé sur les lèvres.
Mon père ? Je hausse un sourcil étonné.
— Vous savez qui je suis ?
— Évidemment, nous le savons tous, joli spécimen. D'ailleurs, ça rend les choses beaucoup plus excitantes.
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Mysterious Eyes - En cours de réécriture (Dispo en Broché et Ebook sur Amazon)
Romance⚠️ POUR PUBLIC AVERTI ⚠️ Certaines scènes de cet ouvrage peuvent être choquantes (Sexe, meurtre, torture, viol) Aussi, les références religieuses présentes dans ce texte ne relèvent ni du prosélytisme ni d'une critique ou d'un éloge envers une relig...