Partie 22

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Le soleil perçait la brume d'un ciel matinal, se déclinant sous diverses nuances orangées tandis que je marchai, l'esprit ailleurs.

Les événements semblaient avoir un sens, tournoyant lentement, s'améliorant petit à petit jusqu'à devenir l'évidence même.

Angel ? -pensais-je en fixant une silhouette blonde dont les mains délicates tenaient une boîte en plastique, un jouait qu'elle venait tout juste d'acheter.

N'hésitant pas l'ombre d'une seconde, je me faufilai entre les passants et profita d'un léger bousculèrent pour m'accroupir à ses pieds, attrapant doucement la petite figurine La Petite Sirène dans le creux de main

- Je suis affreusement désolée ! -s'écria Sarah qui ne m'avait pas reconnue. Je ne vous avais pas vue et...
- Tout va bien, il n'y a pas mort d'Hommes. -répondais-je en me relevant, le sourire aux lèvres.

Ses yeux s'écarquillèrent de surprise et elle eut un adorable sourire.

- Shira ?
- C'est moi même, en effet. -fis-je en lui tendant la petite boîte.
- Merci. Je ne te pensais pas si matinale....
- C'est une des nombreuses choses que je cache.

Et j'adorerais te faire connaître les autres, Angel....

- Que dirais-tu d'un café ?

Mes pensées s'évanouirent.

- Un c-café ?

Elle et moi ? Toutes les deux ?

Son sourire s'agrandit.

- Oui. À moins que tu n'es autre chose de prévue...
- NON ! Enfin, je veux dire : non, je n'ai rien de prévue. Je suis libre.
- Parfait !

Shira, espèce de gourde, tu viens de te ridiculiser...!"

Je la suivis dans le brouhaha de la foule, euphorique à l'idée d'être en tête à tête avec elle.

Ne sois pas si joyeuse, tu as l'air suspecte.

Nous nous installâmes dans un café, au cœur de la terrasse, autour d'un table discrètement cacher derrière un buisson, ce qui n'était pas pour me déplaire.

Aucun autre regard que le mien ne se posera sur elle. -pensais-je, satisfaite.

Nous priment chacune un café, décaféiné pour elle et noir pour moi. Je tâchai de ne pas la dévorer du regard et fit mine d'être absorber par l'affiche derrière elle, ce qui ne manqua pas de la rire, accentuant l'éblouissement qu'elle provoquait chez moi.

- Tu sembles plus sereine, ainsi. -remarqua t-elle.
- Je le suis. (Quand je suis avec toi).
- Pourtant, tu gardes toujours cet esprit presque sauvage, une façon de penser et vivre les choses... C'est ce qui me plaît chez toi.

Mon coeur rata un battement.

Ce qui lui plait chez moi ?

Elle se rendit alors compte de la signification de ses mots et se mît à rougir,

Ne te tracasse pas sur ce point, Angel : tu me plais aussi.

- J'ai toujours eus une personnalité suffisamment forte pour dérouter mes proches. Je déteste me plier aux ordres ou à la penser simpliste des autres. Ça me pose parfois des problèmes mais je resterai toujours moi même. Je ne changerai pour personne.
- J'aimerai en dire autant pour moi mais... Je préfère être posée et, malheureusement, le sort me fait souvent plier.

Plus maintenant... Je suis là.

- Tu fais preuve de beaucoup de courage, Angel. -observais-je en buvant une gorgée de café.

Sarah éclata d'un rire sans joie, presque terne.

- Loin de là ! Je n'arrive pas à faire face à mes problèmes. J'essaye souvent de me dire que ce n'est qu'un mauvais rêve... puis je constate que je suis éveillée.
- Ce jouet... c'était pour Rose, n'est ce pas ?

Elle hocha la tête.

- J'essaye de lui changer les idées, de la faire sourire. C'est devenu plus compliquer aux fils des jours...

Ma main se posa sur la sienne et je caressa le dos celle ci du bout des doigts.

- Tu veux en parler ?

Son regard s'accrocha alors au mien : elle semblait peser le pour et le contre avant de finir par soupirer.

- Si tu le souhaite.

Je posa ma tasse sur la table en verre, attentive.

- Le traitement la fatigue beaucoup. Je ne sais pas s'il fonctionne vraiment : je ne vois aucune amélioration. C'est même pire et ça me rend malade de savoir qu'elle n'aurait vécue que sept années...

Trop jeune.

- Je sais qu'elle souffre. Elle essaye de me le cacher mais la douleur dans ses yeux est bien là et elle m'est insupportable.

Mes caresses reprirent sur sa main : je souhaitais lui témoigner autant de réconfort que possible.

- Sept ans... Je lui ai promis de réaliser tout ses rêves, de lui assurer une longue vie heureuse... Tout ce qu'une petite sœur peu avoir. Mais je doute que cela puisse se faire un jour... elle est si faible... si fatiguer.

- Tu t'épuises aussi, Angel. Ta douleur aussi n'en ai pas moins réelle. Ne laisse pas la lassitude t'envahir, reste souriante, pour elle. Je suis là, d'accord ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, si tu souhaites respirer, hurler, parler, pleurer, tu sais à qui t'adresser. N'abandonne pas cet espoir que tu gardes au fond de toi : c'est sûrement ce qui te fait tenir et la soulage un peu. -fis-je d'une voix douce en espérant lui prodiguer des conseils, n'importe quoi qui puisse l'aider.

Je ne vous laisserai pas. Jamais.

Arabesque (tome 0,5) : Un Ballet PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant