Trois décembre - L'homme à l'envers

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La jeune femme lève la tête avec appréhension. Comme ces immeubles sont hauts ! Elle se demande combien ils comportent d'étages. Vingt, trente ? Elle n'arrive pas à comprendre ce qui peut pousser à réaliser un tel défi mais ne peut s'empêcher de rester et d'observer, fascinée.

Cela fait déjà un moment que la jeune femme fixe le câble tendu lorsque, tout à coup, une mince silhouette se laisse deviner près de l'une des extrémités de celui-ci. Le funambule ! D'en bas, on devine plus qu'on ne voit qu'il prend le temps de se préparer soigneusement.

Là ! Il s'élance ! La jeune femme retient son souffle inconsciemment, tant elle est concentrée sur les actions de l'homme. Comment fait-il pour tenir en équilibre, sur un câble si fin, et à une telle hauteur ?

Le funambule avance, pas à pas, tout en tenant un long balancier. Son rythme est calme et lent mais son pas est assuré et, petit à petit, l'homme grignote du terrain. La jeune femme écarquille les yeux lorsqu'elle réalise, brusquement, qu'il a déjà franchi plus de la moitié de l'espace qui sépare les deux immeubles entre lesquels son câble est tendu.

Elle tremble un peu de froid, à force de rester là sans bouger, mais ne peut toujours pas détacher son regard de la scène qui se joue de nombreux mètres au-dessus d'elle. Et lorsque, enfin ! le funambule accoste au sommet de l'immense bâtiment où son câble le menait, un même cri de soulagement s'échappe de la foule assemblée.

Brusquement, la jeune femme a l'impression que le film de la vie, qui s'était mis sur pause, redémarre. Elle se secoue un peu, frotte ses yeux et, avec une pointe d'hésitation, reprend sa route.

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