La jeune femme lâcha son partenaire dès la fin de la danse et recula, essoufflée. Vraiment, les Irlandais avaient le sens du rythme ! Elle n'était pas habituée à danser aussi vite, à danser avec ces pas-là, surtout. Il fallait vraiment qu'elle fasse une pause. Elle commença à s'éloigner, tournant franchement le dos à la piste de danse improvisée.
Elle hésita à se poser quelques instants au bar monté pour l'occasion, se désaltérer. Son regard erra sur les différentes tables en bois qui occupaient un côté de la place de ce petit village irlandais. De nombreuses personnes y étaient attablées, bien souvent devant une pinte de Guinness. Encore plus de monde que sur la piste de danse.
Non, décidément, la jeune femme n'avait pas le courage de supporter davantage de bruit, davantage de monde. Elle se tourna à nouveau et chercha du regard ses trois amis. Ils étaient encore sur la piste de danse, en train de tournoyer, l'air de bien s'amuser. Bon, elle n'allait pas les déranger pour si peu. Elle allait faire quelques pas au calme et serait revenue avant même qu'ils ne se rendent compte de son départ.
Très vite, la jeune femme se retrouva à l'orée de la forêt. Elle commença par la longer pendant quelques centaines de mètres, avant de finir par y pénétrer, de plus en plus perdue dans ses pensées. Elle releva brusquement la tête et vit qu'elle se trouvait au milieu de la végétation, sur un petit sentier dont elle ne voyait aucune des deux extrêmités.
Étrangement, cela ne l'inquiéta pas. Elle se sentait apaisée, dans cette forêt, et ressentit seulement le désir de continuer son chemin. La jeune femme ne réfléchit pas davantage et reprit sa promenade. Après tout, elle pourrait toujours retourner sur ses pas quand elle le voudrait.
Le bois lui semblait calme et silencieux. Après le boucan de la fête, cela lui faisait le plus grand bien. Comme un baume apaisant sur son âme. Bien sûr, il y avait parfois le chant d'un oiseau. Parfois le passage d'un écureuil sur un arbre. Parfois le vol d'insectes. Parfois encore, des bruits indéterminés dans les fougères ou sous les buissons qui bordaient l'étroit chemin. Mais à ses yeux, cela faisait justement partie du silence de la forêt.
Le sentier finit par s'ouvrir sur une clairière. Très vite, le regard de la jeune femme fut attiré par le centre de celle-ci. Un cercle de pierres ! Elle avait presque oublié qu'ils étaient en vacances en Irlande. Mais très vite, elle cessa de raisonner, se laissant porter par son instinct. C'était un peu comme si le cercle de pierres l'appelait.
La jeune femme s'approcha encore, d'un pas assuré, sans hésiter. Elle avait brusquement l'impression d'être chez elle. Lorsqu'elle fut suffisamment proche du cercle de pierres, elle tendit la main pour le toucher, mais la laissa finalement retomber. Non, pas là. Elle écouta son insctinct. Entra à l'intérieur entre deux pierres très précises. Se tourna alors vers une autre. Sa main toucha la pierre gravée. Le contact était doux et frais. Et alors, elle sut.
VOUS LISEZ
Pianissimo
Short StoryVingt-quatre jeunes femmes différentes, vingt-quatre textes pour un calendrier de l'Avent très spécial... Il fait froid, les jours sont de plus en plus courts, les feuilles mortes sont tombées et la terre semble se reposer. Tout est prêt à renaî...