16) Superstition

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Le 12 Square Grimmaurd était invisible à ceux qui ne connaissaient pas son existence. Il en avait toujours été ainsi, assurant une sécurité. Remus n'avait jamais pu remercier Sirius pour le don de la maison. Il le regrettait amèrement, même treize ans après l'incarcération de celui-ci. Le professeur de Défense contre les Forces du Mal se souvenait du jour où son meilleur ami lui avait confié l'habitation, en disant que s'il avait le moindre problème, il pouvait y résider. Remus avait été touché en entendant ça, mais il n'avait à cette époque pas eu le réflexe de remercier Sirius. Il avait eu du mal à le croire, en fait.

Mais le souvenir de la proposition ramena une autre scène dans la mémoire de Remus, dont il essayait encore de faire sens. Il s'en souvenait parfaitement.

Alors qu'il rentrait des courses seul, Remus s'était exclamé "Je suis de retour !" en français, une petite tradition qui s'était installé entre lui et Leo. Il n'avait pourtant pas reçu de réponse, et en avait été intrigué. Déposant le sac près de la porte, il avait appelé plusieurs fois son fils adoptif. Ne recevant aucune réponse, il était monté au premier étage, où se trouvait la chambre de Leo, et au moment de poser la main sur la poignée, la porte s'était ouverte tandis q'un homme à l'air menaçant en sortait. Remus avait immédiatement reconnu la personne monstrueuse, qui était Nicolas Flamel. Le loup-garou se souvenait précisément de la panique qui l'avait pris sur le moment. Il avait été paralysé, et l'autre homme avait simplement laissé un sourire vicieux s'étaler sur son visage, un sourire que Remus s'était retenu de fissurer.

L'ancien tuteur de Leo s'était arrêté un instant, avant de descendre les escaliers et de sortir de l'appartement. Remus s'était alors précipité dans la chambre de Leo, et l'avait trouvé face à la fenêtre, immobile, sans trace visible de mauvais sort. L'adolescent n'avait pas semblé savoir ce qu'il s'était passé, mais avait été considérablement surpris d'apprendre que son ancien tuteur lui avait rendu visite. Les jours suivants, Remus avait consacré son temps libre à lancer de nombreux sorts de protection autour de l'habitation, mais il s'était rendu à l'évidence : Flamel les trouveraient où qu'ils aillent.

* * *

Le son des plumes griffonnant sur les parchemins résonnait dans la pièce alors que Leo ouvrait la porte. Une dizaine d'élèves de divers âges se trouvait éparpillée dans la salle. L'étude des Runes avait la particularité de réunir plusieurs classes pendant ses heures car très peu d'étudiants choisissaient cette option. Leo s'avança avec timidité vers le bureau où se trouvait Bathsheda Babbling, le professeur de la matière. Tentant d'ignorer les regards lancés à la dérobée de ses camarades, il s'éclaircit la gorge et s'adressa à l'enseignante :

- Excusez-moi professeur, j'ai été recommandé par...
- Minerva, n'est-ce pas ? Ma collègue a sans doute remarqué vos dons pour ma matière. On ne peut suivre mes cours qu'en étant recommandé.
- C'est exact, Mad...
- Tutoies-moi, coupa l'adulte avant de s'adresser aux autres. Hermione, Tristram, et le reste d'entre vous, accueillez notre nouvelle recrue.

Leo se retourna, surpris. Il n'avait pas remarqué la présence du Serpentard et de la Gryffondor. Il entendit un autre Poufsouffle marmonner :

- Super, encore quelques fidèles supplémentaires et on pourra dominer le monde...
- Wendell, tu n'étais pas sensé lui révéler notre plan, protesta une Serpentard que Leo n'avait jamais vu.
- Daphné et Wendell, retournez à vos traductions, ordonna l'enseignante en mordillant la branche de ses lunettes.
- Qu'est ce qu'ils traduisent ? s'intéressa le Serdaigle de quatrième année.
- La Divine Comédie, de l'anglais aux runes. Tu vas me dire que c'est inutile, répondit Bathsheda en retirant ses lunettes de sa bouche, et c'est parfaitement vrai. L'enseignement que je fournis ne te sera pas indispensable pour t'en sortir dans la vie. En revanche, tu auras accès à davantage d'outils qu'aucune autre matière ne peut te donner. J'ai entendu dire que l'enseignement à Beauxbâtons était quelque peu différent, tu peux m'éclairer ?

D'Ombre et de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant