30) Requête

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Barty Croupton manqua de lâcher la lettre confidentielle qu'il tenait. L'information qui venait de lui parvenir l'effrayait beaucoup. Officiellement, Azkaban, la prison des sorciers, étaient très bien gardée par les Détraqueurs. Pourtant, ce que le parchemin indiquait était bien différent.

La version réelle des événements, c'était que son fils s'en était échappé des mois auparavant. Comment avait-il fait ? Barty avait pourtant refusé la proposition macabre de sa femme, qui allait bientôt perdre la vie. Prendre la place de leur fils ? Quelle idée saugrenue. Sa femme avait été rongée par la culpabilité, la honte, le chagrin, mais ce n'était pas leur faute si leur fils avait aussi mal tourné.

À moins que...

Barty avait une idée à présent. Plus il y pensait, plus ça lui paraissait la solution la plus probable. Oui, son fils s'était probablement échappé comme ça...

Il fallait tout du moins en être certain. S'il avait raison, la sécurité du monde magique était sans aucun doute compromise...

Alors que Barty transplanait à l'intérieur d'Azkaban -il était le seul sorcier humain à avoir l'autorisation de le faire-, une question accaparait son esprit : Où était son fils en ce moment-même ?

* * * * *

La température était agréable, mais ça n'allait pas durer. Quelques rayons de lumière parvenaient encore à se frayer un chemin entre les arbres. Après une quinzaine de minutes, Cédric étira ses bras et déclara en s'arrêtant :

- On y est.
- Où ça ? marmonna Zacharias.

Un sifflement bref parvint à ses oreilles, et un centaure apparut dans son champ de vision. Il parla d'une voix grave et mesurée :

- Les lunes sont alignées ce soir, je pressentais votre visite.
- Il fait toujours jour, espèce de canasson, grogna le jeune Poufsouffle.

L'animal esquissa un sourire malveillant et répondit :

- La vérité n'apparaît pas aux yeux des ignorants.
- Je suis là pour renouveler notre contrat, commença Cédric le plus sérieusement du monde.
- Tu as encore plusieurs mois, rappela le centaure.
- Je voudrais prolonger notre accord de trois ans, proposa Cédric.
- Il faut en payer le prix.
- Le Ministère peut prolonger votre protection, Bane.

Le centaure le fixa les sourcils froncés, et Zacharias en profita pour s'immiscer dans la conversation :

- Vous avez besoin de protection ? Je pensais que Dumbledore s'en chargeait.
- Ce n'est plus assez ! tempêta le centaure. Des êtres de votre espèce se rendent fréquemment en ces lieux, ils pullulent la magie noire !
- Le Ministère réagira immédiatement si vous êtes attaqués, tenta Cédric.
- Le Ministère nous méprise, cela ne suffit pas !
- Et si on s'en débarrassait ? suggéra Zacharias. Pas du Ministère, je veux dire, mais de ceux qui vous menacent.

Cédric allait répliquer mais Bane lui fit signe de se taire. Zacharias ne voyait pas pourquoi le centaure empêchait son camarade de parler -ces animaux étaient extrêmement respectueux en temps normal.

Il remarqua que Bane avait les oreilles tendues dans une direction. Quelques instants plus tard, il entendit des bribes de conversation :

- ...ton père... visite...
- ...quand même pas...?
- ...l'occasion parfaite... revanche...

Zacharias et Cédric échangèrent un regard confus, tandis que Bane continuait d'écouter avec attention.

- Tu es prêt... aucun doute...
- La flatterie te mènera loin.
- Tu n'as pas idée.

D'Ombre et de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant