17) Affront

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L'hiver marquait le visage de tous les étudiants et professeurs assistants au troisième match de Quidditch de l'année. L'équipe de Gryffondor s'opposait à celle de Serdaigle et la foule était galvanisée, malgré le froid envahissant chaque tribune. Seamus était fasciné par le match qui se déroulait sous ses yeux ; les joueurs faisaient de leur mieux pour marquer autant de points que possible, ça se ressentait. Alors que les jumeaux Weasley venaient de réaliser une prouesse, le jeune Gryffondor entendit ses camarades discuter.

- Tiens, c'est bizarre, Leo est de sortie aujourd'hui, commenta Neville en haussant les sourcils.
- C'est moi ou tu es aussi obsédé par lui qu'Hermione ? s'étonna Ron en frottant ses mains.
- Il ne m'obsède pas ! protesta Hermione en abaissant ses jumelles. Mais comme Neville, je trouve ça étonnant qu'il soit venu voir le match.
- Au contraire, ça me parait logique, lança Seamus en continuant de suivre le jeu du regard. S'il y avait bien un match pour le faire venir, c'était celui-ci. Non seulement Harry joue, mais l'équipe de sa Maison joue aussi.
- Il avait plutôt l'air d'éviter ses camarades, jusqu'à présent, commenta la brune à ses côtés. Et même là, il est dans un coin de la tribune, éloigné de ses amis.

Alors que Serdaigle marquait un nouveau but, Seamus jeta un regard amusé à Hermione sans rien dire. La jeune fille était bien trop rationnelle pour pouvoir correctement interpréter le comportement des autres.

- Je ne sais pas vous, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir de plus en plus froid..., remarqua Neville.
- Tu aurais vraiment dû prendre une écharpe, assura Ron.
- Non, je crois qu'il a raison... Regardez là-bas !

Seamus suivit du regard ce qu'Hermione pointait du doigt, et frémit -non pas à cause du froid, mais des formes sombres volant en direction du stade. À côté de lui, il sentit Hermione trembler. Ron s'écria :

- Qu'est-ce qu'ils font là ?! Ils ne vont quand même pas venir ici...?

Le hurlement du rouquin avait attiré l'attention de leur entourage, et bientôt le stade entier avait remarqué l'afflux des créatures. Seamus sentait ses lèvres se gercer, ses doigts s'engourdir, son corps entier souffrir de l'arrivée des Détraqueurs. Il jeta machinalement un coup d'oeil en direction de la tribune des Gryffondors, et se souvint tout à coup de l'effet qu'avaient eues ces créatures sur Leo dans le Poudlard Express.

- Hermione, passe-moi tes jumelles, pressa-t-il de sa voix inquiète.

Celle-ci obtempéra sans attendre. Seamus eut quelques difficultés à s'emparer fermement de l'objet, mais réussit à l'amener devant ses yeux. Ce qu'il vit ne l'étonna pas, mais l'alarma. Le Serdaigle semblait avoir la même réaction qu'auparavant; il se cramponnait au banc sur lequel il était assis, les yeux rivés sur les Détraqueurs. Ses amis se précipitaient sur lui, mais ne semblaient pas parvenir à le faire réagir. Seamus retira les jumelles, et vit que les créatures avaient pris du terrain. Les professeurs ne semblaient pas savoir comment réagir, et les élèves paniquaient totalement. Les joueurs de Quidditch continuaient, eux, à marquer des points, ne semblant guère remarquer l'état du public.

- Mais que fait Dumbledore ? s'insurgea Hermione, à présent levée.
- Je ne crois pas qu'il puisse faire grand chose, déclara Neville.
- Pas tant que les Détraqueurs sont aussi éloignés, ça c'est sûr, commenta Ron en grimaçant.

La course des créatures semblait s'accélérer au fur-et-à-mesure de leur approche, et certains élèves commençaient déjà à s'enfuir. Une pluie torrentielle s'abattit d'un coup sur le lieu, et un brouillard naissant commençait à lentement s'immiscer parmi les gradins des tribunes.

- On gèle, se plaignit Ron en serrant ses bras contre lui.
- On ferait mieux de partir, vous ne croyez pas ? proposa Neville en claquant des dents.
- C'est une excellente idée, approuva Hermione en ramenant son bocal contenant une flamme contre elle.

D'Ombre et de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant