25) Appréhension

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Les voisins de Naos n'arrêtaient pas de mater Fleur depuis le début du trajet. Ils gloussaient presque autant que les amies de Gabrielle, entre deux blagues de mauvais goût. Il restait deux longues, très longues heures de trajet avant d'arriver à Poudlard.

- Madame Maxime a laissé entendre qu'il y aurait un bal de Noël, tu crois que si je lui demande, elle acceptera d'être ma partenaire ? demanda Julien.
- Elle refusera, comme pour tous les autres qui tenteront, asséna Guillaume. Fais-toi une raison.
- N'y comptez même pas, s'incrusta Audrey.
- Et ne commencez même pas à penser à sa sœur, elle est bien trop jeune, continua Vanessa.
- C'est moi ou vous êtes tous ligués contre moi ? s'insurgea Julien.
- Le monde ne tourne pas -que- autour de toi, remarqua Audrey. Ce n'est pas parce que tes parents ont passé toutes leurs économies à l'école que toi, tu es important.
- J'ai le même prestige que Naos, rappela Julien qui n'avait décidément pas envie de se taire.

Le Grec se tourna vers le garçon aux cheveux roux et lui adressa un regard glacial :

- La différence entre toi et moi, c'est que mon père a beau être Premier Ministre de son pays, je ne passe pas mon temps à le revendiquer.
- On sait tous parfaitement que tu traînais uniquement avec Enaël pour être célèbre, affirma Julien. Et te le faire, accessoirement.

Des sifflements retentirent autour de Naos, dont le visage ne prit pas un pli. Ce n'était pas avec ça qu'ils allaient le blesser.

- Tu n'aurais pas du dire ça, chuchota Vanessa.
- Je dis ce que je veux, c'est comme pour Leo, continua Julien avec hargne. Vous étiez tous les deux les petits chiots du prestigieux Delacour, dans l'attente d'un os à moelle décrépi.

Naos se leva et fit un mouvement de baguette informulé sans laisser le temps à l'imbécile de réagir. Celui-çi ouvrit la bouche mais du savon mousseux en sortit en abondante quantité. Le liquide s'évaporait quand il touchait le sol.

- Ça t'évitera de nous contaminer avec tes vains essais pour montrer au monde que tu n'es qu'un pauvre agneau innocent méprisé de tous à tort, lança Naos de sa voix grave habituelle. Il y a une raison pour laquelle tu as été élu étudiant le plus détesté de Beauxbâtons l'année dernière, et elle est manifestement toujours valide.
- Quelle élection ?! s'écria Julien.
- J'avais peur de te blesser si je te l'annonçais, glissa Audrey avec perfidie.

Plus personne ne parla par la suite. Naos fixait de temps en temps sa nouvelle directrice à la taille exagérée. Le père d'Enaël s'était désisté de son poste, et Madame Maxime l'avait remplacé par intérim. Il sentait aussi parfaitement les regards cuisants que Fleur lui lançait de temps à autres. Il n'aimait pas cette blonde arrogante. Bon, de toute façon, il n'aimait personne, et ce n'était pas demain que ça allait changer.

* * *

Luna observait et écoutait minutieusement les sons du couloir. Aucune tapisserie ne semblait anormale. Les sons en revanche...

- Trouvé, chantonna-t-elle en s'approchant doucement d'une tapisserie.

Elle saisit le pan de tissu et l'écarta. Dans l'alcôve auparavant cachée par la tapisserie se tenait Leo, recroquevillé. Il lança d'une voix défaite :

- Comment est-ce que tu m'as retrouvé ?
- Les Nargoles ont perçu ta respiration, murmura Luna en agitant l'une de ses boucles d'oreille.
- Ils sont là dans combien de temps ? s'informa Leo en se relevant lentement.
- Une demi-heure environ. Mais ils auront dix minutes de retard, et Durmstrang va arriver en premier, si ça peut te rassurer.
- Encore un coup des Nargoles...?
- Non, juste mon intuition, rit Luna.

D'Ombre et de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant