Chapitre 13, Aria

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Aria


« Flash-Back »

Lorsque j'ai ouvert mes yeux en ce beau mercredi ensoleillé, je me suis sentie différente.
Depuis que je suis sortie de chez Adam avant-hier matin, je n'ai pu cesser de penser à lui, mais pas seulement. Ce soir là en sortant de l'école, il n'était pas adossé au mur, hier non plus. A la vue de ce mur si vide et si banale, la déception s'est emparée de moi. Il me manquait, c'était une évidence difficile à admettre. La journée d'hier m'a paru si monotone, si vide de sens qu'elle m'a permis de penser à tout ce dont je m'étais empêchée de songer ces dernières années. Ce matin, j'ai décidé qu'il était temps que les choses changent et que je prenne mes propres décisions, que je suive mes propres désirs.

Je me suis préparée en vitesse et lorsque je suis sortie de l'internat, le sourire aux lèvres, je sentais déjà la liberté flirter avec moi, telle une chorégraphie douce et enivrante. En arpentant les rues de New-York, je pends le temps d'admirer tout ce qui se trouve sur ma route, les monuments, les petites ruelles, les graffitis sur les murs mais aussi les gens tout simplement. Lorsque je suis arrivée devant sa porte, je ne pu empêcher le doute de m'envahir, est-ce une folie ? Oui, sans aucun doute, mais aujourd'hui j'ai décidé de m'en foutre complétement. Prise d'une soudaine détermination, je frappe frénétiquement à la porte.


- Aria ? Qu'est-ce que tu fais là ? Me dit-il en ouvrant la porte.

- Tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ?

- Euh, non rien du tout, pourquoi ? Me dit-il surprit.

- J'aimerai que tu m'emmènes quelque part.

- Où ça ?

- Je ne sais pas, quelque part. J'aimerai faire quelque chose de spécial aujourd'hui.

- Tu n'as pas d'entraînements ?

- Si, mais je m'en fiche, je n'irai pas.

- Aria ! S'exclame t'il surprit. Tu as mangé quoi au dîner hier soir ? Me lance t'il moqueur.

- Tu n'as pas plus drôle ? Bon, ça t'intéresse ou pas ?

- Bien sûr ! Pourquoi louperais-je la révolte de Mademoiselle Aria ?

- Ahah, première règle, interdiction de se moquer !

- Quoi ? Mais c'est justement la plus belle perceptive de la journée ! Répond t'il boudeur.

- Adam !

- Bon, d'accord, dit-il en roulant des yeux. Pour commencer, il me faut un café ! Entres le temps que je me prépare et que je réfléchisse au programme.

Lorsque nous sommes sortis de chez lui, il refusait toujours de me dire ce qu'il avait en tête. L'inconnu avait toujours été source de stress pour moi, pourtant à cet instant, ça me faisait du bien de ne rien savoir, de ne rien contrôler et de me laisser guider. J'avais comme l'impression d'être une aventurière, emplie d'euphorie et d'excitation, je laissais toutes ces nouvelles sensations m'envahir.

Au volant de sa veille Cadillac rouge datant de l'année 1992, Adam ne cessait de me dévisager avec ce regard à la fois surpris et moqueur. Les fenêtres de la voiture grandes ouvertes, sa guitare délicatement posée à l'arrière, j'avais l'impression que nous ressemblions à l'un de ces grands clichés de film Américain, ce qui me faisait doucement sourire. Au bout d'une heure de route, Adam s'est arrêté et m'a demandé de rester dans la voiture. Nous étions en bordure de route, au milieu de nulle part, garés juste devant ce qui semblait être une petite épicerie qui faisait également office de station d'essence. La fille sage que tout le monde pense connaître aurait eu une peur bleue de se retrouver là, avec un garçon qu'elle ne connaît presque pas, au milieu de nulle part et sans même savoir où elle est ni où elle va. Mais l'Aria qui sommeille au fond de moi depuis tout ce temps, elle, n'a pas peur, elle à cette impression de tout simplement goûter à la vie, enfin.

ENIVRANT, TOME 1  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant