18. Aaron est vraiment un bad boy.

2.4K 472 132
                                    

« Est-ce que tu veux assister au speech d'Aaron ? me propose Conan.

— Comment est-ce que tu...

— Les caméras de surveillance.

— T'es pas croyable toi. », je soupire en riant.

Conan m'adresse un autre de ses sourires et se connecte à la caméra de la cantine, ainsi qu'aux hauts-parleurs.

« C'est pour quoi faire, ça ? je lui demande.

— Pour discuter avec lui ! m'explique-t-il. Comme si on faisait un Skype.

— Et il n'y aura que lui pour nous entendre ?

— J'espère. Sinon ça voudrait dire qu'il y a une faille dans mon travail... »

Il appuie sur enter et branche son casque de gamer à la prise jack de son ordinateur portable avant de parler dans le micro :

« Aaron, tu m'entends ? »

Je vois Aaron tourner sur lui-même dans la cafétéria et agiter ses lèvres. Conan doit probablement recevoir une réponse dans son casque, mais puisqu'il n'est pas sur mes oreilles, je n'entends que la moitié du dialogue :

« T'inquiète, il n'y a que toi et Olivia qui puissiez m'entendre, déclare Conan au bad boy à travers le micro.

— Qu'est-ce qu'il dit ? je souffle à Conan.

— Chut, m'interrompt-il. Je n'entends pas Aaron.

— Oh pardon... »

Je lève les mains au ciel en signe d'abandon et sors de la cabine :

« Tu vas où ? me demande-t-il en enlevant une oreille de son casque.

— Je vais voir le spectacle en live puisqu'on n'a plus besoin de moi ici ! », je lui réponds.

Je quitte les toilettes et me mêle au flot d'élèves que la sonnerie retentissante vient de libérer dans les couloirs. Pour une fois, tous se dirigent dans la même direction : la cafétéria. Aaron est là, au milieu d'eux, debout sur les tables qu'il a rapprochées. Lorsqu'il m'aperçoit, il lâche un soupir de soulagement et me fait signe de m'approcher. Penaude, je m'exécute.

« Il me faut quelqu'un pour les calmer, tu tombes à pique ! s'exclame-t-il.

— Moi ?

— Oui toi. »

J'écarquille les yeux : il veut vraiment que je fasse ça ? La moitié des élèves ne connaît probablement même pas mon nom ! Comment veut-il que je me fasse respecter par eux ?

« Bah alors, qu'est-ce que tu attends ? »

Ne voyant pas d'autre solution, je frappe dans mes mains et tente de les faire taire, en vain. Je vais alors chercher un verre, tape dessus, mais aucun résultat. Finalement, je me mets à faire de grands gestes désespérés quand la voix de Conan retentit dans le haut-parleur :

« Taisez-vous maintenant ! Aaron voudrait parler ! »

La plupart des élèves sursautent de frayeur, mais le silence tombe en tout cas immédiatement :

« Merci Conan. Chers camarades, ou pas d'ailleurs. Je n'apprécie après tout qu'un nombre très restreint d'entre vous. Enfin bref. Comme vous avez pu le constater, je suis actuellement en couple, et j'ai bien compris que cela déplaît à un bon nombre d'entre vous. Entre nous, je ne suis pas surpris : qui ne voudrait pas sortir avec Aaron McMillan ? »

Face aux regards désabusés de certains, Aaron se sent obligé d'ajouter :

« Je rigole bande d'idiots. Vous devriez détendre votre string de temps en temps... Toujours est-il que ma copine, Jade Thatcher, a été victime d'une odieuse blague sur Facebook. La plupart des photos, enfin, toutes en réalité, ne sont même pas des clichés d'elle.

— Comment tu sais ça Aaron ? hurle un type à travers la salle.

— Je te laisse deviner ! répond-il avec un sourire aux coins des lèvres. Enfin bref, je vous laisse à présent admirer des photos cent pour cent authentiques cette fois-ci de la personne à l'origine de cette page ! Alors maintenant, c'est qui la sal**e, hein Emily ? »

Cette dernière se trouve au milieu de la pièce. Elle vire rouge cramoisi et à la vue de la première photo sort directement de la pièce, furibonde. Les élèves quant à eux se marrent un bon coup puis retournent en cours comme si de rien n'était.

Il ne reste dans la salle qu'Aaron et moi. Il est en train de remettre les tables en place :

« Pourquoi tu as fait ça ? je lui demande.

— Fait quoi ?

— Pourquoi tu l'as humiliée de cette façon ? C'est t'abaisser à son niveau...

— Non, c'est m'abaisser à celui de toute cette école. Je n'ai fait que leur donner ce qu'il voulait : des ragots, des potins, des choses mauvaises à dire sur une personne jusqu'à ce qu'un nouveau bouc émissaire apparaisse. C'est comme ça que fonctionne le monde, si tu veux te faire respecter.

— Je ne suis pas d'accord.

— Ah oui ? Et qu'est-ce que tu aurais fait alors sainte Olivia ? demande-t-il en haussant d'un ton, empilant agacé une chaise sur une autre.

— Je ne sais pas. Mais je n'aurais pas fait ça.

— Exactement : tu n'aurais rien fait.

— Non ce n'est pas vrai !

— Et bien appelle-moi quand tu auras trouvé ta solution pacifique ! On verra bien combien de jours de tranquillité de plus j'ai accordé à Jade en agissant de la sorte. »

Le Père-Noël est un Bad BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant