-Chapitre Cinq-

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Alexis avait beau avoir dit à sa fille qu'il partait pour une semaine ou deux, la rencontre inopinée faite devant la tour des industries Lucas l'avait poussé, sans regrets, à reporter son voyage d'une semaine supplémentaire. Il prenait beaucoup de plaisir à former son nouveau compagnon de jeu à ses activités Internet et informatique, dark-webienne et fouilles illégales... Tout ce qui pouvait être utile a son nouveau protégé, il le lui apprenait. Il s'était presque entiché de ce jeune homme d'une vingtaine d'année, il sentait qu'il pouvait avoir confiance en lui. Il dégageait un certain charisme, et ce qui plaisait le plus à Alexis c'était que le garçon semblait ne pas s'en rendre compte. Une autre chose lui avait plu venant de lui, il ne posait pas de questions. Aucune.

Toujours est il qu'après une semaine de pré formation, afin qu'il puisse prendre le relais l'espace d'une semaine ou deux, Alexis s'en alla, laissant à Emeric le soin de gérer et remettre à jour le réseau internet de la tour. Avant de partir, Alexis se devait d'aller faire un tour chez sa petite protégée dans le but de lui énumérer une fois de plus les modalités a respecter. Pour accéder au dernier étage, il devait tout d'abord entrer dans son bureau, et entrer ensuite dans la penderie de celui-ci. Une fois dans la minuscule pièce, il devait refermer la porte derrière lui, ce qui enclenchait un interrupteur qui allumait le moniteur utilisé pour taper le mot de passe permettant d'ouvrir la cage d'ascenseur secrète. Ce moniteur se trouvait dans le troisième tiroir en partant du bas à gauche, celui ou se trouvaient les innombrables cravates multicolores. Il devait taper un mot de passe, correspondant à la date d'une certaine partie de poker, vous savez laquelle. Une fois dans l'ascenseur, il devait encore passer son œil devant un capteur d'empreinte rétinienne et enfin prononcer la phrase "Sa blonde chevelure interminable, petite échelle pour petit chat des sables" pour activer le capteur d'empreinte vocale.

Et là, enfin, il pouvait retrouver sa princesse.

Princesse qui venait de commencer une nouvelle œuvre, plus petite que la précédente, de format carré. Princesse qui concentrée à écouter sa musique ne remarqua pas de suite que son père était entré dans la pièce. Père qui, prenant l'ignorance de sa fille pour une marque de non respect, lui asséna une gifle tonitruante pour, peut-être, la réveiller. Le choc propulsa la frêle jeune fille sur le sol d'où elle se releva avec peine et en baissant les yeux afin de ne pas croiser le regard qu'elle savait dur lancé par celui qu'elle appelait père.

Ayant à présent la pleine attention de Judith, il lui dit que cette fois ci il ne dérogerait pas a ses dires, il partait effectivement bien dans l'après midi pour deux semaines, et il comptait sur elle pour être sage, et lui réitéra tout un discours qu'il avait déjà fait.

Une fois son paternel parti, la jeune fille passa par la salle de bain, dans le but de désinfecter sa lèvre inférieur que le choc avait fendue, avant d'aller trouver refuge sur son ordinateur. Lorsqu'elle le démarra, celui ci afficha une fenêtre des plus étranges, que la jeune fille n'avait jamais vue. Elle était petite et indiquait simplement "Mise a jour du système informatique".

Elle accepta.

Une page de dialogue s'ouvrit. Un message s'ensuivit.

-Ordinateur numéro 354, puis-je connaître votre emplacement pour une maintenance en direct de votre réseau ?

Judith n'y comprenait mot. C'est comme si elle avait pu entrer, dieu ne sait par quel moyen, en contact avec une autre personne que son père... Une autre personne quelle même.

Elle tapa au ralenti sur le clavier de son ordinateur trois mots :

-Qui êtes vous ?

La réponse ne tarda pas a pointer le bout de son nez :

-Excusez moi, je ne me suis pas présenté, Emeric Desmarais, nouveau au service technique informatique.

-Mais comment faites vous ça ?

Devant ce qu'il pensait être une question absurde, Emeric répondit :

-Je viens voir les ordinateurs, et les soignes. Le votre est un des derniers qu'il me reste à diagnostiquer, et malheureusement je suis dans l'incapacité de deviner son emplacement.

-Merci, je ne suis pas complètement débile non plus, je demandais comment vous faites pour me parler ? Personne ne le peut. Cet ordinateur est sensé être inaccessibles depuis l'extérieur. Mon père me tuera en apprenant que je suis entrée en contact avec quelqu'un !

-Votre père ? Me serait je trompé de réseau ? J'ai dût me tromper dans les réglages du logiciels.

-Alexis Lucas. Je suis sa fille. Et si vous voulez tout savoir, je vis dans une bulle en verre, où? Je l'ignore.

-Vous êtes la fille de monsieur Lucas ? C'est mon nouveau patron. Je ne me suis donc pas si trompé que ça. Vous dites que vous vivez dans une bulle en verre... par la fenêtre est, que voyez vous ?

Judith se déplaça vers la fenêtre est et vit le toit de la tour voisine, où il était affiché en grandes lettres lumineuses ces trois mots qu'elle connaissait par cœur depuis toujours "Graham Karter Corporation". Elle en fit donc part à Emeric qui lui répondit :

-Alors, la bonne nouvelle, c'est que nous somme dans le même immeuble. La mauvaise c'est que je ne sais pas où. ..

-Ah ça, moi je le sais, je suis au tout dernier étage.

Emeric leva un sourcil, étonné. Ça ne pouvait pas être possible, lui même y était. A moins que... Il sortit la tête par la fenêtre et découvrit alors qu'un étage supplémentaire était au dessus de sa tête. S'il s'était attendu à ça... Il repris son smartphone depuis lequel il effectuait toutes ses opérations de contrôle, et tapa à toute vitesse sur le clavier.

-Et comment accède-t-on à votre étage  ?

-Si je le savais, cela ferait bien longtemps que je serait allée faire un tour.

La jeune fille baissa les yeux après avoir écrit ces mots. Si son père les lisait, elle était une fille morte. Elle s'empressa donc d'ajouter :

-Ne lui dites pas que j'ai dit ça.

-Ne vous inquiétez pas, cette conversation est entre vous et moi. Personne ne peut y avoir accès. 

Puis Emeric ajouta dans un message supplémentaire:

-Je ne peux vraiment pas accéder à votre ordinateur ? Non pas que je veuille me montrer insistant, mais si ma première mission je la rate déjà, je ne donne pas cher de ma peau pour la suite.

-Je ne sais pas... c'est la première fois que je discute de la sorte avec un inconnu... Je vous dirais d'attendre le retour de mon père et de lui parler de mon PC numéro..., elle remonta la conversation afin de le retrouver, 354, mais s'il vous plaît, par pitié, ne mentionnez pas mon nom. 

-Ça ne risque pas, je ne le connais pas.

-C'est parfait comme cela. 

Puis la petite blonde, dont les mains étaient moites de peur de se faire surprendre, cliqua sur la croix rouge, fermant ainsi la fenêtre, coupant toute communication avec cet étrange Emeric Desmarais. 

Emeric resta pantois durant quelques longues secondes devant son téléphone, cette étrange conversation l'avait dérouté. Et sa nature de hacker lui donnait envie d'en savoir plus sur la mystérieuse fille du PC 354. Il secoua la tête, comme pour se l'enlever de l'esprit, et pianota à nouveau sur son téléphone afin d'effacer toute trace de son passage. Personne n'en saurait jamais rien. Pas même, il l'espérait, M. Lucas.

Raiponce, Ou La Jeune Fille Du Haut De La TourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant