Souviens toi

1.9K 39 11
                                    

Chapitre 1 :
Gims courait à en perdre haleine dans le parc en bas de chez moi. Elle courait partout et semblait si libre, si insouciante. Autour de moi la nature revivait en ce début de printemps. Les oiseaux chantaient, le vent soufflait dans les feuilles des arbres. Tout paraissait si serein autour de moi. Je l'étais moi aussi. On venait de finir les répétitions pour les stages de danses que j'allais prochainement donner dans la ville de Lyon. En parlant de Lyon, où était passé mon lyonnais ? Il courait derrière son fils alors qu'il avait déjà sa fille sur les épaules. Il était en pleine galère et c'était toujours très drôle de le voir avec ses jumeaux. Mon mari était magnifique. Il l'avait toujours été il paraît. Je n'aurais su le dire. Aucun souvenir de ma vie avant lui. Un trou noir vide de sens comme le serait mon existence dans mon grand brun. J'avais aucune idée de ma vie avant lui. Il n'avait jamais eu personne d'autre pour mon esprit. Il était le seul et l'unique et c'est probablement ce qui le rendait aussi angoissé. J'avais sûrement envie d'autre chose selon lui, de connaître quelqu'un d'autre. Et je n'arrivais pas à lui faire une raison et à le rassurer.
Nos enfants étaient magnifiques eux aussi. Mia et Ethan nos deux enfants de quatre ans étaient infatigables comme leur papa. Bon en ce moment même je pense que le papa n'en pouvait plus du tout.
- Ethan, viens là mon chéri ! Je disais de la voix la plus douce que je pouvais. Mon petit garçon arriva avec ses grand yeux verts. Il courait vite. Rayane arriva en marchant derrière complètement essoufflé.
- Merci de ton aide j'ai cru que je n'allais jamais le rattraper ce petit monstre ! Dit-il en ébouriffant les cheveux d'Ethan.
- J'ai vu ça, viens là mon bébé on va rentrer faire le goûter d'accord ?
- Voui ! Disait Ethan avec sa voix de petit garçon alors que sa sœur Mia descendait des épaules de mon mari et dansait autour de lui. Ses longs cheveux fins volaient dans tous les sens. Elle avait déjà tous mes gestes avec l'énergie débordante de son papa. Mes deux petits foncèrent sur moi me faisant basculer dans l'herbe.
- Faite doucement avec maman les enfants, il faut pas la casser je pourrais pas trouver mieux ! Dit il en venant me prendre dans ses bras et m'embrasser furtivement. Alors Déni on va faire le goûter ou tu préfères rester allongée dans l'herbe fraîche ?
- C'est un choix difficile mais si mon goûter me tient dans ses bras ça peut m'aider à me décider.
- Maman maman j'ai faim, couinait Mia en tirant sur le pantalon de Rayane. On rigolait en cœur avant de prendre la main de nos petits monstres. On était heureux aujourd'hui. Mais ça n'avait pas toujours été ainsi.

Il y a six ans :

Le sombre s'emparait de ma vue et de mon esprit. La panique prenait d'assaut mon corps. Je tremblais de manière incontrôlable. Un foulard était enfoncé dans ma bouche et mes mains attachées dans mon dos. Qu'est ce qu'il allait me faire ? Qu'est ce que j'avais bien pu faire ou dire pour le mettre dans un état pareil ? Un violent coup me frappait le dos, je me tordais de douleur et hurlais autant que je pouvais. Une claque sur ma joue droite me calmait. Si je voulais que tout cet enfer s'arrête enfin je devais encaisser, me taire et résister autant que je le pouvais. Autant que mon corps supportera je fermerais ma gueule. Mon cauchemar continuait indéfiniment. Les minutes devaient des siècles et des siècles des millénaires. Puis mon corps cédait sous la pression et la violence des coups. Le noir m'emporta dans le vide. La sollicitude m'engloutissait de toutes ses dents.

Je me réveillais en sursaut dans une chambre hostile d'hôpital. Il y avait énormément de fleurs autour de mon lit. Le bruit des appareils me forçaient à prendre la tête entre mes mains. Pourquoi j'avais mal partout ? Une lumière douce se faisait tamisée à travers les rideaux de la fenêtre où les volets étaient légèrement ouverts. Je regardais mes bras qui étaient recouverts de bleus. Je soulevais mon t-shirt et découvrait un ventre plat noir d'hématomes, mes côtes étaient bandées et ma poitrine me faisait affreusement mal. Ma tête était si douloureuse. J'étais incapable de me souvenir de quoi que ce soit. Mon premier réflexe était d'appeler une infirmière. Elle arriva quelques minutes plus tard vêtue d'une longue blouse blanche en coton et d'un support avec un dossier posée dessus. Elle me regarda attentivement avant de s'approcher doucement de moi.
- Bonjour mademoiselle, je me présente, je suis Layla Troai l'infirmière qui va s'occuper de vous durant votre séjour à l'hôpital. Déjà comment vous sentez vous ?
- J'ai mal à la tête. Et j'ai soif, affreusement soif.
- Je vais aller vous chercher de l'eau. Le médecin va venir d'ici quelques minutes. Je reviens.
Elle sourit et partit de la chambre en quelques secondes. Après un petit instant un homme d'une quarantaine d'année s'avança vers mon lit, un sourire apaisant sur le visage.
- Bien je vais vous poser quelques questions simples. Comment vous appelez vous ?
Un trou béant était dans ma tête. Je ne disposais d'aucune information, rien comme si je venais de naître. Qui étais-je ? Personne n'était venu me voir et qui pourrait me donner ces informations qui me manquaient ?
- Je.. Je n'en ai aucune idée.
- Savez-vous ce qu'il vous est arrivé ?
- Non je suis navrée.
- Hum je vois. Il y a un homme et une femme qui sont arrivés pour vous voir. Vous désirez les laisser entrer ou êtes vous trop fatigué ?
- Non je vais bien, je veux les voir.
- Bien.
Il sortit de la chambre sans plus décrocher un mot. Après quelques instants deux personnes entrèrent comme promis dans ma chambre. Il s'agissait bien d'un homme et d'une femme mais aucun des deux avaient un visage qui m'étais familier.
- Denitsa ! Dit le jeune homme. Il était plutôt grand avait les cheveux demi-long et de grand yeux verts. Il avait une barbe de trois jours adorable. Lorsqu'il souriait on pouvait voir des dents blanches et parfaitement alignées. Il portait un blouson rouge, un t-shirt blanc et un jean noir serré. À côté de lui une jeune femme blonde magnifique me regardait de manière très affective. On devait être amis tous les trois. Mais j'étais vraiment incapable de qui il s'agissait. Ses cheveux étaient lâchés et elle portait une petite robe portée sous une veste en vieux jean. Je m'appelais donc Denitsa. C'était de quelle origine ce prénom ? L'homme s'approcha de moi. Il était très beau il fallait bien l'avouer.
- Ma Denitsa tu es enfin réveillée. Comment tu te sent ? Sa voix était légèrement grave, il semblait vraiment soulagé.
- Je.. Oui ça va. Mais, qui êtes vous tous les deux ?
Sous leurs yeux médusés je savais que j'avais dit une connerie.

------------

Voilà donc la première partie de '' Foi de la mémoire '' une histoire centrée sur Rayitsa. J'avais envie de faire autre chose qu'une histoire centrée sur leurs activités. Dite moi ce que vous en pensez et si ça vous plait surtout.
Bonne journée ou soirée à tous !

La foi de la mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant