HS : With you (4)

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Chapitre 4 :

Je perdais le fil du temps. Quelle heure il était ? Une ? Deux ou trois heures du matin ? Je ne savais pas. En fait j'en avais plus rien à foutre. Absolument plus rien puisqu'elle est partie. Elle est partie comme une voleuse. Elle n'a emmené aucune affaire au passage. J'ai pas compris. J'avoue que ça me dépasse. J'aimerais comprendre. J'aimerais avoir l'explication qu'il me manque. Je lui avais ouvert mon cœur comme si on m'faisait une opération ouverte. Et qu'elle était aux premières loges. J'avais bravé tout ce que je m'étais fixé. Envoyant tout ça en l'air. J'arrivais pas à croire que ça faisait même pas un mois que je la connaissais et qu'elle était devenue si importante pour moi. Je sais pas pourquoi elle est partie. Et si j'le savais j'aurais p'être moins l'impression d'être découpé en deux. Ouais la moitié de moi a dégagé au moment même où la porte s'est refermée. Un peu comme je l'avais fait moi même. Et dieu seul sait à quel point j'regrette pas cette vie là. J'avais envoyé toute la merde que j'pensais à Carla. J'avais décapité mes ressources vitales pour montrer à Denitsa qui j'étais vraiment. Et elle a fui. Putain ouais elle est partie. Comme une foutue furie. Comme une foutue lâche. Et pourtant j'pensais pas qu'elle était comme ça. Après tout c'est vrai quoi ! Elle avait eu l'audace de m'embrasser. De coucher avec moi. Pourquoi quand j'étais déterminé à faire les choses bien elle me fuyait comme la peste ? Comme un putain de connard qui s'est foutu de sa gueule alors que mon dieu c'est pas le cas. J'suis pas comme son ex moi. J'suis pas comme ça et j'le serais jamais. Ou si j'le deviens qu'on m'abatte. Enfin qu'on fasse quelque chose quoi. Non j'avais beau me torturer l'esprit ça rentrait pas. Mon esprit il était au point mort. Exactement comme ma vie. J'pensais vraiment que Denitsa en valait la peine. Et j'en suis toujours persuadé. Mais elle a très mal réagi. Et maintenant on dirait qu'elle arrive pas à ravaler sa fierté. Si ça se trouve elle ne sait même pas qu'elle a fait une connerie. Ouais si ça se trouve tout ça c'est qu'un foutu quiproquo. J'aurais aimé qu'elle me croit quand j'lui disais que je l'aimais. Et pourtant j'pensais le lui avoir prouvé. À plusieurs reprises. J'arrivais toujours pas à savoir quelle heure il était. Le temps passe tellement lentement. J'te promet que j'pense à toi tout le temps. Mais j'ai l'impression d'avoir tout perdu. Une seconde fois. J'ai l'impression de mourir quand tu n'es pas là. En fait j'ai l'impression de mourir tout court. M'alimenter est devenue une option. T'étais partout dans ce foutu duplex. La cuisine. La bouffe. Putain ta cuisine. C'était tous tes meubles. Tout respirait toi. L'atmosphère était baigné de ton parfum. J'savais même pas comment j'avais fait pour vivre dans notre appartement. Huitième jour. Ça fait huit foutus jours que t'as claqué la porte. Et j'commence à perdre l'espoir qui me criait pourtant que tu rêvais de revenir. Si ça se trouve t'es avec ton cher Julien ? Ou ton '' nouvel amoureux '' rien ne prouve que c'est vraiment moi. Après tout là j'suis plus sur de rien. De rien du tout. Tout c'que pensais d'acquis t'as tout envoyé valsé sur ton passage. Avec tes yeux hypnotisants, tes cheveux ondulés et ton corps à tuer tous les hommes sur ton passage. Tu pouvais nous faire tous tomber comme des mouches. Et j'le savais. Je pensais pas mais tellement pas que t'étais ce genre de femme à jouer de ses atouts sur les hommes. Non j'en suis persuadé. Même si tu pourrais t'le permettre. Honnêtement. J'ai jamais vu une aussi belle femme que toi. Et dieu seul sait que j'en ai vu. J'ai honte bordel. J'me sens tellement dégueulasse. Mais tellement seul aussi. J'ai juste besoin de toi. Sans ta présence j'me sens mourir. Parce que ma vie sans toi elle ressemble plus à rien. Juste à un champ de bataille ravagé par toutes les merdes qui sont passées par là. J'ai dit à un moment que t'étais ma bouteille. Que j'étais un alcoolique avec toi. J'suis dépendant. Et j'arrive pas à me passer de toi ne serait ce que dans tous les instants du quotidien. Et quand j'arrive enfin à me décider à partir j'prend peur. C'est pathétique. Je suis pathétique. Mais mon rendez vous avec mon agent me tire de mes quatre murs. J'aimerais tant que tu reviennes. J'aimerais parce que moi j'serais jamais parti. Je sais. Bordel ouais je sais quelque part tout au fond de moi que t'es cette foutue personne qu'on attend. Et certaines personnes ne le trouvent jamais. Et apparemment j'faisais partie de ceux qui ont un sens unique. Donc j'me suis tapé ce foutu mur. Pile au moment où je commençais à y croire. À croire qu'on fonçait tous les deux dans ce foutu fossé. Que pour une fois j'étais pas tout seul. Que pour la première fois la seule personne que je laissais m'approcher voudrait bien de moi. D'la foutaise. J'aurais jamais dû y croire rien qu'une seule seconde. J'devais avoir une mine affreuse. Mais c'était bien le dernier de mes soucis. Attendre désespérément que la femme qu'on aime revienne c'était tellement plus épuisant qu'un mois de tournage sans coupures.
'' - Rayane qu'est ce qui t'arrives ?
- Rien.
- Ne dis pas n'importe quoi. T'as une mine affreuse. On dirait que t'as arrêté de dormir. T'as des soucis ? Tu sais bien que tu peux tout me dire.
- J'te dis que ça va. Oui je suis juste fatigué.
- Tu as maigris.
- J'en sais rien.
- Ce n'était pas une question : tu as maigris.
- Si tu le dis.
- T'étais déjà pas gros mais là... Je sais pas ce qui t'arrives mais il faut que tu restes en bonne santé. D'accord ?
- Ouais d'accord. Il faut que j'y aille.
- Tu as finis de lire les scripts ?
- Presque. Il ne en reste plus que deux à lire.
- Bien je te rappelles pour tes prochains rendez vous.
- D'accord. '' je me levais et claquais la porte derrière moi. J'étais dans une humeur exécrable aujourd'hui et je n'avais qu'une envie. C'était d'aller chez moi et de me morfondre avec une bouteille d'alcool. C'est tout ce qui me rattachait à elle. J'avais pas moyen de la joindre. Ni même de la retrouver. Je savais pas où était son lieu de travail. J'avais pas son numéro de téléphone et je connaissais aucun de ses amis. Je pouvais qu'attendre et c'était en train d'me bouffer l'intérieur. De dévorer tous mes organes vitaux. J'pensais pas qu'un jour je pourrais tomber aussi bas à cause d'une femme. J'avais jamais été comme ça. Toujours à prendre du recul. Toujours à faire attention de ne rien laisser derrière lui. C'était ça ma vie avant. Et j'avais envie d'me donner des claques. Ma mère m'avait toujours dit de pas s'attacher tant qu'on était pas sur que c'était la seule personne qui allait jamais nous faire du mal. Je l'avais écouté. Jusqu'au dernier moment j'ai fait ça. J'me tirais dés que j'en avais l'occasion. J'en avais rien à foutre. Et apparemment elle avait fait la même chose avec moi. Et j'me rendais seulement compte de tout le mal que j'avais pu causer. J'men voulais à présent. La bouteille devant moi me criait de la vider d'une traite. Mais j'avais p'être pas mérité tout ça. Après tout moi j'voulais faire les choses bien. Et même si c'était égoïste j'espérais qu'elle de son côté elle s'en voulait. Qu'elle était rongée par la culpabilité. Et que si elle revient elle aura la plus belle excuse juste pour que je puisse la regarder. Mais la voir sans pleurer ou être le plus soulagé ça me paraissait totalement impossible. J'attendais juste qu'elle rentre. J'attendais que ça. J'y croyais encore malgré tout c'que j'pouvais dire. J'y croyais dur comme fer. Et si au moins l'alcool ne faisait rien oublier il me permettait de décoller de terre. Ton canapé. Ton canapé est devenu mon lit. Parce que j'arrive plus à monter là haut sauf si nécessaire. Neuvième jour. Je passais inlassablement les doigts dans mes cheveux. J'arrivais même pas à lire les textes. Pourtant c'était mon travail. Ça aurait dû me motiver. Bah pas du tout.
'' - Rayane ?... '' le bruit de la porte et d'une petite voix me fit ouvrir les yeux. J'étais vautré sur le canapé. J'avais enfin réussi à dormir. Je me redressais avec difficulté et me retournais lentement vers l'entrée de l'appartement. Un sac de sport était posé sur le sol. Des chaussures balancées sur le côté de la porte. J'avais un goût de déjà vu tout à coup. La petit brune que j'avais cru ne jamais revoir s'avançait timidement dans l'entrée. Elle avait les cheveux dans tous les sens, totalement ondulés. Ses joues étaient rougies à cause du vent de l'extérieur. Je me redressais davantage de façon à être totalement en face d'elle. Denitsa était dans l'entrée. Plus divine que jamais.
'' - Rayane... '' elle répétait mon prénom avant d'avancer de deux pas. Je ne bougeais pas. À l'évidence j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une illusion dû à la bouteille d'alcool qui était d'ailleurs encore posée sur la table. Je devais avoir l'air d'un gros ivrogne mais tant pis.
'' - Denitsa. '' elle avança encore jusqu'à atterri à ma hauteur. J'avais envie de reculer. Mais j'étais de marbre. Mon système nerveux était totalement déconnecté avec la réalité. Qui était dingue en passant. Tant de questions fusaient dans ma tête. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Pourquoi elle est revenue tout à coup ? J'comprenais plus rien moi.
'' - Je.. Je suis désolée. J'ai déconné.
- Sans blague ? Non. Tu crois ?
- Arrête Bensetti je plaisante pas... Je suis tellement désolée.
- J'men fou de ça. Pourquoi t'es partie ? Donne moi ton excuse vas y.
- J'avais... besoin de réfléchir.
- Et ça t'aurais cassé le cul de ne pas claquer la porte quand j'avais le plus besoin de toi ? Non ça t'ai pas venu à l'esprit une seule seconde ?
- Mais..
- Non laisse moi terminer. Ecouter bien Denitsa parce que je vais pas te le redire deux fois. J'tai ouvert mon cœur devant toi, devant tes foutus yeux. J'ai pas pu me cracher derrière quoi que ce soit. Et toi t'es partie. J'ai pas compris. Putain mais je suis quoi pour toi ? Un jouer de consolation quand tu le désires ? Je suis pas ton jouet Denitsa. Et si tu peux pas comprendre ça bah j'serais jamais rien pour toi.
- Tu te trompes.
- Ah oui ?
- Oh oui.
- Bah vas y. Prouve le moi.
- D'accord mais d'abord écoute. J'avais pas le choix de partir. J'avais pas le choix parce que j'étais totalement dépassée par les événements. Tout s'enchaînait. J'comprenais rien non plus à tout ce qui m'arrivait. J'ai dû régler beaucoup de choses à mon boulot. J'ai dû mettre les points sur les i avec Julien exactement comme toi avez ta foutue ex. J'ai réagi comme ça parce que j'étais rongée par la jalousie. Et je sais que j'ai mal agi. Je sais et j'suis désolée. Et quand j'ai compris dans quelle merde je m'étais encore foutue j'ai pas osé revenir de peur que tu m'exploses à la gueule et que tu me vires de ta vie alors que je viens juste d'y entrer. Alors j'ai préféré laisser passer quelques jours. Je sais que c'était pas intelligent mais sur le coup j'ai trouvé que ça. Je suis vraiment désolée. Je regrette de pas avoir répondu. Mais j'pensais juste pas qu'un mec comme toi pouvait s'intéresser une seule seconde à une fille comme moi... T'étais tellement extérieur a tout ce que t'entreprenais. T'étais intouchable. Et c'est ça qui m'a plu chez toi. J'adore ton arrogance parfois, j'adore que tu te moques de moi et de mon accent, de mes expressions de fausse française, j'apprécie que tu aimes ma cuisine, plus que ce que l'on pourra me dire par n'importe qui. J'ai tout compris, tout s'est mis en place quand j'ai vu Julien avec cette femme. J'te jure. J'ai réalisé que ma place elle était avec ce type. Elle était avec mon coloc que je connaissais depuis juste quelques semaines. C'était court. Et je savais pas où j'allais. Moi non plus j'ai pas compris ce qui s'est passé entre nous. Mais tout c'que j'sais c'est que je regrette rien. Absolument rien. Et portant j'te jure que je regrette tout ce que j'ai fait par la suite. J'aimerais revenir en arrière. J'aimerais te prouver à quel point j'suis folle de toi. S'il te plaît. Pardonne moi.
- J'attendais que ça. '' je me levais du canapé. J'étais prêt à partir. J'étais touché bien sûr mais je voulais qu'elle me montre physiquement qu'elle me voulait. Qu'elle hésitait plus. Qu'elle était sure de son choix. Et que si elle me retenait pas, je dégageais et plus jamais elle me reverrait.
'' - J'vais te le prouver. '' elle agrippait mon t-shirt et me tira de toutes ses forces vers elle. Elle abaissait la tête en appuyant avec une légère pression de ses doigts dans mon cou. Je ne l'arrêtais pas. Jusqu'où était elle prête à aller ? Elle m'embrassait avant de relever mon t-shirt au dessus de ma tête. L'envoyant dans un coin. On y prêta pas la moindre attention. Je la regardais qui à son tour de débarrassait de son haut. Crise cardiaque imminente.
'' - J'vais te prouver tout c'que tu veux Bensetti. ''

Épilogue :
'' Ya no me importa
Ni el día ni la hora
Si le ho perdido todo
Me has dejado en las sombras
Te juro que te pienso
Hago el mejor intento
El tiempo pasa lento
Y yo me voy muriendo ''
[ Je m'en fiche
Du jour ou de l'heure
Si j'ai déjà tout perdu
Tu m'as laissé dans les ombres
J'te jure que j'pense à toi
Je fais de mon mieux
Le temps passe lentement
Et moi je vais mourir. ]
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Coucou les amis ! Alors voilà ce HS est terminé. Il est peut être temps de vous dire que je l'ai écrit en m'inspirant de la musique '' Subeme la radio '' alors des avis ? No vent s'il vous plaît !

La foi de la mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant