Keep calm

499 33 15
                                    

Chapitre 18 :
'' Savoir ma fille en souffrance régulière m'était totalement insupportable. ''

'' - On a pas le choix, il faut que les médicaments agissent sur son corps. Alors on fait intraveineuses. Elle a 39,5 on peut pas la laisser comme ça. Elle a vomi qu'une seule fois ?
- La nourrice nous a dit qu'une seule fois en tout cas.
- Vous avez bien fait de l'emmener tout de suite. On va s'occuper d'elle. Et on va la garder pour la nuit. Rentrer chez nous. '' on avait pas vraiment le choix. Alors Rayane et moi on sortait de l'hôpital. On était tous les deux tendus, inquiets. On avait peur. On avait très peur. Sachant qu'il fallait toujours rajouter un peu de température à celle prise sous son bras, ça voulait dire qu'elle avait plus de quarante. Sur un bébé de six mois c'est impossible. C'est beaucoup trop. On avait peur qu'elle y reste. Même si on savait les médecins compétents. Mia était née avec l'estomac non achevé. Et le fait qu'elle ne puisse pas manger et se développer comme elle le devrait ralentit la finition de cet organe. On ne comprenait pas Ethan semblait lui en parfaite santé. On essayait bien sûr de nous rassurer. Ils avaient sûrement vu plus grave. Mais Mia était petite. Elle était maigre.
'' - Vous pouvez rentrer chez vous Anita, allez dormir. Merci de nous avoir prévenu.
- Bonne nuit, vous pouvez me tenir au courant pour la petite ?
- Bien sur. '' on était affalés dans le canapé. Ethan dormait dans un petit lit aménagé juste à côté de nous. Il dormait à point fermé. Il s'était enfin re décalé, il faisait ses nuits.
'' - Tu crois qu'ils vont trouver pour Mia ?
- J'espère. Il n'y a pas de raisons. Je suis sur que ce n'est pas très grave.
- Et si ça l'est.
- On avisera. Ça va aller Déni d'accord ? Je suis là. On est tous les deux là pour elle. '' On allait se coucher pleins d'appréhensions. On avait peur d'apprendre une mauvaise nouvelle dés le lendemain matin. Mais on gardait espoir. Partir perdant n'était pas notre genre. On était le couple de tous les records non ? On désespérait jamais. La positive attitude c'était la devise de Rayane. Je poussais la poussette double que nous avions acheté avant leur naissance. Elle nous avait coûté une véritable fortune. Mais elle était tellement pratique. On retournait à l'hôpital comme convenu, avec Ethan qui jouait avec son Doudou. Comme ça il ressemblait tellement à son papa. Les yeux gros comme des soucoupes. Verts comme la menthe fraîche. Les cheveux foncés. Comme les miens. Bruns aux yeux verts. C'est les plus rares après les roux aux yeux bleus. Non c'est vrai. On passait les portes. Devant la réceptionniste on passait pas inaperçu, même avec notre poussette et les casquettes posées sur nos têtes.
'' - La famille Bensetti ! '' eh merde.
'' - Vous venez pour votre fille Mia ? Je vais appeler le médecin. Attendez là il va arriver. '' on levait tous les deux les yeux au ciel. Bon dieu. Comme annoncé le médecin arrivait et nous fit le suivre jusqu'à une petite chambre. L'hôpital pour enfant avait les murs recouverts de dessins d'enfants passés par là. On arrivait finalement à destination.
'' - On a réussi à faire chuter la fièvre. Les médicaments ont fonctionné.
- Vous avez trouvé pourquoi elle était tout le temps malade ?
- Malheureusement oui. Et ça n'a rien à voir avec l'hiver même si ça a favorisé ses rechutes. Mia a une inflammation très grave des amygdales. Ce n'est pas grave ne faites pas cette tête. Il faut l'opérer. Mais ce n'est pas possible à son âge. Il faudrait attendre minimum ses trois ans. Et les antibiotiques n'arrangent rien. Ils les pourrissent. Je peux vous dire d'or et déjà qu'une des deux est sûrement verte de naissance. Voilà elle est malade tous les week-end. Si elle continu à prendre des médicaments elle va passer l'hiver. Avec les beaux jours ça va devenir plus éloigné. Mais au moins une fois par mois elle sera malade. Je tiens à vous le dire maintenant. Essayer qu'elle soit toujours bien protégée à son cou. Si elle vomie de nouveau les médicaments n'hésitez pas à nous la remmener. Voilà. Bonne journée à vous. '' Vous dire qu'on avait pas flippé ça aurait été mentir sur toute la ligne. Mais le médecin avait raison. En arrivant au printemps les angines s'espaçaient mais au moindre courant d'air elle choppe la première saloperie qui traîne. Le lait chaud est quasiment sa seule nourriture. Elle est tellement plus petite qu'Ethan qu'on dirait qu'ils ne sont plus jumeaux. Pendant notre semaine de vacances aux Caraïbes on appelait tous les jours chez Christian pour savoir s'il s'en sortait et comment allaient nous bout de chou. Déjà deux ans qu'on était mariés. C'est fou comme le temps passe. J'me revois sur cette plage dans le sud de la France volée dans les airs alors que Rayane et moi venons de nous dire Oui pour le meilleur et pour le pire. Notre couple semble résister à tout. Aux imprévus de Mia, aux tournages parfois de quelques semaines. Même s'il revenait tous les soirs. Grâce à la nourrice que nous avions engagé on avait gardé un temps soit peu de vie privée. Et c'est sûrement ce qui nous gardait toujours aussi près l'un de l'autre. J'peux vraiment pas imaginer ma vie sans lui. Et je crois que de son côté c'est pareil. On avait commencé à chercher une petite maison un peu plus éloignée de Paris, dans la périphérie. Mais c'était tellement blindé qu'on avait déposé pleins de dossiers à plusieurs adresses. Des maisons avec trois chambres avec un bout de jardin c'est quasiment impossible à trouver. Mais on perd jamais espoir. On était sur la plage de la petite île où on séjournait durant une semaine, les pieds en éventails, un cocktail de fruit posé à côté de nous. Sous les palmiers, devant la mer azur, claire, on voyait à travers lorsqu'on s'y baigne. Je montais sur le dos de Rayane alors qu'il se baignait, on tombait tous les deux, la tête la première.
'' - Denitsa ! Mais qu'est ce que je vais faire de toi !
- Hum.. je suis sure que tu vas trouver.
- Tu me chauffes là ?
- J'sais pas t'en penses quoi ?
- J'pense que oui, et que j'vais aller te régler ton cas dans notre chambre.
- Tu n'oserais pas ?
- Tu veux parier bébé ? '' il me soulevait sur son épaule, comme un vulgaire sac à patate, l'os de son épaule me rentrait dans le ventre. Des gémissements franchissaient mes lèvres alors qu'il montait les escaliers de l'hôtel. Aie. Aie. Aie. Chaque marche faisait mal. Il ouvrit la porte avec la carte magnétique. Je glissais contre son torse. Il captura mes lèvres.
'' - On ne va pas salir notre lit non ? On est plein de sable.
- Hum. Tu proposes quoi ? '' il riait et me prit la main avant de me tirer vers la salle de bain.
Deux jours avant de faire nos valises on reçu un appel, un appel qu'on attendait.
'' - Madame Bensetti ?
- Oui ?
- Votre dossier a été accepté pour la maison. Ils veulent signer la semaine prochaine.
- Non ? Génial !
- On dit Mercredi 15h, ça vous va ?
- Dite leurs que c'est bon. Merci d'avoir appelé. '' je raccrochais et me tournais vers mon mari qui était plongé dans son téléphone.
'' - Rayane ?
- Hum ?
- C'esf bon pour la maison, on va signer la semaine prochaine.
- Sérieux ? Ohhhh on va avoir pleins de cartons à faire ! Roh.
- Pauvre chat. Allez notre dernier déménagement était drôle.
- Oui t'as tout cassé.
- C'est même pas vrai.
- Bien sur. Tu veux que je te fasse une liste ?
- Non non c'est bon. '' En rentrant, on sortait de l'aéroport. Mes enfants me manquaient et j'avais hâte de les retrouver. Christian était là, les petits dans leur poussette. Rayane et moi on courait presque pour les retrouver.
'' - Salut mon Chris. Ils ont été sages ?
- Salut Bulgaria. Oh oui, ils ont presque pas pleurés, des vrais p'tits anges.
- Même toi là tu as été sage ? '' je disais en prenant mon fils dans mes bras. Je lui faisais mille petits bisous avant de le donner à son père. Mia dormait. Ma petite puce.
'' - Et Mia ?
- Elle n'a pas été malade. Et elle n'a pas vomi le lait qu'elle acceptait boire.
- Je crois qu'il serait plus rentable d'acheter une vache.
- Rayane ! '' il n'avait pas tord. C'était dramatique. Ethan était déjà aux petits pots alors que Mia non. En arrivant à l'appartement on fit faire leur sieste aux enfants avant de s'aventurer à faire les cartons. Enfin je me concentrais pour ne rien casser. On avait accumuler tellement d'affaires depuis qu'on était arrivé ici. Whoua. Pourtant ça faisait tout juste deux ans. Mais on s'était dit que les petits avaient besoin de leur propre chambre. Surtout si un des deux pleure. Qu'il ne réveille pas l'autre. Un à gérer est toujours plus sympathique que deux en même temps. On avait installé des protections partout dans l'appartement dés leur naissance. Et Ethan s'aventurait partout sur ses petits genoux. Il avait des petits bleus mais il s'en foutait lui. Un vrai casse cou. Tel père tel fils.
'' - Bah alors mon bébé tu comptes aller où comme ça ? '' Rayane prit Ethan dans ses bras en le soulevant et l'allongea sur le canapé, en tenant sa tête d'une main il lui chatouillait le ventre de l'autre. J'entendais mon fils rire aux éclats. J'étais appuyée contre le bar de la cuisine, une larme au coin de l'œil. J'étais heureuse. Mais le soucis de ma fille malade me perturbait toujours. Il fallait attendre minimum ses trois ans. Ils allaient bientôt avoir tout juste un an. J'entendis un grand bruit alors que j'étais dans la cuisine je courais, pour voir ce qu'il se passait. Ethan pleurait. Il avait eu peur. Mais moi j'étais prise d'un fou rire incontrôlable. Il venait de casser un vase. Aussi maladroit que ses parents. Rayane arriva tout aussi vite que moi et on riait tous les deux avant d'aller le consoler.
'' - Bah alors ? Tu casses tout ? Tu fais comme maman ? Allez Ethan c'est pas grave.
- Pleure pas mon chéri '' il s'arrêta avant de rire aux éclats avec nous. On aurait pu croire qu'il était bipolaire sin''il n'avait pas été un bébé. Notre bébé.

En fermant le camion, on fermait un chapitre de notre vie. Je n'avais presque rien cassé. Presque. Juste la cafetière et une armoire en la démontant. Il faut dire que celui qui l'avait monté l'avait très mal fait. On avait beaucoup rit. Ne pas se prendre la tête et profiter au jour le jour. C'était ça notre vie. En prenant la route chacun dans notre voiture, chacun avec un petit. Au moins Rayane n'allait pas être malade. Il était le premier, je le suivais et le camion nous suivait à son tour. La maison était à trente minutes en voiture, mais la circulation n'était pas bonne. J'avais l'impression qu'on était un convoi exceptionnel comme on voyait parfois à la télé et qu'on se rendait à l'autre bout de la France. On était peut être en plein mois de Septembre mais il faisait encore une chaleur torride. Je pouvais pas rouler les fenêtres ouvertes déjà à cause du courant d'aire pour ma fille mais en plus à cause des odeurs de pots d'échappements. Mon mari m'avait promis de ne pas mettre la musique forte à cause d'Ethan. Les bébés ont les oreilles fragiles. J'ai appris ça pendant ma grossesse. Et tout ce que j'ai appris j'essayais de le respecter. Je voulais faire les choses biens. En arrivant en fin d'après midi, on était tous crevés, sauf les enfants qui visiblement avaient dormi tous deux tout le temps du voyage. En arrêtant la voiture, Ethan s'est réveillé presque instantanément. C'est une vrai pile électrique. Il arrive presque à se mettre debout. Ce petit monstre. Les déménageurs dégorgeaient le camion à vitesse grand v. Ils ont mis quasiment trente minutes alors que nous on aurait mis une journée. C'est dans ces moments là qu'on s'aperçoit qu'on se convertie pas dans n'importe quel métier. La maison était grande. Trois chambres comme convenu, une salle de bain en bain en bas et en haut. Une grande pièce à vivre avec cuisine ouverte, un petit jardin, un barbecue, un salon de jardin. On avait positionné les meubles très vite. On était d'accord sur tout. On se prenait vraiment pas la tête. La cuisine était toute équipée, d'où o avait tout laissé dans notre ancien appartement. Sauf la cafetière qu'on allait devoir changé. On montait en priorité les lits des bébés. Nous on dormait sur le canapé. Au bout de nos vies. On s'endormait dans les bras d'un de l'autre. Aujourd'hui une nouvelle page s'ouvrait.

------------

Coucou les amis ! Nouvelle partie on progresse vite dans le temps, une nouvelle page s'ouvre et la tome deux est déjà prête. Elle arrivera je pense assez vite. Vous êtes content ? Avis pour la suite ? No vent s'il vous plaît ! xx

La foi de la mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant