My princess

794 46 11
                                    

Chapitre quatre :
'' Mon cher Rayane.. ''

'' Je ne peux pas te dire tout cela en face, pas en te fixant dans les yeux, pas tes pupilles émeraudes magnifiques. Si jamais tu vois cette lettre c'est que j'ai enfin pris ma décision. Et sache qu'elle me brise le cœur. Qu'elle me pétrie mon propre intérieur jusqu'à qu'il ne reste plus rien qu'un immense champs de ruine. Ravagé par mes larmes et la guerre qu'on se livrait toi et moi. Tu sais déjà tout sur ce que je ressens. Je pense pas avoir à m'étaler sur ce sujet dans cette lettre.. Sache aussi que je ne t'oublierai jamais. Que tu resteras ma plus belle rencontre et ma plus belle histoire. Tout cela avec ma plus belle victoire. Continu ton chemin tu es si jeune.
Je t'aime, ta princesse, Denitsa. '' j'en étais là à pleurer toutes les larmes de mon corps sur la chaise de la cuisine le plus silencieusement possible. Que s'était il passé entre nous pour que j'en vienne à le quitter de cette manière ? Il fallait éclaircir tout cela le plus vite possible. Mais pas comme ça.
Je soulevais ma tête de l'oreiller, j'entendais du bruit en bas. J'étais seule dans mon grand lit. J'aimerais tant le souvenir de ce que ça fait de se réveiller dans des bras puissants de l'homme qu'on aime. Moi je me souviens de rien. Je peux pas cacher que j'aimerais. En fait ouais vivre avec Rayane, ça n'a absolument rien d'anodin. Il est vif, gentil, attachant et drôle. Il a l'air si différent de tous ceux que je croise dans la rue. Lui il sourit. Tout le temps. Il a beau rien me montrer, je ne suis pas complètement a l'ouest. Il a peur pour notre situation. Il a sûrement ouais très, très peur que je m'en aille. Mais pour aller où ? Je ne connais que lui. Et un peu jade. Ça fait peu.
Je referme les yeux. Tout est noir dans ma tête. Puis. Grand flash. Je me vois, comme dans un corps étranger, c'est très bizarre. Je me vois hurler à plein poumon. Qu'est ce qui m'arrive ? Un homme est derrière moi. Je ne l'avais jamais vu. Rayane n'est pas là. Je ne suis qu'avec lui. Un sentiment de dégoût et de saleté m'envahit soudain. Alors c'est ça ? C'est ça qui m'a fait perdre la mémoire ? Le coup résonne sur ma tête et dans toute la pièce je tombe à terre. À moitié morte.
J'ouvre les yeux. Paniquée. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux blancs. Je suis dans mon lit. Toujours seule. Rayane. J'ai besoin de voir Rayane. Tout de suite. Alors je descend. Dévalant les escaliers qui me font si peur. Manquant de tomber à trois reprises. Finalement j'arrive au canapé en un seul morceau. Par quel miracle ? Aucune idée. Alors dans un élan de courage dirigé par la peur panique je me blottis tout contre toi. D'une façon totalement naturelle il me semble tu m'emprisonnes dans tes bras. Me collant à toi, contre ton torse chaud. Je peux pas me retenir de pleurer. Un titan de larmes me secoue toute entière. J'ai vu. J'ai vu ce qui m'étais arrivée. J'ai peur que cet homme aux allures de loup enragé revienne défoncer notre porte. Ouais j'ai aussi leur de me retrouver sur le canapé pourri de ce chien. Alors je me serre davantage contre toi.
'' - Rayane..
- Hum... Dors s'il te plaît. Je suis crevé et j'ai une longue journée. '' je pleure encore plus fort. Lâchant sans le vouloir un sanglot déchirant. C'est là que tu comprends. C'est là que tu te redresses.
'' - Denitsa ? Qu'est ce qu'il y a ?
- Je.. Je me souviens. De pourquoi j'ai perdu la mémoire.
- Oh. Merde. '' Tu le soulevés dans tes bras et me ramène dans mon lit. Tu me replaces à droit dans le lit. Mais cette fois ci tu ne pars pas. Non tu restes enfin avec moi. C'est vrai qu'on a plus de places ici.
'' Calme toi et explique moi princesse '' ta voix est calme, posée, elle permet de tenir les larmes qui tombaient sans peine sur mon oreiller. Je sais pas si j'allais arriver à raconter ce que j'ai vu dans mon rêve. Et quelque part je suis intimement convaincue que cette scène, je l'ai véritablement vécu. C'est ça le plus perturbant dans cette histoire. Alors c'est vrai que je peux voir ton visage souriant, doucement caressé per les rayons matinaux. Même le matin j'te trouvé magnifique. Notre chambre est tout à fait sereine. On a la sensation que rien de mal ne peut nous arriver ici. Une sorte de cocon d'amour qu'on a nous même confectionné dans le but ultime de toujours se sentir bien ici. Je pense que je sais pourquoi. Toi et moi on était pas inconnus au grand public. Ouais, tout le monde s'intéressait à ce qui pouvait ou non se passer entre nous. Ici on était tranquille. Pas vrai ? Cachés derrière nos rideaux. Seul le soleil pouvait nous atteindre. C'était ça qu'on voulait. Tu m'as dit il y a quelques jours '' Pour vivre heureux mieux vaut vivre caché '' j'avais pas compris sur le coup mais aujourd'hui, là en face de toi, si, si j'ai compris. C'est vrai, quand on est là face à face on se demande pour quelle raison on voudrait l'exposer à tous. Tout ça là, ça n'appartient qu'à nous. Et j'ai beau regretté d'avoir aucun souvenir, je peux en construire de nouveaux, avec toi, grâce à des moments comme ceux là. Tes yeux sont brillants d'une inquiétude pure et profonde. Ça me touche j'te jure.
'' - J'ai vu ce qui m'est arrivé. Je comprend pourquoi, pourquoi mon petit cerveau a effacé tout cela de mon esprit.
- Dis moi, je suis là. D'accord ?
- J'ai pas tout vu. Mais il y avait un homme. C'était pas toi. J'le connais pas. Enfin je l'ai pas reconnu. J'étais toute seule avec. On était sur son canapé, parce que c'était pas ici. Ouais ça j'en suis sure. Mais Ray, répond moi. Pourquoi on était séparé ? Non en me regarde pas comme ça, s'il te plaît. Juste, répond. '' J'avais l'as envie de gâcher tout ce qu'on était en train de vivre, dans notre bulle. Mais j'avais tellement envie de savoir ce que Rayane le cache. En fait rien pouvait plus me dégoûter de ce que j'avais rêvé.
'' - S'il te plaît.
- T'étais partie. T'es parties plusieurs jours. Je savais pas où t'étais. J'ai essayé de te retrouver, sois en sure. T'as disparu de la circulation. D'un coup. Le seul moment iù j'ai enfin réussi à te retrouver t'étais dans ce lit d'hôpital. Le plus dur c'est quand Jade et moi on a compris que tu nous avais oublié. Je sais que c'est pas ta faute. Mais ça m'a tué de me dire que tous nos souvenirs j'étais maintenant tout seul avec. Ouais j'me suis senti bien con. '' Alors j'avais envie de hurler. Tout ça c'était donc en partie à cause de moi. Non mais sérieusement. Qui pouvait me répondre si même la personne la plus proche de moi n'en sait rien ? Il s'était passé quoi dans ma tête au juste ? J'avais beau retourner le problème dans tous les sens, rien à faire. Pourquoi j'aurais voulu arrêter cette vie alors qu'elle avait tout pour être parfaite ? Ça n'avait aucun putain de sens bordel. J'avais un homme parfait. J'avais un job de rêve qui me permettait de faire ma passion quand je le souhaitais. Tout nous souriait lorsqu'on était ensemble. Pourquoi j'aurais voulu tout foutre en l'air ? Alors qu'on gagnât notre vie et qu'on était amoureux ?
'' - T'as laissé une lettre ce jour là.
- Je sais.
- Comment tu le sais ?
- Eh bien je suis quand même chez moi alors.. Alors fouillé. Non comprend moi ! C'est pas évident pour moi.
- Tu crois que ça l'est pour moi ?
- Non ! Non bien sûr que non... Mais t'es tellement secret. On dirait vraiment qu'on doit t'arracher les doigts un par un pour que tu dises enfin quelque chose. S'il te plaît j'ai vraiment besoin de réponses. Pourquoi j'ai pas voulu m'étaler dans la lettre ? Tu savais quoi au juste ? Ce que je ressentais ? Mais je ressentais quoi ? Je te détestais ?
- Non. En fait c'est bien tout le contraire.
- Ça veut dire quoi ?
- Ça veut dire ce que ça veut dire. Tu m'aimais. Et je sais que c'est pour cela que t'es partie. T'as pas voulu gâcher ça. Parce que t'étais persuadée dans ta petite tête que toi et moi ça pouvait plus s'arranger. T'étais tellement obnubilée par ça que t'as changé à vue d'œil. On avait plus la même complicité. Parce que entre nous ça a toujours été facile. C'était très rare qu'on se dispute tu sais. Les grosses disputes qu'on avait eu ça se comptait sur les doigts d'une main. Ouais et pourtant quand on s'est connu c'était peut être pas si évident. Nos rapports à la base ils étaient pas fait pour devenir comme ils l'étaient avant toute cette histoire. À la base t'étais ma prof de Danse. Et personne ouais putain personne pensait qu'on allait tenir toi et moi. C'est vrai quoi on a six ans d'écart. T'avais sûrement d'autres envies que moi. Ouais tout le monde s'est dit qu'une fois l'émission terminée on allait vite fait s'oublier. Qu'on allait partir dés la deuxième semaine. Pis on a gagné ! On a montré à tous ces vautours qu'un gamin de vingt et un ans ça savait faire quelque chose de ses dix doigts. C'est grâce à toi tout ça. Et je sais que tu t'en souviens pas mais moi je pourrais jamais assez te remercier pour ça. Ouais parce que cette émission elle m'a ouvert les portes d'une nouvelle vie. C'était fini de galérer à trouver où dormir chaque soir, en priant pour finir le mois correctement. Ouais finalement j'ai gagné l'émission et on est venu me chercher tout seul. J'ai pas eu besoin de faire beaucoup de choses. Juste à faire des choix. Tu m'as aidé pour chaque démarche. Ouais t'étais tout le temps là. Tout le temps. Et ça depuis le début. T'es là quand j'suis pas bien. T'es là quand j'me blesse. T'es là pour me rebooster quand j'ai pas le moral. T'es là tout le temps. T'es ma partenaire quoi. T'es ma complice. Et puis t'es devenue ma copine. Alors par n'importe laquelle. Ça c'est sur. Tu vois avant toi j'étais tombé que sur des filles assez superficielles. Peut être que je cherchais plus le physique que la mentalité. J'en sais rien en fait. J'étais jeune. Et comme tous les jeunes on regarde ça en premier. Je suis sur que tu comprends où je veux en venir. Alors oui je parle beaucoup pour ne rien dire. Mais tu vois les problèmes ils ont commencé quand j'ai compris que tu voulais aller plus loin que dans une relation à durée indéterminée. C'est con n'est ce pas ? Ouais princesse tu voulais des enfants. Tu voulais un grand mariage et une grande maison. Non pas que j'en avais horreur. Mais j'avais peur. J'me sentais pas devenir père si jeune. Alors t'as attendu. T'as fait des sacrifices pour moi. J'te remercierais jamais assez. Mais tu vois t'as chopé tes vingt neuf ans et puis tu es retombée dans cette obsession de famille. Ça a créé les premières tensions véritables entre nous. Y avait jamais eu de problèmes. On s'est tout de suite bien entendu toi et moi. Alors on était tendu tous les deux. Et plus les jours passaient plus on était loin l'un de l'autre. T'avais peur que je te trouve trop vieille ou je ne sais quoi. Mais tu sais pas. Ouais bordel tu sais pas à quel point je te trouve magnifique ! C'est dingue ! Et putain ça me tue de pas pouvoir t'embrasser ou coucher avec toi comme avant. Alors que t'es si belle. Ouais bordel c'est dur. Tu vois ça fait déjà plusieurs jours que t'es là. Et tu me fais vivre un supplice à me faire dormir tout seul en bas. Alors que t'es là haut ? C'est me tuer à petits feu. Tu sais si tu retrouves pas la mémoire moi je veux qu'on rebâtisse des souvenirs en commun qui j'espère cette fois ne s'effaceront plus jamais. Je peux m'adapter si tu veux encore de moi. Tu dois avoir compris que ouais je flippe que tu t'en ailles quand je dors. Après tout je suis un parfait inconnu pour toi. Si tu savais ouais bordel si tu savais à quel point je regrette que ça ait dégénéré comme ça entre nous. Ça n'aurait jamais dû arriver. Toi et moi on aurait jamais dû en arriver là. T'aurais jamais du partir. ''

--------

Coucou tout le monde ! Ce chapitre a eu du mal à arriver. Des avis ? Vous pensez quoi pour la suite ? Je suis tout ouïe. No vent s'il vous plaît !

La foi de la mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant