HS : Impossible (2)

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Partie 2 :

Des mois avaient passés. Si j'vous aurais dit que j'avais pas déconné j'aurais sûrement menti. Mais j'pouvais pas faire machine arrière. Pas comme ça de toute façon c'est trop tard. Sa décision était prise depuis le départ. Depuis des semaines peut être j'en sais rien moi. J'avais décidé aussi de ne pas lui renvoyer de messages. J'suis pas si conne que ça. Enfin si. En fait j'le suis énormément. Mais il n'sait pas tout. Il sait pas dans quelle merde ma mère m'a injecté. J'y suis jusqu'au cou. Jusqu'aux os. Et puis t'es parti. T'as décidé de partir. J'sais même pas où. Pis j'ai beau me convaincre que j'en ai rien à foutre j'arrive pas à me convaincre que c'est absolument pas vrai. J'men foutais pas. Parce que si j'en avais vraiment rien à foutre de toi comme je l'obstination à le répéter, on en serait pas là toi et moi. J'ai été conne de ne rien voir plus tôt. Et pourtant. Ouais et pourtant je l'avais pas deviné c'que tu ressentais pour moi. C'est en m'appelant que t'avais craché le morceau. Aussi lourd et destructeur d'une bombe nucléaire. T'étais totalement torché. Et c'est absolument impossible que tu te rappelles de quoi que ce soit. J'avais gardé le message dans ma messagerie. Je l'écoutait de temps en temps. Quand j'avais besoin d'me remettre les idées en place. Et c'était une nécessité là tout de suite. '' Putain... Denitsa. Ouais je sais je sais t'es encore avec ton mec là. J'suis désolé de t'appeler à cette heure là. Oh.. et puis qu'est ce que ça peut bien faire puisque t'as pas répondu ? On s'en fou non ?... Exactement comme t'en as rien à foutre de moi. J'dis ça parce que t'as rien remarqué. Pourtant j'sais pas ça doit se voir comme le nez au milieu d'une figure que j'suis raide dingue de toi... Ouais comme ça c'est bizarre. J'te l'accorde que tu dois sûrement avoir des doutes. Mais c'est vrai j'te jure qu'c'est vrai. Non s'te plaît crois moi. J'arriverais sûrement jamais à t'dire tout ça en étant sobre et j'espère que j'me souviendrais pas que j'tai appelé. J'aimerais encore pouvoir te regarder dans les yeux. Donc. J'arriverai jamais à ouvrir ma gueule. J'y arriveais déjà pas avant mais maintenant qu'y a monsieur connard c'est même plus la peine. Et j'sais que l'alcool ne résous rien. Mais t'imaginer avec lui ça ça me tue ! Putain Déni... Putain je t'aime. Ouais je t'aime bordel. Et t'es en train de faire la plus grosse connerie d'ta vie. J'veux pas être là pour le voir. J'pense qu'un jour j'prendrai la fuite comme le plus gros des lâches. Comme c'que j'suis. Et laisser filer la femme qu'on aime c'est être aussi le dernier des cons. Mais j'ten veux pas d'être avec lui. Si c'est vraiment c'que tu veux j'ai pas l'droit de m'opposer à ça. J'suis désolé Déni. J'espère que tu regretteras jamais. Même si j'attendrais. Tout ma vie ouais. Parce que sans toi elle vaut même plus la peine d'être vécue. '' Un message comme pareil ça te donnait une grande claque en pleine gueule. Bam, t'es réveillée moi j'te le dis. Non c'est vrai que j'avais rien remarqué. Rayane mon meilleur ami ? C'était davantage mon âme sœur qu'autre chose. Alors ouais qu'est ce que je foutais avec l'autre ? Très bonne question. J'ai pas eu le choix. Ma famille m'a présenté cet immonde personnage pour le renom de la famille. Ou quelque chose comme ça. Selon eux être avec un médecin reconnu c'était mieux qu'un comédien qui commençait dans le métier. Serte. Non d'accord j'veux bien me plier à ça. Que j'sois avec un homme comme celui que j'ai c'est mieux. Mais pas une seule seconde ils ont pensé à moi. C'était facile pour eux. C'était facile parce que c'était pas eux qui avaient à vivre avec un énergumène pareil. Alors j'avais craqué. Parce que malgré que j'sois dans la merde, malgré tout ça on peut pas m'enlever ma liberté. C'est la seule chose que je peux encore garder. La seule et l'unique qui me rattachait encore à la vie active. J'avais l'impression de vivre dans une tour d'ivoire telle qu'une pauvre princesse enfermée à double tour. J'avais ma liberté et j'ai profité de c'que je voulais vraiment jusqu'à que j'me retrouve dans les toilettes des hommes. J'cherchais mon brun. Le mien. Le seul pour qui j'avais encore l'espoir d'me sortir de c'merdier. Il était ma force. Mon pilier. Mon appui sans failles. Il avait failli m'écraser, serte. Mais il m'avait accueilli. Sans rien demander en retourner juste un petit sourire le matin lui suffisait. J'me suis jamais ennuyée avec lui. Jamais. Parce que c'est Rayane, tout simplement. Et lui là l'autre lourd qui dormait sur le canapé n'était pas Rayane. Il ne l'sera jamais. J'ai pas eu le choix d'me marier avec lui. Et j'savais que j'allais plus pouvoir le voir après ça. Alors j'ai sauté sur l'occasion. Et sur Rayane. Il s'y attendait pas. Mais il m'a répondu. Instantanément. Et même si c'était rapide et dangereux. Jamais j'oublierai c'qu'on a vécu, ensemble pendant ce court laps de temps. Et puis j'avais du rejoindre l'autre. Et surtout ne rien montré. J'avais appris trop tard qu'il était parti. Et quand j'étais venu chercher mes affaires il avait déserté l'appartement. Alors ouais c'est là que j'ai compris. J'ai fait la plus grosse bourde de toute ma vie. Et j'lui mettais mes erreurs en pleine face. J'avais pas le droit d'lui faire ça. Mais il n'arrivait pas à me dire les choses en étant sobre. C'est quand même con. Surtout pour la communication. Ça restreint vachement le truc quoi. J'sais pas où il est parti et ça m'tue. Tout ça c'est à cause de moi et d'ma situation d'merde. Lui avait rien demandé à la base. Et il était assez fragilisé par la mort de son père. J'avais été là pour lui comme il l'avait été lorsqu'il m'a rencontré. Il avait tellement besoin d'amour que j'lui ai donné tout c'que possédais. J'me sentais vide sans lui. Il arrivait à me faire rire même dans les pires situations. Et ça personne d'autre que lui n'y arrive. L'autre ne sait même pas faire une blague. C'est tout c'que j'aimais chez Rayane. Il était différent. C'est l'seul mec canon que j'connais qui n'en profite pas. Pire il ne l'sait même pas. Et quand on lui dit, il n'nous croit pas. Ça lui donne un côté insouciant. Insouciant de c'que sera demain. Et c'est pour ça que son départ ne m'a pas choqué. J'étais pas étonnée parce que j'le savais déjà. Il m'aimait. Et me voir avec un autre allait le rendre fou. Alors il a préféré partir. Exactement ce qu'il disait dans l'message. Il n'a rien à me prouver. C'est plutôt à moi d'le faire. Il s'est donné corps et âme pour moi. Et j'ai dit oui à un autre homme. Qui était en passant un sacré porc. Mais je devais régler toute cette histoire de mariage et d'images avant d'essayer de le rejoindre. Où qu'il soit. Ni l'autre ni moi n'aimait l'aire. Et me marier par intérêt, ça n'a jamais été mon rêve. Et même si j'me trompais et que j'épousais pas le bon homme au moins ça aurait été par amour. Mais là que dalle quoi. Fallait que j'trouve un moyen de dégager d'ici. J'pouvais pas et tant pis si c'était pas du goût de tout l'monde. C'était ma vie. Et personne. Personne. N'avait le droit de m'la voler.

Le sable. Le ciel bleu. Les animaux bizarres qui faisaient grave flipper sa race. L'Australie quoi. Ça faisait déjà quelques mois que j'étais ici. Et le printemps commençait tout juste à pointer le bout de son nez ici. Je n'ai eu de nouvelles de personnes en France, à part ma mère. Et c'est p'être mieux comme ça. Elle vivait sa vie. J'vivais la mienne. Pas d'emmerdes. Pas d'attaches. Exactement c'qui me fallait. Les filles tournaient assez vite dans mon lit. Jamais de visages. Jamais de prénoms. J'ai juste l'impression de la retrouver dans elles à la base. Et puis non en fait elles sont toujours en dessous. J'ai pas ressenti c'que j'ai eu dans ces toilettes. J'ai pas eu ce décollage qu'elle avait créé en moi. Y avait pas de l'amour dans l'air. Y avait rien. Alors j'les laissais partir. J'les rappelais jamais. Et je partais de nouveau à la recherche d'une nouvelle Denitsa. Mais que d'al. Elle était unique pour moi. J'le comprenais à peine. J'avais besoin d'elle. Et j'voulais mas devenir ce genre de mec. Juste pour l'oublier ? Non c'était pas moi ça. J'avais passé un casting. Et j'avais été reçu. Comme ça j'avais pas l'air emballé mais c'était parce que j'voulais juste oublier. Juste penser enfin à autre chose. Mon travail était devenu important. Et j'pensais pas que ça pouvait aider à faire passer mes journées plus vite. Et pourtant. Les mois ont passé et malgré tout mon travail acharné elle quittait pas mes pensées. J'suis sûrement condamné à l'aimer comme ça encore des années. Et ça j'me brise encore davantage. J'avais sûrement pas entamé la route que j'aurais dû mais j'préférais ça plutôt que de continuer à la voir vivre avec un autre. J'arrive pas à croire que ça fait déjà six mois que j'suis parti comme un voleur. Elle me manque. Elle manque tellement. Ça doit sûrement pas être son cas. Si seulement elle a remarqué mon absence. J'en savais rien en fait. Si ça s'trouve elle était ravie de s'débarrasser d'moi. Ouais si ça s'trouve elle attendait qu'ça.
'' - Rayane ? ''
Impossible. C'était impossible.
Et pourtant. Ouais et pourtant. La petite brune qui m'avait volé mon cœur avant de l'écraser puis de le piétiner se tenait là. Les yeux brillants, les cheveux emmêlés, les vêtements froissés. Elle venait d'arriver sur le sol australien. En étant sur une plage au sable blanc j'pensais que tout ça c'était qu'un stupide mirage. J'avais envie d'me donner des claques juste pour vérifier. J'avais envie d'y croire. Mais j'avais été tellement déçu que j'avais du mal. J'avais beaucoup de mal même.
'' - Denitsa ? '' elle avançait. De petits pas incertains. C'était tout elle ça. Elle avait peur. J'peux même dire qu'elle est terrorisée. Tant de questions tournaient à l'intérieur de mon crâne. Si ça s'trouve elle n'est même pas toute seule. Ouais elle est p'être avec son connard de mari. Elle arriva face à moi. La scène des toilettes me revint en pleine face. Pile au moment où il fallait le moins. J'avais envie de faiblir face à elle. Putain ai du cran une fois dans ta vie Bensetti.
'' - Comment tu m'as retrouvé ?
- N'importe où t'iras j'te retrouverais.
- Ah oui ? Et Mark ?
- Pourquoi tu parles de Mark ?
- Parce que c'est ton mari. Non ?
- Oui mais...
- Voilà. Non t'as tout dit. C'est ton mari. Alors qu'est ce que tu fou là ? Tu reviens coucher avec moi ? Et après tu vas te recasser comme tu l'as fait y a six mois ? Vas y t'façon j'serais même pas étonné. Tu sais quoi ? J'croyais te connaître mais en fait, non, j'te connais pas. Mais t'as qu'à faire comme moi, oublie moi. Crois moi ça vaut mieux pour nous deux. '' je lui tournais le dos. J'en avais assez. J'en avais assez de voir mon cœur faire des bons dans tous les sens quand elle est dans ma vision. J'veux juste être heureux. Et j'pourrais jamais l'être avec elle. Parce qu'elle n'est pas à moi. Pas comme je suis à elle. J'aimerais que pour une fois ce soit pas à sens unique. Je suis pas son putain de meilleur ami. Si je ne l'ai pas, elle ne m'aura pas non plus. Elle a quelqu'un, qu'elle reste avec lui. Il arrivera peut être à la rendre heureuse. Mais j'veux sûrement pas être son jouer. J'suis humain. Et même si j'dois trouver une Denitsa de substitution j'le ferais. Ça me fera toujours moins souffrir que d'être avec elle en sachant l'existence de ce mariage foireux.
'' - Rayane ! Attend !
- Laisse moi putain. '' je lui criais sans même me retourner. Je m'éloignais. Oublie moi. C'est impossible.
'' - Putain de merde Bensetti je t'aime ! ''
Impossible.

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Coucou les amis ! Whoua elle est arrivée vite cette suite non ? Vous avez de la chance que je sois inspirée ! Alors avis pour la suite ? No vent s'il vous plaît !

La foi de la mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant