La veille, à la même heure, il était dans les couloirs, à rôder avant que les douleurs ne se manifestent. Depuis qu'il se rendait, à peu près, toutes les nuits dans les toilettes ou à des endroits improbables du château, jamais Drago ne s'était fait prendre. Alors, il aimait s'installer près des fenêtres, le temps que la bête en lui se réveille et qu'il doive se sauver pour vomir tripes et boyaux. De toute façon, ce soir-là, il serait quand même passé inaperçu. Les élèves allaient et venaient, dans leur tenue de soirée, de la fête de Slughorn. Il avait, en retournant dans sa chambre, croisé Luna Lovegood dans sa robe jaune. Elle lui avait souri et fait un signe qu'il avait ignoré.
Les douleurs étaient plus supportables que les précédentes, il avait donc décidé de passer la nuit au dortoir. Il s'était endormi de suite et son sommeil n'avait été troublé qu'une fois sur toute la nuit : il s'était réveillé en sursaut. Il avait passé le bout des doigts sur sa dentition. Ses canines s'étaient acérées et il sentait de nouvelles dents au fond de sa bouche. Il avait suffoqué un instant en s'en rendant compte et se rendormit dans l'angoisse.
"Serait-ce la pire journée de ma vie ?" se demanda Drago. Il venait de quitter son dernier cours du jour. Il en avait séché un à cause des brûlures dans sa cage thoracique. Il s'était éclipsé aux toilettes, son torse était rougi et empli de marques. Il faisait nuit plus tôt, en hiver, il ne devait, donc, pas tarder. Pansy avait essayé de l'intercepter pour lui raconter à quel point elle s'était amusée la veille avec Blaise. Il l'avait chassée d'un revers de la main en la priant de bien vouloir aller voir ailleurs.
-Allez, Drago ! On ne reste plus jamais ensemble ! On a qu'à dîner avec Blaise, Crabbe et Goyle et puis se faire un tournoi d'échecs 4 contre 4 ? Goyle ne comprend rien aux règles de toute façon.
-Je n'en ai aucune, mais absolument aucune envie, Pansy ! Et j'aimerais bien que tu cesses, une bonne fois pour toute, de venir m'ennuyer avec tes histoires, parce que je n'en ai strictement rien à foutre, tu comprends, ça ?
Il l'avait ensuite contournée et avait traversé le couloir comme un fou furieux. Il arriva derrière les serres du professeurs Chourave en bousculant au passage tous ceux qui le gênaient. Il devrait passer devant la cabane du stupide Hagrid qui servait de garde-chasse à l'école et il pourrait se trouver un coin isolé dans la forêt interdite avant que tout ne commence. Ou devait-il dire : que tout se finisse ?
-Malefoy ? Malefoy !
Hagrid s'occupait de ses citrouilles et cherchait à l'intercepter. Il ne l'écouta pas, il marchait rageusement vers sa destination. Hagrid fit barrière devant lui en écartant ses énormes bras.
-Malefoy, où tu crois aller comme ça ?
-Occupez-vous de vos affaires, sale hybride !
Drago déglutit. Il ne valait pas mieux que lui, à présent.
-Ecoutez, je dois aller par là, si ça vous pose un problème, allez voir Dumbledore. Laissez-moi passer maintenant.
Hagrid le regarda étrangement et Drago le contourna. Il s'enfonça entre les arbres dépourvu de feuilles. Il marchait très vite et escaladait les talus pour mettre le plus de distance possible entre le château et lui. Il y avait une brise puissante et glacée, de la neige en crachat qui se mettait à tomber et Drago trouva enfin l'endroit idéal. Il y avait un tronc d'arbre allongé où il pourrait s'asseoir et le ciel était dégagé. Par déni, il s'était refusé à s'empoisonner l'esprit en lisant des livres sur les loups-garous, mais il se disait qu'avec un contact direct avec la pleine lune, la transformation s'effectuerait peut-être plus vite.
Il s'assit donc sur le tronc humide et mousseux et sorti la fiole marron qui n'avait pas quitté sa poche. Le ciel orangé annonçait le crépuscule. Il se rendit compte qu'il manquerait le dîner et qu'il aurait peut-être dû emporter quelque chose parce qu'il coulait de source que la faim et les loup-garous ne faisaient pas bon ménage. De toute façon, il était trop tard. Il enleva le bouchon de liège de la potion et l'avala. Elle avait le goût de vieille plante sèche et de citron rassis. Il jeta la petite bouteille quand il l'eut finie et la jeta dans la terre.
La nuit arrivait, doucement. La lumière était grise. Drago ôta sa cape et remonta les manches de sa chemise. Il était prêt, il s'était préparé. Il n'aurait plus qu'à subir et le cauchemar serait fini, du moins, jusqu'au mois suivant.
-Drago ?
Une silhouette maigre sortit de nulle part. Drago se leva brutalement.
-Lovegood ?
Il fonça sur elle, elle l'empoigna par les avant-bras.
-Qu'est-ce que tu fous, ici ? Qu'est-ce que tu fous ici ?! répéta-t-il avec rage.
Il n'y avait pas de crainte dans ses yeux mais elle perdait ses mots.
-Je voulais, je... articula-t-elle faiblement.
Drago la lâcha et la poussa légèrement.
-La lune apparaîtra d'une seconde à l'autre ! Tu dois partir d'ici, et tout de suite, tu m'entends ?!
-Parce que tu crois que je vais me préoccuper de ce que tu penses ?
Drago voulut lui lancer une réplique cinglante, peut-être même un sort, mais les premières étoiles se mirent à briller dans le ciel noir et dans les yeux gris du garçon, qui avait peur, se refléta la lune blanche et pleine qui indiquait que la mécanique était en marche.
Le moment de sa transformation que l'on verra au prochain chapitre !
Vivement la suite non ?
N'oubliez pas de cliquer sur la petite étoile ;)
Kiss !! <3
VOUS LISEZ
Drago hurla qu'il était un homme {Druna} [TERMINÉ]
FanficEt si, après le retour de Voldemort et l'arrestation de son père, Drago avait été victime d'une terrible malédiction ? Et si, comme l'avait dit la rumeur, Drago s'était fait mordre par Fenrir Greyback ? Et si, lors de sa 6ème année à Poudlard, avait...