Drago hurla qu'il était un homme {Druna} [TERMINÉ]

Chapitre 15 : Ne Dis Plus Rien

Drago se réveilla petit à petit. Il percevait la lumière blanche du soleil sous ses paupières. Il avait la peau entièrement engourdie par le froid. C'est alors qu'il se souvint des événements de la veille. Il se hâta de vérifier si il était toujours une bête. Mais ses mains étaient redevenues ses mains, son corps était redevenu son corps. Il n'y avait plus que ses vêtements réduits en lambeaux pendant sa transformation jonchant au sol, en fait, il était vêtu de sa robe de sorcier et de sa chemise qu'il portait avant qu'elles ne deviennent qu'un tas de chiffons. Il était allongé dans la terre et, en se redressant, vit Luna Lovegood qui dormait encore en position fœtale à même le sol, quelques mètres plus loin. Le soleil était levé depuis peu, les autres élèves devaient être en train de prendre le petit-déjeuner. Il secoua ses vêtements et ses cheveux pour enlever les saletés qui s'y étaient logées.

-Debout, Lovegood, réveille-toi. tonna-t-il en refaisant le nœud de sa cravate verte et argent.

La jeune fille, alerte, se leva tout de suite. Elle avait de la boue sur la joue et dans sa longue crinière blonde.

-Dépêche-toi. On va arriver en retard et tu ferais mieux de te laver, tu es dégoûtante. Tu risques d'éveiller les soupçons. grinça Drago en se mettant déjà en marche vers la sortie de la forêt interdite.

Luna lissa sa robe de Serdaigle et lui cria par dessus son épaule.

-Tu es un idiot, Drago Malefoy !

Il fit demi-tour et se rua sur la jeune fille. D'un air menaçant, il la dominait de vingt bons centimètres. Elle ne baissa pas les yeux. De là où il était, il sentait sa respiration posée.

-Peut-être bien. Mais tu n'as pas intérêt à dire ce que tu as vu à qui que ce soit, sinon, je te jure que je te tue. Tu veux jouer, Lovegood ?

Il eut un rictus mauvais, Luna se contenta de sourire poliment.

-C'est on ne peut plus clair. Je ne pense pas pouvoir jouer avec toi, pour l'instant.

Drago grimaça. Il détestait tout ce qui était dépourvu de sens, or, cette fille était plus imprévisible qu'une bombe à retardement.

-Hé, marmonna-t-il, je me contrefiche de tes conneries à propos de tes bêtises sentimentales de gamine immature ! Ce qui compte, c'est moi et seulement moi ! Ne t'attends pas une seconde à ce que les choses changent, que je devienne subitement un deuxième Londubat ! Il n'y a pas de nous ! Il y a juste toi, la Serdaigle folle alliée et moi. Je ne veux rien savoir de...

-Excuse-moi, le coupa timidement Luna, je vais arriver en retard, comme tu me l'as fait remarquer tout à l'heure. Alors, si tu pouvais me laisser passer.

Elle le contourna, sortit de la forêt en sautillant et quitta le champs de vision de Drago. Il n'y avait plus personne. Juste lui, les éclats d'une fiole en verre gisants dans la terre et des troncs d'arbres morts recouverts de givre.

"Ce qui compte, c'est moi et seulement moi" Ces mots sonnaient étrangement faux à ses oreilles. Il était perdu. Il y avait trop de choses à penser. A la place, il ôta sa chemise. Il était balafré, brisé de partout. Il y avait de langoureuses marques rougeâtres et bleues sur tout son torse. Il sentait des griffures dans son dos. Même son visage était déformé. Il était un homme abîmé. Il devrait encore trouver une explication : personne ne manquait une occasion pour lui poser des questions par rapport à ses changements physiques. La dernière fois, il avait dû prétendre que sa cicatrice avait été causé par un coupe-papier magique défectueux.

Drago ne se sentait pas mieux que la veille. Il avait pourtant survécu à la transformation, même avec les imprévus. Il se mentait à lui-même, sans cesse. Il se refusait à étudier la question, pourtant, il cogitait, tout en sortant de ce lieu qui l'avait vu devenir ce qu'il craignait le plus au monde, sur ses mots qui lui semblaient n'être jamais sortis de sa bouche.

"Il n'y a pas de nous."

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