Décembre 2015: Partie 2

27 4 0
                                    

Quelques jours ont passé mais ma conversation avec Holland me trottait encore dans la tête, je ne savais pas quoi faire. Le cours de maths avec IKEA était toujours aussi ennuyeux, principalement car je comprenais rien aux nombres complexes, mais heureusement je étais à coté de Ambroise qui dans sa grande patience et bonté, acceptais de me ré expliquer le cours. Les petits commentaires d'Antoine étaient pas mal non plus, avec Lisa ont avait du mal à retenir nos fous rires. "Mais c'est quoi cette jupe ? Y a que le RER qui lui est pas passé dessus, celle-là !", "Oui c'est bien, on suce la bibite pour avoir des bonnes notes !" Ces petites piques étaient magnifiques et encore il possédait d'autres talents ! Donnez lui un téléphone et il commence à chanter les années 80 ou LEJ; au choix, le tout à fond en plein cours et le pire c'est que la prof s'en fichait car Antoine malgré le fait qu'il ne bossait pas, était un bon élève, en tout cas en maths. La sonnerie venait de retentir, enfin le week-end et je n'avais qu'une seule envie, vérifier si j'avais reçu les pièces pour la voiture, cependant je devais aller à l'entraînement avant, ça me fessait un peu chier sur le coup mais ça me ferais du bien.
L'entraînement de ce soir était axé sur l'endurance, certains tournois nous demandait de faire plusieurs courses en une journée et le problème c'est que c'était encore mon point faible, alors la séance était encore plus intense que d'habitude, je plongeai, je faisais mon allé retour, je sortais de l'eau, je replongeai, c'était un ballet incessant, à en perdre la tête. À la fin, mon corps commençait à me lâcher, je manquais de me noyer plusieurs fois et finalement le coup de sifflet salvateur est arrivé, mais je n'étais pas au bout de mes peines. Les exercices de musculation sur le bord de la piscine en groupe étaient à un rythme soutenu, je suivais avec difficulté le groupe, et au gainage je me m'étais étalé du long de mon mètre quatre-vingt cinq. Le coach rappliqua direct :"Allé André, on est pas au club Med, du nerf !" Ces méthodes étaient parfois discutable mais les résultats étaient là; champion de France trois années de suite, Vice champion junior d'Europe, malheureusement non classé au championnat junior mondiaux à cause d'une crampe à la con ! J'espère remporter à nouveau le championnat national et bien me classer au niveau européen, ce serai peut être une porte vers une sélection olympique... mais ça signifierai que je devrait sûrement m'entraîner dans les grands bassins niçois et marseillais, ce qui m'enchantait moyennement.
         L'entraînement terminé, je me rendis à l'hôtel et attendais que mon père eut fini sa journée. Je discutai avec Holland, elle allait bien, elle attendait avec impatience Innsbruck, je décidais de ne rien dire à ce sujet et changeai de sujet. Je lui annonçais que le lendemain, je partais pour Berlin en voyage de classe, Enfin ! Ça s'annonçait génial: être avec ses potes dans une ville génial, dans un hôtel, et un Max de temps libre le soir, ça promettait de bonnes vacances. Puis mon père est entré dans l'appartement et m'a demandé de me dépêcher, pour rentrer le plus tôt possible car il était presque 22h et qu'il était crevé.
         Je pris place au volant, l'Audi était assez corpulente, elle était faite pour qu'un chauffeur la conduise mais mon père préférait conduire lui même, être indépendant c'est quelque chose qui compte pour lui. Je laissais les lumières rassurante de l'hôtel pour les ténèbres de la route de côte menant à la maison. Je ne fis pas la même erreur et faisait le tour. Mon père s'était endormi, alors que j'étais censé être en conduite accompagnée. Bon après tout, je passais mon permis avant de partir en Autriche, donc ça faisait un bon entraînement.
Arrivé à la maison, ma mère m'attendait de pied ferme pour finaliser ma valise, je lui avais promis de la finir mais, bah j'eus oublié donc je me fis un peu engueulé. Une fois fait, je partis me coucher afin de ne pas manquer le bus demain.
         Le lendemain à 3 heures du mat, ultime vérification de la valise, et c'était parti. Le coffre était plein, j'avais l'impression de partir pour un mois. L'idée de me taper plus de 10 heures de route ne m'enchantait pas beaucoup, mais avec mes potes ça devrait mieux passer. Arrivé devant le lycée, un car était stationné devant et une foule massait autour: les parents discutaient entre eux, les lycées chargeaient leurs bagages dans la soute pendants que d'autres s'installaient à bord. Lisa était déjà arrivée et attendait la clique. En me voyant, un large sourire se dessina sur son visage. À peine sorti de la voiture, elle était déjà à mes côtés et me balançait pleins d'infos, sauf qu'avec ma tête dans le cul, je comprenais rien, et je fis que je faisais toujours, je plissais les yeux en hochant la tête, je lançais de temps en temps un "ouais" et ça passait crème. Je disais au revoir à mes parents et me dirigeai vers le bus. Louis avait déjà réservé ma place à côté de lui, Ambroise allait à coté de Lisa sur la rangée avant nous et Antoine était derrière nous. Nous étions à l'avant du bus afin de ne pas se faire emmerder par les autres qui étaient apparement déjà bien énervé. Je me tournai pour voir qui était avec qui et là Eye contact avec la peste... ça commençait bien. Je me remis droit et tentai de dormir malgré le brouhaha environnant.
         Lorsque je me suis réveillé, il devait être 6h du matin, il régnait un silence de mort. Louis s'était endormi contre la vitre, et ronflait très légèrement de manière irrégulière. Étant au niveau du couloir, je décidais de le dégourdir les jambes et me rendais aux toilettes, tout le monde dormait, j'en profitais bien évidement pour prendre des photos. Une fois arrivé aux marches menant aux toilettes, je me rendis compte qu'elles étaient occupés. Je pris mon mal en patience et m'assis sur les marches. Quand la porte s'ouvrit enfin, alors je sais pas ce que j'ai fait mais je croyais vraiment que j'étais maudit parce que forcément, c'était lui, le cher et tendre Piotr Stroganov... j'étais saoulé de le voir partout, tout le temps. Il semblait lui aussi saoulé de me voir, il sortit des cabinets et me contourna, je me levais pour obtenir plus de place et à ce moment là, le bus fut secoué par un nid de poule. Piotr perdit l'équilibre mais réussi à tendre ses bras et posa ses mains de part et d'autre de ma tête. Il était très proche de moi. Il semblait gêné, je repoussai le bras à ma droite et entra dans les toilettes. Lorsque je ressortis, il n'était plus là, heureusement. Je repris ma place sans un mot et me rendormi.
         Il était environ 15h quand nous sommes arrivés à Berlin, le temps était magnifique malgré le froid qu'endurait les berlinois. Nous avons fait un tour de la ville afin de voir les principaux monuments que les binômes présenteront le lendemain au reste de la classe.  La porte de Brandebourg, le musée juif, checkpoint Charlie, le Reichtag, Alexander Platz, et bien d'autres étaient au programme. Le bus s'arrêta finalement devant un petit hôtel  appelé Le Kaiser, il n'avait que d'impérial le nom, c'était un endroit sans prétention, une rénovation récente qui rassemble ce que veulent la plupart de cette clientèle: de la lumière et de la simplicité. Pour ce faire, mettre du blanc partout et des objets de base mais de bonne qualité pour perdurer dans le temps. Oui, mes instincts d'hôtelier reviennent à chaque fois au galop afin de tout analyser. Arrivé à la réception, le prof d'allemand pris les choses en main et le réceptionniste lui donna un tas de carte donnant accès à une chambre. "Mettez vous avec un binôme, pas de groupe garçon/fille, vous prenez une carte chacun avec votre partenaire et vous attendez près de l'ascenseur." J'eus à peine le temps de me tourner que Louis m'avais pris par Le Bras et m'entraînait vers le comptoir. On pris la carte de la chambre 231, Ambroise et Antoine prirent la chambre 232 et Lisa n'a pas eu de bol, car elle ne s'entendait pas du tout avec les filles de la classe, elle prit une carte au hasard et partie vers l'ascenseur avec nous.
         Une fois arrivé au deuxième étage, on commençait à déambuler dans ces couloirs rectilignes toujours peints en blanc. Louis trouva notre chambre, on entra et elle n'était pas mal du tout, forcément du blanc partout, 2 lits simples côte à côte, une salle de bain double vasque et une porte ? Lorsqu'on l'ouvrir, il y avait une autre porte derrière ouvrable uniquement de l'autre côté. On frappa et on entendit la voix d'Antoine, il n'arrivait pas à trouver l'origine des coups et commençait à rager, c'était drôle. Finalement, il ouvrit sa porte et nos chambres étaient donc bien communicantes. Puis Louis entendit qu'on frappait à la porte. Personne, mais ça venait en réalité du mur, derrière un rideau. Il s'agit encore d'une porte pour faire communiquer les chambres. J'ouvris avec appréhension et vis la parisienne. Elle semblait toute contente de nous voir et quand Antoine l'entendit, il se précipita sur elle comme si ça faisait des semaines qu'ils ne s'étaient plus vu "Oh mon dieu, tu m'as trop manqué mon amour !!!

De la haine naît l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant