Chapitre 36

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  Chapitre 36

****Ismaïla****

-Tout ça c'est ta faute...Me réprimande ma mère. Elle a cette fâcheuse habitude d'enfoncer des portes ouvertes.

Je murmure des jurons avant de lui dire.

- Si toi, tonton et tata vous n'aviez pas voulu arranger mon mariage avec Dieynaba, je n'aurai pas épousé Souadou.
-Quoi ? T'es fou ? Parce qu'on arrange ton mariage, c'est ça ta façon à toi de nous montrer qu'on ne dispose pas de ce droit. Ismaïla Sow, je suis ta mère et j'ai tous les droits.
-Non maman, je ne suis pas d'accord. Nous ne sommes plus au temps où les parents avaient des pouvoirs décisionnels sur la vie de leurs enfants. Je suis assez grand pour choisir mon épouse moi-même.
-Résultat, tu t'es comporté comme un gros nigaud et tu as épousé cette fille.
-Souadou, maman.
-Je sais comment elle s'appelle.
-Tu n'as pas besoin de me faire des reproches. Ce qui est fait est fait. Je l'ai épousé et elle est enceinte de moi. Là, je pense que ce qu'il faut c'est de réfléchir à comment faire pour qu'elle ne m'empêche pas de voir mon enfant.
-Elle n'a pas le droit de le faire.
-La dernière fois qu'on s'est vu, elle m'a clairement dit que cet enfant était le sien et que moi je n'étais que le géniteur.
-Ki boume gnou fonto dé (Qu'elle ne se foute pas de nous). C'est quoi cette histoire ?
-Tu sais à quel point les femmes sont revanchardes. Elle va se servir du bébé pour me donner une leçon.
-On la laissera pas faire. Si elle pense pouvoir m'empêcher de voir mon petit-fils elle se trompe. Mais Ismaïla toi aussi tu as merdé. Pourquoi tu l'as frappé ?
-Tu n'as pas besoin de t'y mettre toi aussi.
-Si, parce que quand on commet une erreur, on doit accepter d'entendre des reproches.
-J'ai déjà dit que je l'ai fait car elle le méritait.
-Ismaïla comment peut-on mériter des coups ?

Je peux pas lui parler du chantage que Souadou m'a fait car si je le fais elle saura que je couchais avec Souadou alors qu'elle était l'épouse de Djily et je sais que là, elle ne va pas me rater. Mais la véritable raison de mon comportement violent avec Souadou, c'était ça. Elle a pensé pouvoir me mettre à genoux à cause d'un vulgaire chantage et j'ai voulu lui rendre l'appareil en la montrant que personne n'avait le droit de me menacer.
Je ne l'ai pas épousée parce que j'ai cédé au chantage mais parce que je voulais donner une leçon à ma mère et je savais qu'avec ce que j'avais prévu pour elle, ce mariage n'allait pas durer.
Sauf qu'une variable que j'ai pas prise en compte s'en est ajoutée. Elle est partie en étant enceinte de moi. Je suis peut-être parfois odieux ou même inhumain mais un enfant change toujours la donne. Croyez-le ou non, j'ai un cœur.
En plus...

-C'est toi que j'écoute...Dit ma mère, me faisant sortir de mes pensées.
-Quoi ?
-Comment ça elle le mérite ? Elle t'a trompé ?
-Si elle l'avait fait, je l'aurai tué.
-Ay Ismaïla.
-Quoi ? Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui se fait cocufier.

Ma mère roule des yeux.

-Comme tu l'as dit tout à l'heure ce qui est fait est fait. Je n'aime pas cette fille mais puisque tu l'as épousée, tu dois assumer ce choix jusqu'au bout.
-Je n'ai pas compris.
-Elle est enceinte de toi.
-Oui et c'est pour cela que je dois penser à comment l'empêcher de m'interdire d'approcher mon enfant.
-Au tribunal tu n'as aucune chance.
-Et si on arrive à corrompre le juge ?
-Tu penses pouvoir trouver un juge corrompu ?
-On est au Sénégal, non ??? Demandé-je en haussant les épaules.

Ma mère, fait un soupir d'agacement.

-Descends de ton nuage, c'est préférable.
-Qu'est-ce que tu proposes ?
-Que tu ailles récupérer ta femme.
-QUOI ??? M'étranglé-je... Tu me demandes bien d'aller chercher Souadou.
-Oui parce que je pense que c'est la seule solution.
-Je suis surpris.
-Elle porte mon petit-fils et je veux que cet enfant ait la possibilité de grandir dans une famille unie. Je n'aime pas cette fille mais tu l'as choisie et tu dois assumer tes choix.
-Je suis d'accord et je pense pouvoir changer pour mon enfant mais Souadou ne veut plus de moi.
-C'est une femme et elle est en colère. C'est à toi de faire en sorte qu'elle te pardonne.
-Je ne sais pas comment faire. Je crois avoir épuisé tout mon stock d'idées.
-Tout le monde sait que cette femme adore l'argent.
-Oui mais ça fait quelques semaines qu'elle est chez son père. Elle ne travaille pas et j'ai gelé tous ses compte mais jusqu'à présent, pas de nouvelles.
-C'est juste un test.
-Tu penses ?
-Tu dois aller la voir en faisant preuve de ta bonne foi.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant