Chapitre 17
*Souadou*
Après la visite chez le médecin et qu'il m'ait donné le certificat médical que Djily n'a pas voulu prendre de mes mains, on est sorti de la clinique pour rentrer. Je pleurais dans mon coin alors que Djily restait impassible. Je ne saurais dire s'il a gobé mon histoire ou pas. Je sais seulement que je ne peux décrire aucune de ses émotions.
Quand on est arrivé à la maison, si je continuais à boiter Djily m'ignorait complètement. Il marchait à toute allure comme s'il était poursuivi. Si les employés nous regardaient, les yeux pleins de questionnements, aucun n'osait demander ce qui se passait.
Je suis entrée dans ma chambre et j'ai pris un bain. Je suis sortie pas la suite pour déposer le certificat médical à la police, j'espère que quand la police m'appellera ce sera pour son jugement et que cet imbécile sera bouclé.**
Je suis couchée depuis des heures mais je ne peux trouver le sommeil. Et si j'avais commis une erreur avec cette histoire de viol? Momar payera mais qu'en sera-t-il de ma relation avec Djily ? Et si maintenant je le dégoûtais ? Depuis mon retour de la police, je suis couchée dans la chambre. Il est minuit passé et Djily n'est venu à aucun moment s'enquérir de mon état.
***
Je ne sais pas s'il est en train de dormir mais je pense mériter un peu d'attention. Je reste quand même sa femme et je crois qu'il a beau être fâché, je dois avoir le minimum syndical.
Sans crier garde, je commence à crier comme si je faisais un atroce cauchemar. Je crie au point de pouvoir déchirer mes cordes vocales.
Comme prévu Djily court à mon secours pour voir ce qui se passe. Il entre et allume automatiquement la lampe alors que je suis recroquevillée sous la couverture.-Souadou, Souadou, lanela (Que se passe-t-il) ??? Demande-t-il en me secouant.
Mes respirations s'accélèrent et je tremble comme une feuille.
-Calme-toi...Dit-il en me redressant pour me prendre dans ses bras.
-Je faisais un cauchemar. Il était en train de me frapper. J'ai peur Djily. J'ai tellement peur. Je t'en prie, ne me laisse pas toute seule.Djily lâche un soupir mais ne dit rien.
-Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est que ma punition. Dieu est en train de me punir pour ce que j'ai fait. Ce que je t'ai fait...Pleuré-je de plus belle.
Djily ne dit toujours rien mais je suis encore dans ses bras.
-J'ai menti à la police mais à toi je vais pas te mentir.
Djily se sépare de notre étreinte.
-Quoi Souadou ?
-En réalité, je connais Momar.
-Donc c'est ton amant que tu as accusé de viol?
-A part aujourd'hui quand il m'a forcé, il ne s'est jamais rien passé avec lui. Je t'estime et te respecte bien trop pour oser te faire une ignominie pareille.
-Comment peux-tu penser que je te croirais sur parole ?
-Je sais que j'ai merdé.
-Souadou, tu n'as pas merdé. Tu as dit à tout le monde que tu m'avais surpris avec la bonne. Souadou, tu as été capable de créer un mensonge aussi grand. Pourquoi penses-tu que je peux à nouveau avoir confiance à toi ? Et pourquoi tu as fait ça ?
-Je vais te raconter l'histoire du début à la fin. S'il te plait ne m'interromps, j'ai déjà tellement honte de te regarder en face et de tout te dire mais je sais que je ne pourrais aspirer à ton pardon sans que tu saches, ce qui s'est passé.
-Je t'écoute.
-En fait tout à commencer parce que j'avais besoin d'argent pour le mariage de Daba et que toi tu refusais de m'en donner en me faisant croire que tu avais tout perdu. Djily si moi j'ai merdé, peux-tu me dire que tu n'as rien à te reprocher ?
-Si c'était à refaire, je ferais la même chose. Grâce à ça, j'ai vu ton vrai visage. Continue.Je fais un soupire et sèche mes larmes avec le revers de ma main.
-Je devais aller rendre visite à ma mère et en attendant le bus, Momar a garé sa voiture et a proposé de m'emmener. Tu sais à quel point je déteste les transports en commun, je me suis dit que ça partait d'une bonne intention et je suis montée avec lui.
-En tant que femme mariée, disant respecter son mari, tu es montée dans la voiture d'un autre. Voyons la suite.
-On a discuté de nous en tant que bons voisins. Un voisin pouvant rendre service à un autre. Quand il m'a déposée chez mes parents, il m'a demandé mon numéro mais je lui ai répondu que mon mari n'apprécierait pas ça alors il a sorti de l'argent et m'a dit que c'était pour mon transport du retour. Qu'il ne veut rien de moi si ce n'est m'aider car il était au courant du fait que ta situation financière avait changé et que c'était évident que j'avais besoin d'argent. Naïve comme j'étais, je l'ai cru et je lui ai donné mon numéro.
-Souadou, tu n'as pas 15 ans alors le truc du « naïve », tu le gardes pour toi. C'est bien sûr à partir de là, que vous avez commencé à flirter ensemble, expliquant ainsi tes multiples sorties.
-Je te promets que non. Je n'ai jamais flirté avec lui. Je te respecte Djily et je me respecte également. Jamais je ne t'ai trompé. Pour mes sorties, je t'en voulais d'avoir tout perdu et je voulais te punir alors j'étais tout le temps chez mes parents ou chez Amina et Seyni.
-L'argent que j'ai trouvé dans ta mallette venait de ce gars-là?
VOUS LISEZ
Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)
Fiksi Umum"Vous connaissez cette fille qui se prend pour le nombril du monde et se croit plus maligne que tous les autres? J'étais sur mon piédestal et il a fallu que la vie me montre des vertes et des pas mûres pour que je comprenne que tout ne tournait pas...