miss clarke ? (camren)

Chapitre n°12

Lorsque j'entrouvris les yeux, la première chose que je vis fut une table de chevet en bois noir, surmontée d'une petite lampe assez moderne qui ne reflétait absolument pas l'esprit de ma chambre. Ma chambre...? Mes yeux s'ouvrirent alors tout-à-fait, parcourant le peu d'espace que je pouvais observer dans cette position. Non, ce n'était définitivement pas chez moi. J'essayai de me rappeler ce que j'avais fait hier: peut-être étais-je rentrée avec une des filles, mais cette pièce ne me rappelait absolument rien. J'étais sûre de n'avoir jamais posé un pied ici, ne serait-ce qu'une seule fois. Je sentis un léger mouvement à mes côtés, et ma respiration se bloqua soudain pour laisser place à un tremblement incontrôlé de tout mon corps. Je me retournai lentement dans le lit, et lorsque mes yeux rencontrèrent le visage d'un garçon, torse-nu et la bouche entre-ouverte, mon sang se glaça. Il me disait vaguement quelque chose: Justin, je crois... Un ami de Daniel, il ne manquait plus que ça. Mais je n'avais quand même pas...? Je soulevai légèrement la couverture , ce qui ne fit que confirmer ce que je redoutais plus que tout: J'avais "passé la nuit" avec lui. Plus de doute possible.

Je me sentais terriblement sale, et le fait est que je n'en avais aucun souvenir. Si j'avais été dans mon état normal, s'il n'y avait pas eu ce truc bizarre que j'ai bu avec de la vodka, je n'aurais rien fait du tout. Jamais. J'étais fidèle, et jamais il ne me serait venu à l'idée d'aller partager une nuit avec quelqu'un d'autre que mon petit-ami. J'avais envie d'être en colère contre ce garçon, mais je me disais que lui non plus ne devait se souvenir de rien...

D'ailleurs, sa jambe se secoua légèrement, ce qui me laissa penser qu'il n'allait pas tarder à se réveiller. Je me levai alors le plus discrètement possible, enfilant mes vêtement à la va-vite sans même prendre le temps de remettre mes chaussettes, et sortis de chez lui en évitant de claquer la porte. Je savais que ce n'était pas une bonne réaction de fuir comme une voleuse, mais à vrai dire j'étais paniquée et je regrettais plus que tout ce que j'avais fait la veille. Jamais je n'avais voulu ça: Tout s'était déroulé pendant que j'étais complètement bourrée. Encore heureux que ce n'était pas ma première fois, sinon j'aurais fait une crise cardiaque. J'attrapai mon téléphone, et vis que j'avais reçu de nombreux messages. Trois de Dinah, qui m'avait également appelée, un de Normani, deux d'Ally et cinq de Daniel. Tous me demandaient où j'étais et si j'allais bien, et je m'en voulais de les avoir laissés paniquer. Surtout que j'avais trompé mon petit-ami avec un des joueurs de son équipe de hockey. Je décidai donc de contacter d'abord ma meilleure amie. Un "bip"... Deux "bip"... Trois "bip"... "Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Queen D, veuillez..." Eh merde ! Je regardai l'heure: mon portable indiquait 8h09. Tu m'étonnes qu'elle n'était pas réveillée, d'autant plus que nous étions samedi... J'essayai donc plusieurs de joindre Ally, puis Normani, et même Troy, un gars du lycée que j'avais vu plusieurs fois. Rien. Personne. J'étais complètement paniquée, et il était hors de question que je prévienne mes parents. Ils m'enfermeraient jusqu'à la fin de ma vie s'ils apprenaient ce que j'avais fait. Je ne voulais pas non plus mettre Daniel au courant. Du moins pas tout de suite. Je voulais d'abord me remettre les idées en place. Je n'étais pas encore prête à lui raconter. Cependant, le temps commençait à me manquer et il fallait absolument que je parte loin d'ici, en espérant que Justin ne se souviendrait de rien. Je parcourus alors mes contacts, me demandant qui j'allais bien pouvoir déranger, lorsque mes yeux tombèrent sur son prénom. Non, ce serait stupide de contacter Lauren, surtout que nous n'étions pas vraiment en bons termes... Je laissai mon doigt en suspens au-dessus de l'icône "Appeler", tremblante, ne sachant pas quoi faire.

- Eh merde ! soufflai-je en portant l'appareil à mon oreille

Je piétinai le bitume, priant de toutes mes forces pour qu'elle réponde. Elle était ma dernière chance. Deux "bip" retentirent, et alors que je commençais à perdre espoir, la voix endormie de Lauren se fit entendre.