miss clarke ? (camren)

Chapitre n°29

- PDV de Lauren -

A la sortie des cours, je dévalai les escaliers la tête baissée. Et pour cause : Il fallait que je puisse sortir avant de croiser la fille de mes rêves en compagnie du cornichon périmé qui lui servait de petit-ami. La simple idée de les surprendre de nouveau la langue dans la bouche de l'autre me donnait envie de répandre le contenu de mon estomac sur le sol, bien que j'eus été incapable d'avaler quoi que ce soit de la journée. Ou de me réfugier dans un coin pour pleurer encore et encore, mais je refusais de montrer un quelconque signe de faiblesse à qui que ce soit. Surtout pas aux gens de ce bahut maudit.

De plus, j'étais curieuse d'apprendre ce que Justin avait de si important à me dire. Il s'était montré très mystérieux au-travers de ses messages, et plus la journée avançait plus je ressentais le besoin de connaître la raison pour laquelle il avait à me parler.

~

"Too long we've been denying

Now we're both tired of trying

We hit a wall and we can't get over it..."

Installée sur un banc non loin de l'entrée du parc en question, je laissais la musique me résonner dans les oreilles pour faire passer le temps. Je crus même commencer à m'endormir lorsqu'un bruit de pas dans les graviers me fit me redresser brusquement. Devant moi se tenait maintenant un Justin étrangement pâle, gêné et distant.

- Tu n'as pas mis ton pull rouge qui pue, fis-je remarquer sans vraiment réfléchir

- Non, répondit-il avec un faible sourire, J'ai pensé à ce que tu m'avais dit. Et j'en ai mis un bleu.

- Qui pue ? 

- Je ne pense pas, il sent un peu la lavande, plaisanta-t-il non sans fermer les yeux sur son appréhension grandissante

Je hochai la tête, laissant un silence pesant envahir l'espace entre nous.

- Pourquoi est-ce que tu restes aussi loin ? demandai-je soudainement

- Je tiens à ma vie, répondit-il, peu sûr de lui, Je sais que je dois sûrement être la dernière personne avec qui tu as envie de discuter...

- Je ne vais pas te contredire. Je me comporte actuellement en personne civilisée, mais ce n'est pas pour ça qu'intérieurement tout va bien. J'ai envie de te frapper.

- Je sais.

- Et tu le mériterais, ajoutai-je sur un ton d'excuse

- Je le sais aussi.

- Pourquoi est-ce qu'on est là, dans ce cas ? 

- Parce que je  ne suis pas ici simplement pour constater à quel point tu me détestes, souffla-t-il 

Il inspira profondément avant de reprendre la parole, encore plus nerveux qu'il ne l'était déjà. En admettant que cela soit possible. 

- Je viens te voir à propos de Camila.

Je serrai la mâchoire, sentant déjà de multiples sentiments refaire surface à l'entente de ce prénom qui à lui seul pouvait à la fois me retourner l'estomac et me donner l'envie de tout fracasser autour de moi. 

- Je t'écoute, répondis-je simplement, le toisant d'un regard sombre

Sa jambe tremblait, maintenant. Oui, elle tremblait. Et elle tremblait tellement que je crus qu'il allait s'effondrer face contre les graviers. C'était troublant, je devais l'avouer.