13 janvier 2015

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Il m'avait chuchoté dans l'oreille qu'il m'aimait et qu'il reviendrait. Il m'avait promis de revenir plus fort que jamais, qu'il lui fallait du temps pour se remettre de tout ça, pour réfléchir. Puis, il avait tourné les talons, empoigné sa valise, et il était parti. Il avait laissé la porte ouverte comme s'il me demandait de le regarder s'en aller, de le regarder fuir. Ce lâche.

Il ne s'était pas retourné, non, il m'avait prévenu qu'il ne me ferait pas. Il ne voulait pas me voir pleurer, me voir le supplier de rester, m'avait-il dit. Alors il était parti comme ça, sans un regard, sans un mot de plus. Il avait descendu l'allée, et moi je le regardais s'en aller depuis le seuil de la porte. Il faisait nuit mais je devinais encore sa silhouette massive. Il avait alors appuyé sur la clé de la voiture, et une lumière jaune était alors apparue furtivement, me laissant ainsi deviner son visage une dernière fois. Il avait ouvert le coffre, y avait jeté la valise, puis l'avait refermé.

Pas même un regard dans ma direction, un signe de la main, un sourire. Non, rien. Il avait ouvert la portière gris métallisé et s'était glissé à l'intérieur de la voiture. Il avait fait vrombir le moteur et j'avais pu le voir s'éloigner et disparaître dans la pénombre de cette nuit d'hiver. Le 10 décembre 2014 exactement. Je m'en rappelle très clairement car depuis, je ne cesse de compter les jours...

Car depuis, je ne cesse d'attendre son retour.

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